La Réserve : Livraison du 14 septembre 2016

Laurence Vianès

Vers un texte grec du Pseudo-Ézéchiel ? La vision des ossements desséchés

Initialement paru dans : L'Antiquité en ses confins. Mélanges offerts à Benoît Gain, hors-série n° 16 de Recherches et Travaux, Grenoble, ELLUG, 2008, p. 163-175

Texte intégral

  • 1 Edition définitive : Dimant 2001. Ce volume contient cinq des rouleaux pseu...

1Parmi ce qu’on appelle les manuscrits de la Mer Morte, la grotte IV de Qumrân a livré plusieurs exemplaires d’un texte prophétique pseudépigraphe en hébreu, qu’on a rapidement dénommé le Pseudo-Ézéchiel1. Il comporte notamment un récit qui, tout en reprenant sur bien des points la célèbre vision des ossements desséchés du chapitre 37 de l’Ézéchiel biblique (v. 1-14), modifie son interprétation pour en faire une promesse incontestable de résurrection des corps.

  • 2 Kister 1990 ; Wright 1999.

  • 3 Bauckham 1992.

  • 4 Deux autres fragments de cette vision ont été retrouvés dans la grotte 4, c...

2Dès les premières publications de fragments du Pseudo-Ézéchiel, on a pensé retrouver des citations de cette œuvre dans la première littérature chrétienne. Ainsi la Lettre de Barnabé y ferait allusion en deux endroits, ainsi que, peut-être, la Première Lettre aux Corinthiens de Clément de Rome2. Richard Bauckham, lui, a montré que l’Apocalypse de Pierre, 4, 7-9, en ayant l’air de se référer à la vision des ossements desséchés de l’Ézéchiel canonique, présente en fait un texte proche du Pseudo-Ézéchiel3. Je me propose ici d’établir la même chose pour un passage d’Épiphane de Salamine, un auteur beaucoup plus tardif (315-403). Comme certains des arguments de Bauckham seront utiles pour ma propre démonstration, il me faut m’y attarder un peu. Voici d’abord le passage du Pseudo-Ézéchiel qui nous intéressera : je le donne d’après le fragment 4Q385 24.

  • 5 Dimant 2001, p. 23-29. Ce fragment a bénéficié d’une édition préliminaire :...

Et il dit] : Fils d’homme, prophétise sur les ossements et dis : Que se joignent l’os à son os et l’articulation [à son articulation. Et il en fu]t ain[si]. Et il dit une deuxième fois : « Prophétise. Que les ligaments poussent sur eux et qu’ils se couvrent de peau [par-dessus. » Et il en fut ainsi.] Et il dit encore : « Prophétise aux quatre vents du ciel et qu’ils insufflent l’esprit [… »5

3Des quatre arguments par lesquels Bauckham établit une filiation entre ce texte et l’Apocalypse de Pierre, le troisième et le quatrième doivent retenir notre attention. Ainsi, dans l’Apocalypse de Pierre 4, 7-9 :

  • la formule « os à os » fait partie des paroles qu’il est ordonné à Ézéchiel de prononcer lorsqu’il prophétisera sur les os (dans l’Ézéchiel canonique, au contraire, elle appartient à la description de ce qui arrive après qu’il a prophétisé) ;

  • on trouve la formule « os à os en jointures » ; trois termes, donc, qui se rapprochent des quatre termes du Pseudo-Ézéchiel, « l’os à son os et la jointure à sa jointure ». L’Ézéchiel canonique n’a que deux termes : « l’os à son os » dans le texte massorétique, « l’os à sa jointure » dans la Septante.

4Bauckham regarde comme inutile à sa démonstration (p. 443) de supposer un texte grec qui soit l’intermédiaire entre le texte hébreu de Qumrân et l’Apocalypse de Pierre, parce qu’il considère cette dernière comme un écrit judéo-chrétien, dont les auteurs pouvaient lire le Pseudo-Ézéchiel directement en hébreu. Aussi, lorsqu’il remarque que l’Apocalypse de Pierre, ainsi que les Oracles Sibyllins II, 221-226 qui la paraphrasent, mentionnent parmi les éléments des corps reconstitués les muscles et les poils (ou les cheveux : le grec τρίχες sous-jacent à l’éthiopien a ces deux sens), alors que ceux-ci n’apparaissent ni chez le Pseudo-Ezéchiel ni dans le livre d’Ézéchiel canonique, il invoque les variantes du texte de Qumrân et les lacunes du principal manuscrit : à son avis, dans ces lacunes ou dans une version variante on trouvait nommés les muscles et les poils.

