Dossier Acta Litt&Arts : Épreuves de l'étranger
Traduire Gérard Macé : Poésie
Texte intégral
Traduction Sadok Gassouma – Rétrotraduction Sana Abdi
Traduction : Sadok Gassouma
عند خروجنا من الكهف سنرى السراب
الذي حلمنا منذ الأزل بأن نعبره دون أن تبتلّ أقدامُنا:
بِرَكُ الماء التي تتبخّر عندما نتقدّم،
ينابيعُ ضوءٍ فيها نرى سباخا.
لا يوجد نبيّ ولا فرعون حتّى يسير أمامنا.
لا يوجد بحر أحمر ينفتح من تلقاء ذاته
كما تنفتح الشفتان الكبيرتان عند النساء، ولكن يوجد عالَمٌ وراء ذلك
يمتدّ متّسعا، في نفس الوقت الذي يمتدّ فيه الأفق.
*
مع الثلج وُضِع النبْعُ على المروج.
السماء كلّها يمكن أن تنحصر في ملعقة من فضّة،
السماء وشمسان أو ثلاث
من جملة الشموس الأربع عند شعب "الآزتاك".
شمسُنا نحن شمسُ شتاءٍ
تضيء مكان الجريمة:
قطرة الدم، وريش الطائر
هل هذا وليمة الآلهة؟
أم غداء الثعبان؟
*
أسماء كثيرة تحت الثلج
تنتظر الأيّام الجميلة
لتلمع كالذهب.
هذا العدد الكبير من الموتى في الحرب
الذين رأوا في عيونِهم، عيونِهم المروَّعة
الريفَ المزهر خلف الأسلاك الشائكة.
*
الجبال المضاءة بنور النهار من الخلف شبيهة بسنادين
والشمس تضيء محلّ الحدادة ذاك المهجور.
الشرارات أنّما تقدحها مطرقةُ الفيلسوف
عند قرْعها العالم القديم.
عالم كانت ُصفَّح فيه الخيلُ
في خضمّ رائحة القرن، خيل مضروبة
كانت تنظر مباشرة أمامها بسبب غمامات العينيْن
وهي لا تتجرّا على حمْل الرجال.
*
Rétrotraduction : Sana Abdi
En sortant de la caverne nous verrons le mirage
Que nous avons rêvé de traverser depuis l’éternité sans nous mouiller les pieds :
Les mares d’eau qui s’évaporent, au fur et à mesure qu’on avance,
Des sources de lumière dans lesquelles nous voyons des étendues salées.
Il n’y a ni prophète ni pharaon pour ouvrir la marche.
Il n’y a pas de mer rouge qui s’ouvre d’elle-même
Comme s’entrouvrent les grosses lèvres chez les femmes, mais il existe un monde au-delà,
Qui s’étend, vaste, en même temps que s’y étend l’horizon.
*
Avec la neige se posa la source sur les prés.
Le ciel entier peut se concentrer dans une cuillère en argent,
Le ciel ainsi que deux ou trois soleils
Parmi les quatre soleils chez le peuple aztèque.
Notre soleil à nous est un soleil d’hiver
Qui éclaire la scène du crime :
La goutte de sang et la plume d’oiseau
Est-ce là le banquet des dieux ?
Ou le repas du serpent ?
*
Beaucoup de noms sous la neige
Attendent les beaux jours
Pour briller comme l’or.
Ce grand nombre de morts pendant la guerre
Ceux qui ont vu dans leurs yeux, leurs yeux effarés,
La prairie fleurie derrière les fils barbelés.
*
Au loin, les montagnes illuminées de la lumière du jour ressemblent à des chênes
Et le soleil éclaire cette forge abandonnée.
Les étincelles, c’est le marteau du philosophe
Qui les fait jaillir en martelant le monde ancien.
Un monde où les chevaux ont été ferrés
Dans les exhalaisons de corne, des chevaux battus
Regardant tout droit devant eux à cause des œillères
Et n’osant pas porter les hommes.
