Epopée, Recueil Ouvert : Section 4. État des lieux de la recherche

Giulio Martire

Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals (1/2)

Résumé

Cet essai, divisé en deux articles successifs, se propose d’étudier les interventions présentées lors des congrès de la Société Rencesvals (1955-2015) par les participants provenant d’Italie. On pourra ainsi, par induction, saisir les lignes directrices des études italiennes sur les épopées médiévales, et les replacer dans le contexte de la recherche littéraire en général dans ces années. Dans le deuxième article, nous verrons les axes de recherche encore actifs en Italie grâce à un dépouillement des thèses doctorales consacrées aux épopées romanes au cours des dix dernières années.

Abstract

“Italian Studies on Romance Medieval Epics as seen through the Conferences of the Société Rencesvals”
This essay, divided into two parts, studies the papers presented by Italian scholars at the conferences of the Société Rencesvals (1959-2015). In this way we will be able to appreciate the guidelines of Italian studies on medieval epics, and connect them to the great themes of the humanistic research field from the past 60 years. Finally, we shall follow the research axes that are still active in Italy through a study of the PhD theses dedicated to romance medieval epics in the course of the past 10 years.

Texte intégral

  

Cette revue bibliographique est divisée en deux articles. Ce premier se concentre sur les interventions des chercheur.e.s italien.ne.s lors des congrès de la Société Rencesvals de 1955 à 2012 et est accompagné d’une bibliographie partielle ; le deuxième volet se concentrera sur le Congrès organisé à Rome en 2015 – très important pour dresser un premier bilan des études épiques en Italie – et sur les thèses doctorales dédiées en Italie aux épopées romanes médiévales. Des conclusions générales et une bibliographie analytique feront suite à cette seconde partie.  

Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals – 1/2 : 1955-2012

  • 1 Limentani, Alberto, “Les nouvelles méthodes de la critique et l’étude des c...

  • 2 Le Gentil, Pierre, “Les nouvelles tendances de la critique et l’interprétat...

1La tâche d’indiquer une trajectoire des études italiennes concernant l’épopée peut être considérée une tâche difficile, presque au sens “de contes de fées” du terme. Pour deux raisons surtout : l’immensité et la fluidité du domaine de recherche, inclus dans la définition des termes “épopée” et “épique”, et la longue ombre des savants qui avant nous se sont occupés de rédiger un status quaestionis de la matière, à savoir Alberto Limentani et Alberto Vàrvaro. Leurs essais, présentés lors de deux congrès de la Société Rencesvals pour l’étude des épopées romanes, sont toujours essentiels. Celui de Limentani est le rapport introductif de la conférence de la Société de Liège, en 1976 ; le rapport fait expressément écho, dès le titre1, à une contribution importante de Pierre Le Gentil, recueillie dans les Actes du IIIe Congrès international de la Société (Barcelone, 1-6 septembre 1964)2.

  • 3 Zumthor, Paul, Essai de poétique médiévale, Paris, Seuil, 1972, 336-38.

2L’essai de Limentani, tout comme celui de Le Gentil, veut dresser un panorama international des études sur les épopées médiévales. Constatant l’impossibilité, à cette occasion, d’esquisser “une nouvelle histoire des études sur les chansons de geste, Limentani suit le développement de deux parmi les nombreux itinéraires possibles : 1) dans le sillage de Gaston Paris, les études de nature diachronique, qui analysent la relation entre l’épopée médiévale et l’histoire, à savoir des études d’histoire poétique et de poétique historique ; 2) dans le sillage des réflexions de Paul Zumthor, presque contemporaines au congrès, les études de nature synchronique, dans lesquelles l’attention se portera au fur et à mesure sur la structure immanente de chaque œuvre prise en examen plutôt que sur les “fugitifs effets du réel”3 sur l’épopée.

3La contribution de Vàrvaro apparaît dans le volume qui rassemble les Actes du Congrès de la Société de 2005, organisé encore une fois à Liège, célébrant le cinquantième anniversaire de la fondation de la Société et de la première conférence de Liège qui a officiellement décrété sa naissance. Vàrvaro est appelé à faire le point de la situation des études italiennes sur l’épopée romane médiévale, et a le mérite de déterminer les principaux axes de recherche en reconstituant des “lignées” académiques qui permettent d’identifier, dans le contexte national, certaines écoles locales qui se sont distinguées dans leurs études sur les épopées romanes (par exemple, celles de Padoue et de Bologne).