  • 6 Aux passages indiqués dans les n. 23 et 24 ajouter Comm. Joh X, 36,236 ; Ho...

  • 7 Il en est résulté un article sur Ez 37,1-14 chez Origène : Vianès 2004.

5Cependant, plusieurs auteurs chrétiens anciens, au premier plan desquels Origène6, citent volontiers à propos de la résurrection une formule qui ne correspond à l’Ézéchiel canonique ni selon le TM, ni selon la Septante, mais qui se retrouve intégralement dans le texte de Qumrân : « os à os et jointure à jointure » (ὀστέον πρὸς ὀστέον καὶ ἁρμονία πρὸς ἁρμονίαν ; cf. chez le Pseudo-Ézéchiel ‘çm ‘l ‘çmw wprq ‘l prqw ). Un jour où je présentais ce dossier devant mes collègues de Grenoble7, Benoît Gain me fit observer qu’il fallait sans doute supposer une traduction grecque pour relayer le texte de Qumrân auprès des auteurs chrétiens hellénophones. C’est à préciser les caractéristiques de ce texte grec que s’attache le présent article. Il se veut un hommage plein de reconnaissance pour les onze années où, collègues dans le même département, nous travaillâmes ensemble à la cause des langues anciennes et de la patristique, et où je pus éprouver régulièrement l’ampleur de la science de Benoît, en même temps que sa grande générosité à en faire bénéficier autrui sans le moindre φθόνος.

I.

6Que la vision des ossements desséchés telle qu’on l’a trouvée à Qumrân ait été traduite en grec, c’est une hypothèse séduisante mais peut-être pas indispensable s’il s’agit seulement d’expliquer la formule « os à os et jointure à jointure » ; elle prend plus de force si l’on découvre qu’un auteur patristique présente avec le Pseudo-Ézéchiel d’autres points de contact précis. C’est, me semble-t-il, le cas chez Épiphane de Salamine. Celui-ci se réfère par deux fois à la vision des ossements desséchés dans l’Ancoratus, dans des termes concordants entre eux. Voici le deuxième des passages concernés (Ancoratus 99,5) :

  • 8 Διὰ τοῦτο λέγει τῷ Ἰεζεκιήλ, « υἱὲ ανθρώπου, εἰπέ συναχθῆναι ὀστοῦν πρὸς ὀσ...

Pour cette raison il dit à Ézéchiel : « Fils d’homme, dis que s’assemblent l’os à l’os et la jointure à la jointure, et il en fut ainsi » ; et « que naissent sur eux des ligaments et des veines, des chairs, des cheveux et des ongles » ; et à nouveau : « Dis, fils d’homme : Viens, esprit, des quatre coins de la terre », c’est-à-dire des lieux qui servent de dépôts aux âmes8.

  • 9 καὶ ἀνέστη δὲ, φησί, πολλὴ συναγωγή : Holl GCS 25, p. 109. Le texte canoniq...

7Le passage parallèle d’Ancoratus 88, 2-6 n’apporte comme élément supplémentaire qu’une allusion à Ez 37,10LXX sous une forme légèrement modifiée9.

8Le rapprochement que je propose d’établir avec le Pseudo-Ézéchiel se fonde sur les observations suivantes :

  • Les deux passages d’Épiphane comportent la formule « os à os et jointure à jointure » qui est attestée pour la première fois chez le Pseudo-Ézéchiel. Épiphane l’utilise d’ailleurs aussi dans le Panarion10.

  • Cette formule fait partie des paroles qu’Ézéchiel doit prononcer en prophétisant, et non de la description des événements qui s’ensuivent. C’est la même observation qui a servi à R. Bauckham de troisième argument.

  • En élargissant l’attention aux mots voisins, on constate que depuis εἰπέ jusqu’à οὕτως, la première phrase de la citation du soi-disant « Ézéchiel » dans Ancoratus 99, 5 peut passer pour une traduction assez exacte du Pseudo-Ézéchiel11. Très caractéristiques sont notamment les mots καὶ ἐγένετο οὕτως, qui évoquent le récit de la création ( = wyhy kn chez le Pseudo-Ézéchiel : comparer Gn 1,6.9.11 etc. TM et LXX). Or Épiphane ne semble pas rédiger sa phrase au hasard. En effet l’autre citation présente dans l’Ancoratus, en 88, 2, est identique, sinon qu’elle insère υἱέ ἀνθρώπου après εἰπέ et qu’elle s’interrompt avant καὶ ἐγένετο οὕτως. La constance de la forme textuelle à dix chapitres d’intervalle, alors que rien n’indique à la deuxième fois qu’Épiphane se rappelle avoir utilisé une première fois le même passage d’« Ézéchiel », fait penser qu’il ne s’agit pas d’une reformulation libre d’un texte dont il aurait des souvenirs flous, mais bien d’une citation littérale (quoique faite, bien entendu, de mémoire).

