Dossier Acta Litt&Arts : Épreuves de l'étranger

Nina Soleymani Majd, Hessam Noghrehchi, Alireza Ghafouri, Laetitia Gonon et Sara Abdollahzade

Traduire Gérard Macé : Poésie

Texte intégral

Traduction Sara Abdollahzade – Rétrotraduction Alireza Ghafouri & Laetitia Gonon

                                                  Traduction : Sara Abdollahzade

با خروج از غار سرابهایی را خواهیم دید
که همیشه می پنداشتیم با پای خشکیده از ﺁنها عبور کنیم
جلوتر که می رویم گودالهای ﺁبی که تبخیر می شوند
سفره های روشنایی که در ﺁنها دریاچه ها را می بینیم

هیچ پیامبری، هیچ فرعونی نیست که راه را نشانمان دهد
و نه دریای سرخ که به خودی خود گشاده شود
چونان لبان بزرگ زنان، اما دنیای دیگری نیز هست
که همزمان با افق عقب نشینی می کند

*                                       
همراه برف سفره ای روی مراتع گسترده شده است
کل ﺁسمان
در یک قاشق نقره ای جمع می شود
ﺁسمان و دو یا سه خورشید
از چهار تایی که ﺁزتک ها می شمردند

خورشید ما خورشید زمستانیست
که صحنه جرم را روشن می کند
قطره خون، پرهای پرنده
ضیافت خدایان است
یا خوراک مار؟

*                                       
زیر برف پر از نامهایی است
که در انتظار روزهای زیبایند
که همچون طلا بدرخشند

چه بسیاراز مردگان در جنگ
که در چشمانشان دیدند، در چشمان فرو رفته شان
مزرعه پر گل پشت سیم های خار دار را

*                                       
کوهها در تاریکی به سندانهایی می مانند
و خورشید این ﺁهنگری متروکه را روشنایی می بخشد

جرقه ها، چکش فیلسوفند
که با کوبیدن به دنیای کهنه فواره می زنند

دنیایی که در ﺁن اسبها را ﺁماده می کنیم
در عطر ﺁمیخته از نعل، اسبان کتک خورده
که با داشتن چشم بند تنها مقابل خود را می دیدند
و جرات سوار کردن انسانها را نداشتند

*                                       
 

 

                                                  Rétrotraduction : Alireza Ghafouri & Laetitia Gonon

En sortant de la grotte, nous verrons les mirages
Que toujours nous pensions traverser les pieds raides
En avançant nous apercevons les trous d’eau qui s’évaporent
Et les grandes nappes de lumière au travers desquelles apparaissent les lacs

Il n’existe aucun prophète ni pharaon pour nous montrer la voie
Et pas non plus la mer Rouge qui s’étend toute seule devant nous
Comme les grandes lèvres des femmes. Mais il existe un autre monde
Qui recule en même temps que l’horizon

                                       *
La neige déploie une nappe sur les pelouses
Tout le ciel s’est contracté dans une cuillère d’argent
Le ciel et deux ou trois soleils
Parmi les quatre que comptaient les Aztèques

Notre soleil est un soleil d’hiver
Qui éclaire la scène du crime
Cette goutte de sang, ces plumes d’oiseaux
Annoncent-elles la fête des dieux ou le repas du serpent ?

                                       *
La neige recouvre le nom des personnes
Attendant de beaux jours
Afin de briller comme l’or

Que de morts à la guerre
Qui entrevirent de leurs yeux enfoncés
La ferme pleine de fleurs derrière les fils de fer barbelés

                                       *
Les montagnes dans l’obscurité ressemblent aux enclumes
Et le soleil éclaire cette forge abandonnée

Les étincelles sont le marteau du philosophe
Qui jaillissent lorsqu’il bat l’ancien monde

Un monde où les chevaux sont sellés
Dans l’odeur mêlée du fer à cheval, les chevaux battus
Qui avec les œillères ne voyaient que devant eux
Et craignaient d’être la monture des hommes

                                       *
 

Traduction Hessam Noghrehchi – Rétrotraduction Nina Soleymani Majd

                                                  Traduction Hessam Noghrehchi

هنگام خروج از غار سراب هایی می بینیم
که از ازل می خواستیم از آن ها بگذریم بی آن که پاهایمان تر شود
چاله آب هایی که وقتی پیش می رویم بخار می شوند
سفره های نوری که در آن دریاچه می بینیم