  • 4 Lukács, György, Histoire et conscience de classe, Paris, Les Éditions de Mi...

4Une tâche difficile, disait-on, également en raison de l’immensité du domaine ; cela nous oblige à aborder, au moins brièvement, un thème clé de la modernité. L’observation d’une tendance avancée à la fragmentation des savoirs, qui réduit la plupart des savants contemporains à des “spécialistes vertueux” est devenu un lieu commun depuis des décennies4. On reconnaît son statut topique, mais c’est une tendance objective : pour s’en débarrasser, il faudra identifier ses chaînes historiques, en avoir une conscience sereine et tenter de temps en temps quelques petits sauts au-delà de la barrière de la nécessité.

5Grâce à sa vocation plurilingue et pluridisciplinaire (ecdotique, linguistique, théorie de la littérature, sociologie et anthropologie du texte...), la philologie romane se prête de manière particulière à de petites tentatives bien informées de réunification des entités. Cette prémisse contient donc implicitement une définition préliminaire du domaine d’investigation : les études que nous traiterons auront pour objet, bien qu’il s’agisse d’une délimitation assez étendue, les littératures romanes médiévales ; dans la perspective, cependant, d’un Moyen Âge qui dépasse légèrement les frontières canoniques du XVe siècle.

1. 1. Délimitation du domaine et délimitation du corpus

6Confronté à la difficulté de définir le champ des “études épiques italiennes” à présenter dans cet article, nous avons choisi de prendre en considération les interventions des savants italiens, ou de formation italienne, dans les vingt congrès organisés par la Société Rencesvals de 1955 à 2015 et rassemblés en autant d’actes de congrès, renvoyant indirectement à ces derniers le sujet brûlant de la définition. De cette manière, nous pourrons tracer, par voie d’induction, les axes de la recherche italienne sur ces “épopées romanes” que les membres de la Société déclarent traiter, et tenter de les relier, par déduction, aux grands thèmes sous-jacents à la littérature et à la recherche humaniste en général dans les soixante ans 1955-2015. Il sera du coup toujours important de tenir dûment compte de la structure générale des conférences, de la dialectique entre les interventions et les thèmes de chaque session (lorsqu’elles sont organisées par thèmes), et enfin du dialogue entre savants italiens et collègues d’autres nations.

7Il est possible, et nous l’espérons, qu’une telle approche nous permette d’en savoir plus sur ce que les savants italiens incluent dans la définition d’“épopée”, au-delà des chansons de geste françaises et occitanes.

8Pour que nous n’ayons pas à le faire tout au long de l’essai, signalons tout de suite que nous devons beaucoup à la récapitulation de Vàrvaro, que nous avons déjà mentionné et qui fut le premier à identifier les “sous-archétypes” de la tradition que nous allons essayer de reconstruire.

1. 2. Années 1955-1960 : légendes épiques ; Quellenkritik et réutilisation ; composition ; ecdotique

  • 5 Les deux premiers constituent dans un certain sens les actes fondateurs de ...

9En observant les trois premiers volumes du corpus5, il est déjà possible de distinguer les principaux axes de recherche qui se maintiendront presque directement jusqu’aux années les plus récentes.

  • 6 Voir Bédier, Joseph, Légendes épiques. Recherches sur la formation des chan...

  • 7 Voir Roncaglia, Aurelio, “Come si presenta oggi il problema delle canzoni d...

  • 8 Il conclut que “[q]uella che s’intravvede non è una tradizione spontanea, p...

  • 9 Voir Roncaglia, Aurelio, “Come si presenta oggi il problema delle canzoni d...

10Les interventions de Roncaglia, Ruggieri et Monteverdi se positionnent parmi les recherches ayant pour thème les “légendes épiques” à la base de la formation des chansons de geste. Les deux savants abordent ainsi le thème crucial des origines du genre : l’intervention de Roncaglia en particulier, dès le titre (“Il silenzio del Roland su Sant’Iacopo”), procède dans le sillage des réflexions de Bédier qui, comme nous savons, identifiait l’origine des chansons de geste dans la collaboration entre clercs et jongleurs le long des grands chemins de pèlerinage médiévaux (et parmi ceux-ci surtout la “Via Tolosana" vers Saint-Jacques-de-Compostelle)6. Roncaglia, ici comme ailleurs7, a le mérite de préciser le caractère idéologiquement connoté et politiquement militant de la conservation, de la suppression et de la modification des légendes épiques, et donc le caractère instrumental, et certainement pas naïf ni spontané, de leur déversement dans les chansons de geste8. L’approche de Roncaglia concernant la relation histoire-épopée est remarquable non seulement pour sa fécondité intrinsèque, mais aussi pour le dialogue étroit qu’elle entretient avec les études françaises contemporaines, en particulier et explicitement avec celles de Jean Frappier9. Ce dernier, dans les mêmes années, approfondissait l’usage du chronotope carolingien par l’apparat idéologique des rois capétiens ; un usage qui, selon Frappier, aurait été le moyen d’une légitimation symbolique de la souveraineté sur une base suprarégionale : justement aux XIIe et XIIIe siècles cette dernière commençait (avec un succès variable) son long processus d’enracinement dans l’ancien royaume des Francs d’Occident.