  • La résurrection a lieu en trois temps. Premièrement, les os se réassemblent pour constituer un squelette. Ensuite sont ajoutées les parties molles des corps. Enfin les âmes y sont réintroduites. Dans l’Ézéchiel canonique on peut distinguer dans le récit de la vision les deux premières étapes (v. 7 et v. 8), mais elles n’ont été précédées que d’une seule prise de parole par le prophète, d’une seule « prophétie » : il n’y a donc en réalité que deux temps dans la résurrection, l’un qui concerne le corps, l’autre qui concerne l’esprit. Chez le Pseudo-Ézéchiel en revanche, la reconstitution des parties molles est précédée d’une « prophétie » au même titre que celle des squelettes : on distingue donc trois temps. Dans le texte d’Épiphane il semble qu’il en soit ainsi également, si l’on admet que l’infinitif γενέσθαι est coordonné à συναχθῆναι et constitue un nouvel ordre que doit prononcer le prophète (« et [ordonne] que viennent sur eux des ligaments, etc. »). A supposer d’ailleurs que ce soit au contraire un infinitif de récit (« et vinrent sur eux des ligaments, etc. »)., les mots καὶ ἐγένετο οὕτως qui terminent la phrase précédente indiquent suffisamment la pause qui sépare la première étape de la deuxième.
    En croyant citer l’Ézéchiel canonique, Épiphane nous présente donc un texte qui ressemble en plusieurs points à celui de Qumrân. Il faut maintenant noter ce qui l’en sépare :

  • La troisième étape, celle où l’esprit entre dans les corps, s’exprime dans des termes qui, cette fois, sont plus proches de l’Ézéchiel canonique. L’injonction εἰπέ υἱὲ ανθρώπου évoque celle du texte biblique, προφήτευσον υἱὲ ανθρώπου... καὶ εἰπόν (Ez 37,9LXX). La suite, ἐλθὲ τὸ πνεῦμα ἀπὸ τῶν τεσσάρων γωνιῶν τῆς γῆς, ressemble à ἐκ τῶν τεσσάρων πνευμάτων ἐλθὲ τὸ πνεῦμα qui est le texte du manuscrit Alexandrinus et de bien d’autres (Ziegler et Rahlfs suivent le Vaticanus et éliminent τὸ πνεῦμα comme une addition hexaplaire.) On aurait plutôt l’impression de se trouver devant une traduction libre du TM : les « quatre vents », ou « esprits » (πνεύματα), sont paraphrasés « les quatre coins de la terre », ce qui est bien le sens de l’expression hébraïque. Un esprit unique, différent de ces quatre vents, est appelé dans les corps. Au contraire — et cela n’a peut-être pas été suffisamment remarqué jusqu’ici — le Pseudo-Ézéchiel adresse son injonction aux quatre vents eux-mêmes : ce sont eux qui entrent dans les corps pour les faire vivre. La distinction entre l’esprit porteur de vie d’une part, et d’autre part le vent, pur phénomène atmosphérique qui sert aussi à nommer les points cardinaux, n’est pas faite dans le texte de Qumrân. Cela rend son anthropologie extrêmement problématique, alors que l’Ézéchiel canonique paraît avoir poussé la réflexion plus loin sur ce point. Quoi qu’il en soit, la fin de la vision des ossements desséchés chez Épiphane ressemble beaucoup plus à l’Ézéchiel canonique qu’à celui de Qumrân, et l’hypothèse la moins coûteuse pour expliquer cela est celle d’un changement involontaire de source : Épiphane, citant de mémoire et croyant toujours citer l’Ézéchiel biblique, a eu d’abord des réminiscences du texte de l’autre « Ézéchiel », puis sur la dernière phrase les souvenirs du texte canonique ont repris le dessus.

  • 12 Un point récent est fait sur cet écrit aux p. 7-68 de The Apocryphal Ezeki...

  • 13 Désormais dans The Apocryphal Ezekiel, p. 9-19 par Esther Chazon.