*
Traduction Houssam Jalal – Rétrotraduction Jalel El Gharbi
Traduction : Houssam Jalal
بعد أن نخرج من المغارة، سنرى السراب
نحلم منذ الأزل بعبوره، دون أن نبلل أقدامنا:
مستنقعات ماء تتبخر كلما تقدمنا في سيرنا،
وسحابات من النور فيها نجد بحيرات.
لا نبياً، ولا فرعونًا ليسير أمامنا
ولا بحر أحمر ينفتح على نفسه
كشفاه كبيرة لنساء، لكن في البعيد
يتراجع البحر على طول الأفق.
*
ومع الثلج يمتد غطاء فوق المروج
والسماء كلها في ملعقة فضة تُحمل
السماء وشمسان أو ثلاثة
من الأربعة التي كان يحصيها الأزتيك.
شمسنا شمس شتاء
تضيء مسرح الجريمة:
نقطة دم، وريش طيور
كانت هي وليمة الآلهة
أم وجبة الأفعى؟
*
الأسماء كثيرة تحت الثلج
تنتظر جميل الأيام
لتتلألأ كالذهب.
الأموات كثر في الحرب
رأوا في عيونهم، عيونهم الزائغة،
حقول الزهر خلف الأسلاك الشائكة.
*
الجبال في النور المنعكس تبدو سندان،
والشمس تضيء ذلك المصهر المهجور.
الشرارة بمطرقة الفيلسوف تفجرت
وهو يطرق العالم القديم.
عالم كانت فيه الأحصنة تُبيطر وتُحدى
في رائحة الروقِ، أحصنة تُضرب
تنظرُ أمامها، فالغَمائمُ على عينيها
البشر كانوا لا يجرؤون على وضعها.
*
Rétrotraduction : Jalel El Gharbi
Une fois sortis de la caverne, nous verrons le mirage
Nous rêvons depuis l’éternité de le franchir, sans nous mouiller les pieds
Des flaques d’eau s’évaporent à mesure que nous progressons dans notre marche
Et des nuées de lumière où nous trouvons des lacs.
Ni prophète, ni pharaon pour marcher devant nous,
Ni mer Rouge s’ouvrant sur elle-même
Comme de grandes lèvres de femmes, mais au loin
La mer se retire tout au long de l’horizon.
*
Et avec la neige s’étend une couche sur l’herbe
Et le ciel tout entier est dans une cuillère d’argent à laquelle on fait porter
Le ciel et deux ou trois soleils
Parmi les quatre que comptaient les Aztèques.
Notre soleil est un soleil d’hiver
Il éclaire la scène du crime :
Une goutte de sang et des plumes d’oiseau
Etait-ce un banquet divin
Ou bien le repas de la vipère ?
*
Les noms sont nombreux sous la neige
À attendre les beaux jours
Pour scintiller comme l’or.
Les morts sont nombreux à la guerre
Ils ont vu dans leurs yeux, dans leurs yeux hagards
Des champs de fleurs derrière les barbelés.
*
Dans la lumière réfléchie, les montagnes ressemblent à des enclumes
Et le soleil éclaire ce fusible abandonné.
Avec le marteau du philosophe, l’étincelle a explosé
Alors qu’il martèle le vieux monde.
Un monde où les chevaux étaient ferrés et conduits
Dans l’odeur des cornes, des chevaux estampillés
Regardent droit devant car ils portent des œillères
Que les gens n’osaient point mettre.
*
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Sadok Gassouma
Traduction français-arabe
Du même auteur
Quelques mots à propos de : Sana Abdi
Rétrotraduction arabe-français
Du même auteur
Quelques mots à propos de : Houssam Jalal
Traduction français-arabe
Du même auteur
Quelques mots à propos de : Jalel El Gharbi
Rétrotraduction arabe-français