  • 10 Pour de plus amples informations sur les études de folklore en Italie, voi...

  • 11 Li Gotti, Ettore, “Roncisvalle nell’ ‘Opera dei Pupi’”, in Coloquios de Ro...

  • 12 Voir au moins Cirese, Alberto Maria, Il folklore come studio dei dislivell...

  • 13 Vàrvaro, A., “Bilan des études épiques en Italie et des recherches sur l’é...

11Quant au discours d’Ettore Li Gotti, consacré à certains aspects de la réutilisation du matériel carolingien dans l’Opera dei pupi en Sicile, il faut souligner sa continuité par rapport à la grande saison des études démologiques dans le sud de l’Italie (notamment dans le magistère de Giuseppe Pitrè)10. On notera en particulier l’attention du savant à l’articulation des niveaux de culture – déterminés historiquement et socialement – dans le texte littéraire ; ce qui amène Li Gotti à considérer la matière magmatique de l’Opera comme existant “à l’état latent, […] en fonction dialectique avec les mouvements de culture”, “elle n’émerge jamais dans l’histoire telle qu’elle est mais acquiert des caractéristiques différentes selon les époques et les besoins variés de l’esprit national ou régional”11. On a là une perspective anthropologique qui, dans les mêmes années, est approfondie sur des bases gramsciennes notamment par Alberto Maria Cirese12. Nous verrons plus tard que précisément cet axe de recherche sera développé ultérieurement dans le cadre de l’étude des épopées romanes, notamment par “l’école de Gênes”13.

  • 14 Meneghetti, Maria Luisa, “Edizione critica ed esegesi”, in La critica del ...

  • 15 Monteverdi, Angelo, “La lassa epica”, in La Technique littéraire des chans...

  • 16 Jusqu’à la disparition de chaque trace de son origine : “petit à petit, le...

  • 17 Roncaglia, Aurelio, “Petit vers et refrain dans les chansons de geste”, in...

  • 18 Mais pas de faible importance pour une théorie générale des chansons de ge...

12La conférence de Liège de 1957, a-t-on récemment observé, a été organisée “avec l’intention, pas trop dissimulée, de remettre en question les positions clairement oralistes qui viennent d’être énoncées, concernant la réalisation de l’épopée médiévale, par le philologue suisse Jean Rychner dans l’essai à succès La chanson de geste : essai sur l’art épique des jongleurs14. Ce n’est donc pas un hasard s’il y a un changement net dans les intérêts des chercheurs impliqués dans le débat : les problèmes historiques laissent la place aux problèmes de composition. Cela se reflète dans les interventions des deux seuls Italiens présents : Monteverdi et Roncaglia. La première15 est centrée sur une analyse structurale des laisses de certaines chansons de geste ; une comparaison est proposée entre celles-ci et les structures strophiques de la plus ancienne production narrative gallo-romane en vers. Ainsi, une relation complexe de dérivation de la laisse à partir de la strophe régulière serait mise en évidence : cela, en dernière analyse, ramènerait l’attention sur le lien étroit qui existe entre les chansons de geste et les hagiographies vulgaires et sur la continuité entre les techniques de composition des deux typologies textuelles16. Il s’agit évidemment d’affaiblir la lecture de Rychner pour laquelle la structure de la laisse serait inhérente à une composition orale. L’article de Roncaglia17, en revanche, se concentre sur un problème plus minutieux18, à savoir la nature du vers orphelin qui conclut les laisses de certaines chansons de geste, et n’aborde pas explicitement le noyau de l’argumentation de Rychner qui est au centre de la conférence.

  • 19 Monteverdi, A., “Un fragment manuscrit de l’Entrée d’Espagne”, in Actes du...