9La découverte d’une citation du Pseudo-Ézéchiel chez Épiphane de Salamine conduit évidemment à poser avec encore plus d’acuité la question épineuse des relations entre l’apocryphe hébreu trouvé à Qumrân et l’ouvrage grec perdu qu’on appelle l’Apocryphon d’Ézéchiel12. On sait que l’une des principales attestations de ce dernier ouvrage, la seule qui le désigne sous ce titre et le définisse explicitement comme distinct de l’Ézéchiel biblique, est fournie précisément par Épiphane, Panarion hæreseon 70,5-1613. Que le même auteur qui déclare l’existence d’un livre secret d’Ézéchiel se révèle connaître la vision des ossements desséchés selon le Pseudo-Ézéchiel, cela renforce sérieusement la présomption que les deux ouvrages ne faisaient qu’un : c’est-à-dire, pour s’exprimer plus précisément, que l’Apocryphon d’Ézéchiel dont il parle consistait en tout ou en partie en une traduction grecque du texte hébreu retrouvé à Qumrân.

  • 14 Voir Marc Bregman dans The Apocryphal Ezekiel, p. 61-68, et de façon plus ...

  • 15 Wright Apocryphon 2000, p. 476 : la fable « is completely different litera...

10Cependant, les recherches les plus récentes tendent à mettre en doute ce que dit Épiphane concernant l’Apocryphon. En effet, l’extrait qu’il prétend en donner, qui contient la fable de l’aveugle et du paralytique, manifeste un brouillage de plusieurs traditions différentes, ainsi que des influences du Nouveau Testament14. De plus, par son style prolixe, par sa forme de parabole, il ne s’accorde guère, ni avec les autres fragments grecs que l’on a l’habitude d’attribuer à l’Apocryphon d’Ézéchiel, ni non plus avec le Pseudo-Ézéchiel de Qumrân, qui n’a pas livré jusqu’à présent de longues narrations mais plutôt des dialogues serrés entre Dieu et le prophète15.

11Si la fable de l’aveugle et du paralytique est rapportée fidèlement dans le Panarion, et si elle provient du même ouvrage que les citations de la vision des ossements desséchés dans l’Ancoratus, cet ouvrage devait comporter des passages de styles hétérogènes et probablement d’époques et d’influences différentes. Mais peut-être faut-il ici recourir de nouveau à la supposition qu’Épiphane cite de mémoire et de façon déformée. Les confusions et les influences néo-testamentaires que Marc Bregman a repérées dans sa version de la fable seraient alors de son propre fonds. La seule donnée à retenir du passage du Panarion serait que l’Apocryphon d’Ézéchiel employait sous une forme ou une autre la métaphore de l’aveugle et du paralytique pour signifier le corps et l’âme. Dans une autre hypothèse, il n’y aurait rien à retenir du tout de ce passage : la fable n’aurait jamais appartenu à l’Apocryphon d’Ézéchiel.

12Au regard des arguments récents évoqués ci-dessus, il est certes tentant de désavouer entièrement le témoignage d’Épiphane, et de dissocier de l’Apocryphon d’Ézéchiel la fable de l’aveugle et du paralytique. Cependant la nouvelle pièce que je verse au dossier engage plutôt dans la direction inverse. Elle accrédite en effet l’idée qu’une vision des ossements desséchés, racontée conformément au Pseudo-Ézéchiel, faisait partie du livre qu’Épiphane désigne comme Apocryphon d’Ézéchiel ; que celui-ci donc en connaissait non seulement le titre, mais le contenu ; ce qui rend moins probable (mais non impossible) qu’il se soit trompé en lui attribuant aussi la parabole de l’aveugle et du paralytique.

II.

  • 16 L’apparat critique de l’édition de Göttingen (Ziegler 1952) ne recense auc...

13Le passage de l’Ancoratus, qui plaide pour l’existence d’une traduction grecque du Pseudo-Ézéchiel et pour sa survie jusqu’au IVème siècle, nous permet peut-être aussi de préciser un trait supplémentaire que devait comporter cette traduction. On aura remarqué en effet que le texte d’Épiphane nomme plus de parties molles des corps que ne font soit l’Ézéchiel canonique, soit le Pseudo-Ézéchiel. Alors que le premier, selon tous les manuscrits de la LXX16, nomme trois éléments : ligaments (giddim / νεῦρα), chairs et peau, et le second seulement deux : ligaments et peau, Épiphane nomme cinq éléments : ligaments, veines, chairs, cheveux, ongles. Il ne parle pas de la peau, qui se trouve pourtant dans les deux textes hébreux.

  • 17 Bauckham ne dit pas (1992, p. 443) que les auteurs de l’Apocalypse de Pier...