نه هیچ پیغیری نه هیچ فرعونی که پیشاپیش برود
نه هیچ دریای سرخی که مثل لبان درشت زنان
خود به خود باز شود. بلکه ماورایی
که همزمان با افق پس می رود

*                                       
با برف سفره ای روی مراتع پهن شده.
تمام آسمان در قاشق نقره ای می گنجد
آسمان و دو یا سه خورشید
از چهار خورشیدی که آزتک ها به آن باور داشتند

خورشید ما خورشید زمستان است
که محل جرم را روشن می کند
قطره خون، پرهای پرنده
ضیافت خدایان بوده یا غذای مار؟

*                                       
این همه نام زیر برف
که منتظر روزهای زیبایند
تا چون طلا بدرخشند

این همه مرده در جنگ
که با چشمانشان، چشمان سرگردانشان
روستاهای غرق گل را پشت سیم خاردارها دیده اند

*                                       
کوهها در حالت ضد نور به سندان می مانند
و خورشید این کارگاه آهنگری رها شده را روشن می کند

چکش فیلسوف است که با کوبیدن
روی جهان کهنه جرقه می پراند

جهانی که در آن اسب ها را در بوی دیواره سم
نعل می کردند، اسب های کتک خورده
که به خاطر چشم بندهاشان راست به جلو نگاه می کردند
چشم بندهایی که انسان جرات نداشت بزند

*                                       
 

 

                                                  Rétrotraduction : Nina Soleymani Majd

au sortir de la caverne s’offrent à nos yeux des mirages aqueux
que nous cherchions depuis l’éternité à traverser sans nous mouiller les pieds
des étendues d’eau qui dès qu’on s’en approche s’évaporent dans les airs
des nappes de lumière que nous discernons dans ces lacs

aucun prophète ni aucun pharaon qui nous guide
aucune mer rouge qui comme les lèvres rondes des femmes
s’ouvre d’elle-même. Mais au contraire un au-delà
qui recule en même temps que l’horizon

                                       *
la neige a recouvert d’une nappe les pâturages
le ciel entier tient dans une cuillère d’argent
le ciel ainsi que deux ou trois soleils
de ces quatre soleils auxquels croyaient les Aztèques

notre soleil à nous est un soleil d’hiver
qui dévoile le lieu du crime
une goutte de sang, les ailes des oiseaux
fut-ce le festin des dieux ou la pâture des serpents ?

                                       *
tous ces noms sous la neige
qui attendent les beaux jours
pour briller comme l’or

tous ces morts à la guerre
qui de leurs yeux, de leurs yeux égarés
virent au travers des barbelés les villages pleins de fleurs

                                       *
les montagnes à contre-jour sont pareilles à des enclumes
et le soleil éclaire cette forge abandonnée

c’est le marteau du philosophe qui, en frappant
la face de ce monde ancien, fait jaillir des étincelles

ce monde dans lequel on garnissait les sabots des chevaux
de fers, des chevaux qu’on battait
qui à cause de leurs œillères regardaient droit devant eux
des œillères que l’être humain n’avait pas le courage de porter

                                       *


 

Pour citer ce document

Nina Soleymani Majd, Hessam Noghrehchi, Alireza Ghafouri, Laetitia Gonon et Sara Abdollahzade , «Traduire Gérard Macé : Poésie», Acta Litt&Arts [En ligne], Acta Litt&Arts, Épreuves de l'étranger, Persan, mis à jour le : 20/03/2018, URL : http://ouvroir.ramure.net/revues/actalittarts/327-traduire-gerard-mace-poesie.

Quelques mots à propos de :  Nina  Soleymani Majd

Rétrotraduction persan-français

Du même auteur

Quelques mots à propos de :  Hessam  Noghrehchi

Traduction français-persan

Du même auteur

Quelques mots à propos de :  Alireza  Ghafouri

Rétrotraduction persan-français

Du même auteur

Quelques mots à propos de :  Laetitia  Gonon

Rétrotraduction persan-français

Du même auteur

Quelques mots à propos de :  Sara  Abdollahzade

Traduction français-persan

Du même auteur