14Une observation semblable a été faite par Bauckham pour l’Apocalypse de Pierre et des Oracles Sibyllins : là aussi la liste des parties molles est allongée. De fait, les trois textes présentent de fortes analogies. Tous comportent cinq éléments, quoique ceux-ci ne coïncident jamais exactement. Tous nomment les cheveux. Les Oracles Sibyllins et Épiphane mentionnent en outre les veines. Cela fait penser à une source commune, qui ne saurait être qu’une version grecque du Pseudo-Ézéchiel17.

  • 18 Comme tout au long de la vie les cheveux et les ongles sont coupés et repo...

15Il y a donc de fortes chances que celle-ci ait comporté elle aussi cinq éléments. A mon avis la liste des Oracles Sibyllins : ligaments, chairs, peau, veines, cheveux, pourrait refléter la liste originelle. En effet, il paraît certain que la peau y figurait, comme chez le Pseudo-Ézéchiel hébreu et dans la Septante, même si Épiphane l’omet. Celui-ci en revanche ajoute probablement par erreur les ongles, sous l’influence du fait qu’ils sont associés aux cheveux dans certaines discussions sur la résurrection18.

  • 19 Τρίχες, le mot ordinaire ; ἔθειραι, utilisé par les Oracles Sibyllins, est...

16Aussi je propose que la version grecque du Pseudo-Ézéchiel ait utilisé les cinq termes suivants : νεῦρα, δέρμα, σάρκες, φλέβες, τρίχες19.

  • 20 Dimant 2001, p. 27. De même en grec, pour νεῦρον ἔναιμον au sens de « vein...

17Les trois premiers mots sont déjà dans la Septante d’Ez 37. Si les « cheveux » constituent un ajout, le cas des « veines » est plus complexe. En effet giddim en hébreu, non seulement signifie à la fois les nerfs et les tendons, mais peut aussi à l’occasion désigner veines ou artères. Ainsi Devorah Dimant, après l’avoir traduit par « sinews »** dans son édition préliminaire du Pseudo-Ézéchiel, dans l’édition définitive le rend par « arteries » en s’appuyant sur des exemples qumrâniens20. L’apparition des φλέβες à côté des νεῦρα dans la version grecque supposée du Pseudo-Ézéchiel peut donc s’analyser comme une double traduction de giddim.

  • 21 Traductions Buchhold et Hills citées par Bauckham 1992, p. 437 ; Marrassin...

  • 22 Marrassini 1997, p. 751.

18Cette remarque aussi conduit à se demander si l’Apocalypse de Pierre ne mentionnait pas les veines dans sa version originale. Après les « tendons » et avant « la chair, la peau avec ses poils », un mot éthiopien est interprété par Buchholz et par Marrassini comme des « nerfs », mais par Hills comme des « muscles »21. Pourrait-il s’agir en réalité des veines, soit par une erreur des traducteurs modernes, soit par celle du traducteur éthiopien, qui lui-même travaillait probablement sur une version arabe22 ? L’Apocalypse de Pierre dans son texte original grec aurait alors présenté exactement la même liste que les Oracles Sibyllins.

III.

19Dans au moins deux textes chrétiens encore on trouve le mot « veines » dans des allusions à la vision des ossements desséchés. Origène dans son Homélie VII sur le Lévitique, conservée dans la version latine de Jérôme, utilise plusieurs fois la formule « os à os et jointure à jointure », dont on a vu que la première attestation est chez le Pseudo-Ézéchiel. Par deux fois, il lui donne une suite :

  • 23 « Dicit congregandum esse os ad os et iuncturam ad iuncturam et nervos et ...

(Ézéchiel) dit que l’os doit se réunir à l’os et la jointure à la jointure, et que les nerfs, les veines, la peau, chaque élément doit être rétabli en son lieu23.

  • 24 « Dicit per alium prophetam : congregetur os ad os et iunctura ad iunctura...

(Dieu) dit par un autre prophète : que se réunisse l’os à l’os et la jointure à la jointure, et les nerfs, les veines, les peaux24.

  • 25 « Non enim habebat iuncturam caritatis, non nervos patientiae, non venas v...

20Origène considère si bien les « veines » comme faisant partie du texte d’Ézéchiel qu’il en donne un peu plus loin une brève glose allégorique25.

21Mais cite-t-il le Pseudo-Ézéchiel, ou tout simplement l’Apocalypse de Pierre ? Le fait que la formule « os à os et jointure à jointure » fasse partie du commandement prophétique caractérise les deux sources. Le verbe “se réunir” est ici exprimé (congregandum esse / congregetur), comme dans le Pseudo-Ézéchiel (wyqrbw), alors que l’éthiopien a une phrase sans verbe : mais ce verbe peut avoir été ajouté pour la clarté. Les parties molles du corps sont nommées immédiatement à la suite, dans la même phrase : ce n’est pas le cas dans le Pseudo-Ézéchiel, mais bien dans l’Apocalypse de Pierre. On ne peut donc affirmer que les deux phrases d’Origène dérivent directement d’un Pseudo-Ézéchiel grec : elles pourraient n’être qu’une citation de l’apocalypse, avec quelques différences par rapport au texte éthiopien actuellement conservé : le redoublement du mot “jointure” (l’éthiopien ayant seulement « os à os dans les jointures ») les “veines” au lieu des “nerfs” (voir la discussion plus haut), l’omission de la “chair” avant la “peau”, enfin celle des “cheveux” qui peut résulter simplement d’une interruption à mi-phrase, la suite étant résumée par « chaque élément ».

22Le rapport au Pseudo-Ézéchiel est tout aussi difficile à évaluer dans une évocation de la résurrection contenue dans l’homélie in sanctum Pascha de Grégoire de Nysse :

  • 26 ἐπινοεῖς τὴν τῶν σαρκῶν περίπλασιν καὶ νεύρων ἀποτεταμένας συνδέσεις καὶ φ...

Tu te représentes les chairs qui enveloppent (les os), un réseau tendu de ligaments, les conduits étroits des veines et des artères qui courent sous la peau ; et puis, la foule inexprimable et sans nombre des âmes qui sortent de séjours secrets…26

  • 27 Ils apparaissent deux pages plus loin, par deux fois, mais à un moment où ...

23Derrière l’évidente amplification rhétorique, on reconnaît la vision des ossements desséchés. Il s’y ajoute la mention des veines. Cela pourrait sembler anodin, dans une énumération qui est beaucoup plus longue que toutes celles que nous avons vues jusqu’ici. Mais il faut observer que Grégoire n’apporte en réalité aucun détail nouveau à la vision, mais accumule seulement les synonymes : les « réseau » (sundeseis) se déduit des « ligaments » (neura), et les « conduits » des « artères » redoublent les « veines ». Celles-ci donc, et elles seules, constituent un élément supplémentaire par rapport à l’Ézéchiel canonique. En revanche, les cheveux manquent, comme chez Origène27.

  • 28 Philonenko 1994, p. 9 et fig. 4.

24Un deuxième trait pourrait autoriser à voir ici un écho d’un Pseudo-Ézéchiel grec : trois étapes de la résurrection sont nettement marquées. Cela ne suffit pourtant pas à établir la filiation textuelle. Comme je l’ai dit plus haut, les trois étapes peuvent être retrouvées dans l’Ézéchiel canonique. Marc Philonenko a aussi attiré l’attention sur un sarcophage du Latran28 qui illustre la vision d’Ézéchiel en trois tableaux.

25Par conséquent, l’ajout des veines est le trait le plus significatif du texte de Grégoire de Nysse. Si l’on pense que l’Apocalypse de Pierre grecque les mentionnait aussi, on pourra conclure à une influence de ce texte, comme dans le cas d’Origène. Cependant, il faut noter que Grégoire, semblable en cela à Épiphane, croit citer l’Ézéchiel biblique et n’est pas conscient d’utiliser une version variante. Celle qu’il a en mémoire devait donc ressembler beaucoup au texte canonique. Ce raisonnement me paraît justifier que son homélie, œuvre de jeunesse, soit au moins signalée comme une possible réminiscence directe d’un Pseudo-Ézéchiel grec.

Appendice

Ez 37 TM et

LXX

4Q385

Pseudo-Ézéchiel

Apoc. de Pierre, trad. Marrassini

Oracles Sibyll.

II, 221-3

Épiphane, Ancoratus 99, 5

Grég. de Nysse, in s. Pascha

Origène,

In Lev.

VII,2

« os à os »

(en gras, « os à os et jointure à jointure »)

TM : ‘çm ‘l ‘çmw LXX : ὀστέον πρὸς τὴν ἁρμονίαν αὐτοῦ

‘çm ‘l

‘çmw wprq ‘l

prqw

os à os dans les jointures

ὀστέα ἁρμο-σθέντα ἁρμοῖς

ὀστέον πρὸς ὀστέον καὶ ἁρμονία πρὸς ἁρμονίαν

ὀστέα,

ἁρμονίαι

os ad

os et

iunctura

ad iunctu-ram

ligaments

giddim

νεῦρα

giddim

tendons

νεῦρα

νεῦρα

νεῦρα

nervi

chair

basar

σάρκες

chair

σάρκες

σάρκες

σάρκες

peau

‘or

δέρμα

‘or

peau

δέρμα

δέρμα

pelles

veines

nerfs (lire “veines” ?)

φλέβες

φλέβες

φλέβες

venae

cheveux

/ poils

poils

ἔθειραι

τρίχες

ongles

ὄνυχες

26

Notes

1 Edition définitive : Dimant 2001. Ce volume contient cinq des rouleaux pseudo-ézéchiéliens. Le sixième, 4Q 391, est édité par Smith, 1995.

2 Kister 1990 ; Wright 1999.

3 Bauckham 1992.

4 Deux autres fragments de cette vision ont été retrouvés dans la grotte 4, ce qui indique son importance : faisait-elle partie de morceaux choisis ? Si 4Q388 7 n’en a préservé que quelques mots (Dimant 2001 p. 83-84), en revanche 4Q386 1 i (ibid. p. 60-62) est suffisamment complet pour faire connaître une variante textuelle : le deuxième ordre de prophétiser n’est pas suivi d’un simple « et il en fut ainsi » mais, comme dans l’Ézéchiel biblique, d’une description de la scène. Il en reste les mots : « sur eux montèrent des ligaments » (ou « des artères », voir n. 20).

5 Dimant 2001, p. 23-29. Ce fragment a bénéficié d’une édition préliminaire : Strugnell – Dimant 1988. Il a par conséquent reçu une attention plus soutenue : Kister – Qimron 1992 ; Garcia Martinez 2005. Transcription et traduction française chez Puech 1993, t. II, p. 609-610.

6 Aux passages indiqués dans les n. 23 et 24 ajouter Comm. Joh X, 36,236 ; Hom. Jer. fr. xxviii sur Jr 27, 17, Klostermann GCS 6, p. 212 ; Selecta in Ps. 21,15, PG 12, 1257a. Autres auteurs : Justin, I Apol. 52, 5 ; Tertullien, Résurrection des Morts 32, 1 ; Épiphane, voir notes 8, 9, 10 ; Eusèbe, Hist. Eccl. X, 3, 2. Voir Daniélou 1966, chap. 7 : « La vision des ossements desséchés », p. 111-121.

7 Il en est résulté un article sur Ez 37,1-14 chez Origène : Vianès 2004.

8 Διὰ τοῦτο λέγει τῷ Ἰεζεκιήλ, « υἱὲ ανθρώπου, εἰπέ συναχθῆναι ὀστοῦν πρὸς ὀστοῦν καὶ ἁρμονίαν πρὸς ἁρμονίαν, καὶ ἐγένετο οὕτως »· καὶ « γενέσθαι ἐπ’αὐτὰ νεῦρα καὶ φλέβας, σάρκας καὶ τρίχας καὶ ὄνυχας »· καὶ πάλιν « εἰπέ υἱὲ ανθρώπου, ἐλθὲ τὸ πνεῦμα ἀπὸ τῶν τεσσάρων γωνιῶν τῆς γῆς », τῶν τόπων δηλαδὴ τῶν ταῖς ψυχαῖς ἀποτεταμιευμένων. Holl GCS 25, Leipzig, 1915, p. 120. J’ai déplacé les guillemets pour manifester que καὶ ἐγένετο οὕτως appartient sans doute au texte cité, comme le montre l’aoriste, qui s’oppose au présent λέγει.

9 καὶ ἀνέστη δὲ, φησί, πολλὴ συναγωγή : Holl GCS 25, p. 109. Le texte canonique a καὶ ἀνέστησαν ἐπὶ τῶν ποδῶν αὐτῶν, συναγωγὴ πολλὴ σφόδρα (Ez 37,10).

10 Panarion 64, 71, 10, Holl GCS 31, p. 519.

11 4Q385 2 l. 5-6, éd. Dimant 2001, p. 236 : w’mrt wyqrbw ‘çm ‘l ‘çmw wprq [‘l prqw wyh]y kn.

12 Un point récent est fait sur cet écrit aux p. 7-68 de The Apocryphal Ezekiel. Voir aussi Mueller 1994 ; Denis 2000, chap. 24, p. 777-791.

13 Désormais dans The Apocryphal Ezekiel, p. 9-19 par Esther Chazon.

14 Voir Marc Bregman dans The Apocryphal Ezekiel, p. 61-68, et de façon plus détaillée, Bregman 1991. Les traits chrétiens ont été soulignés aussi par Mueller 1994, voir spécialement p. 100.

15 Wright Apocryphon 2000, p. 476 : la fable « is completely different literarily from the Qumran Pseudo-Ezekiel and the other patristic Ezekiel passages. (…) it would be very difficult to argue that the parable belonged at any time to the same Pseudo-Ezekiel work as that from Qumran.»

16 L’apparat critique de l’édition de Göttingen (Ziegler 1952) ne recense aucune variante qui augmenterait le nombre des parties du corps nommées.

17 Bauckham ne dit pas (1992, p. 443) que les auteurs de l’Apocalypse de Pierre ne pouvaient pas connaître une telle traduction grecque, mais que sa propre démonstration n’implique pas cette connaissance. Cependant son hypothèse suivant laquelle ils lisaient le Pseudo-Ézéchiel directement en hébreu, dans un texte qui comportait une variante mentionnant les veines et les cheveux, reste possible : un réviseur de l’hébreu a pu vouloir ajouter un mot pour tenir compte des deux sens de giddim. L’apocalypse se référerait alors à un texte hébreu variant du Pseudo-Ézéchiel, et Épiphane à la traduction grecque du même texte. Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’espoir de Bauckham de découvrir à Qumrân ce texte variant a jusqu’ici été déçu : les trois exemplaires dans lesquels la vision des ossements desséchés est conservée diffèrent légèrement entre eux, mais pas sur ce point.

18 Comme tout au long de la vie les cheveux et les ongles sont coupés et repoussent, ils servent d’argument contre l’idée que reviendront à chaque corps toutes les particules de matière qui lui ont appartenu : dans ce cas, se gaussent les objecteurs, les ressuscités seront chevelus et auront les ongles longs.

19 Τρίχες, le mot ordinaire ; ἔθειραι, utilisé par les Oracles Sibyllins, est poétique.

20 Dimant 2001, p. 27. De même en grec, pour νεῦρον ἔναιμον au sens de « veine », le dictionnaire de Bailly cite Hippocrate apud Erotianos, éd. Klein 1865 p. 160.

21 Traductions Buchhold et Hills citées par Bauckham 1992, p. 437 ; Marrassini 1997, p. 760.

22 Marrassini 1997, p. 751.

23 « Dicit congregandum esse os ad os et iuncturam ad iuncturam et nervos et venas et pellem, ac singula locis suis esse reparandaHom. Lev. VII, 2, Baehrens GCS 29 p. 378.

24 « Dicit per alium prophetam : congregetur os ad os et iunctura ad iuncturam et nervi et venae et pellesHom. Lev. VII, 2, Baehrens GCS 29 p. 379.

25 « Non enim habebat iuncturam caritatis, non nervos patientiae, non venas vitalis animi et fidei vigoremHom. Lev. VII, 2, Baehrens GCS 29 p. 379-380.

26 ἐπινοεῖς τὴν τῶν σαρκῶν περίπλασιν καὶ νεύρων ἀποτεταμένας συνδέσεις καὶ φλεβῶν καὶ ἀρτηριῶν λεπτοὺς ὀχετοὺς ὑφηπλωμένους τῷ δέρματι, ψυχῶν δὲ ἀμύθητον καὶ ἀναρίθμητον πλῆθος ἔκ τινων οἰκήσεων άπορρήτων κινούμενον… In Sanctum Pascha, Gebhardt p. 252.

27 Ils apparaissent deux pages plus loin, par deux fois, mais à un moment où Ézéchiel est passé à l’arrière-plan de la pensée de Grégoire. Celui-ci est occupé maintenant à détailler le miracle de la création d’Adam, puis de celle d’Éve : Gebhardt p. 255.

28 Philonenko 1994, p. 9 et fig. 4.

Bibliographie


Références patristiques

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Autres références

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Pour citer ce document

Laurence Vianès, «Vers un texte grec du Pseudo-Ézéchiel ? La vision des ossements desséchés», La Réserve [En ligne], La Réserve, Livraison du 14 septembre 2016, mis à jour le : 07/09/2016, URL : http://ouvroir.ramure.net/revues/reserve/351-vers-un-texte-grec-du-pseudo-ezechiel-la-vision-des-ossements-desseches.

Quelques mots à propos de :  Laurence  Vianès

Université Grenoble Alpes / U.M.R. Litt&Arts – TRANSLATIO