13Deux ans plus tard, en 1959, la première conférence officielle de la Société se tient à Poitiers, encore un fois avec la participation de seulement deux savants italiens, Monteverdi et Ruggieri : le premier avec une intervention sur le fragment de Reggio Emilia de l’Entrée d’Espagne, et le second sur le succès du matériel rolandien en Italie et en particulier sur les échos de l’épisode de Baligante dans Morgante de Pulci19.

  • 20 Eusebi, Mario, “Saggio comparativo sull’Uggeri del manoscritto Marciano fr...

  • 21 Delbouille, Maurice, “La chanson de geste et le livre”, in La Technique li...

  • 22 Ferrari, Giorgio, “La tradizione di studi dei codici marciani francesi d’e...

14Le congrès vénitien de 1961, lui, a vu, comme il est facile de l’imaginer, une très forte participation italienne (neuf contributions sur vingt-huit au total). Notons tout d’abord que la recherche sur les “légendes épiques” disparaît, à l’exception de la “Légende du Danois”, mentionnée dans la contribution de Mario Eusebi20 (visant plutôt à montrer, dans la perspective de Maurice Delbouille21, la relation précise de filiation livresque entre quatre avatars de la légende d’Ogier de Danemark). En cohérence avec le lieu de la rencontre, nous avons à cette occasion cinq interventions sur des œuvres et des manuscrits franco-italiens (Ferrari, Boni, Finoli, Ruggieri, Limentani22). Parmi ceux-ci, on ne peut manquer de mentionner le remarquable essai d’Alberto Limentani, qui traite des Storie de Martin da Canal d’un point de vue à mi-chemin entre Stilkritik et sémiologie.

15Les articles de Roncaglia et Cesare Segre méritent une discussion séparée.

  • 23 Roncaglia, A., “‘Les quatre eschieles de Rollant’”, in Actes du deuxième c...

  • 24 Il faudra attendre la fin de la décennie pour en avoir une tractation syst...

  • 25 Roncaglia, A., “‘Les quatre eschieles de Rollant’”, in Actes du deuxième c...

16Roncaglia23 reconstitue un réseau d’allusions rolandiennes (entre Roman de Thèbes, Entrée d’Espagne, etc.) qui permettrait de capturer la physionomie d’une Prise de Noble perdue : une tradition ancienne mais toujours vivante en Vénétie au XIVe siècle. Il faut souligner surtout la méthode d’analyse, en précoce accord avec les études intertextuelles promues notamment en France, dans le milieu de la revue Tel quel entre les années 60 et 70. La notion d’“intertextualité” est cependant encore à venir24, et les instances méthodologiques qui animent Roncaglia sont, d’ailleurs, différentes : bien que la référence aux méthodes de la linguistique soit très centrale même pour les théoriciens et critiques de Tel quel, le but de Roncaglia est plutôt celui de “reconstruire au maximum les liens perdus”25, en demeurant ainsi à l’intérieur de cette épistémologie philologique de champ positiviste qui a (hier comme aujourd’hui) un grand succès surtout en Italie.

  • 26 Segre, Cesare, “Un progetto di edizione critica della Chanson de Roland, e...

  • 27 La Chanson de Roland, Segre, Cesare (ed.), Milano-Napoli, Ricciardi, 1971 ...

17L’article de Segre, d’une importance extraordinaire, est entièrement consacré à la critique textuelle appliquée à la Chanson de Roland. D’une part, Segre réaffirme la possibilité (et la nécessité) d’arriver à une classification des manuscrits du poème26 et précise la position de n (traduction nordique de la chanson, située dans la branche VIII de la Karlamagnus saga) et du ms. V4 dans la branche β du stemma codicum Müller-Bédier. D’autre part, Segre commence à esquisser les principes de son édition du Roland, qui sera publiée dix ans plus tard. Une attention particulière est portée à la conception d’un nouvel appareil critique, qui permet une reconstruction sûre de β et donc une comparaison facile avec le texte de O (le manuscrit de base). Il s’agit de la première mention de cet “appareil stéréoscopique” qui sera un maillon fondamental du rapprochement entre les pratiques ecdotiques lachmanniennes et bédieriennes : le premier pas vers la “nouvelle synthèse” post-lachmannienne27.

  • 28 Boni, M., “Le note marginali dell’‘Aspremont’ di Chantilly”, in III Congre...

  • 29 Vàrvaro, Alberto, “Il ‘Couronnement de Louis’ e la prospettiva epica”, in ...

  • 30 Rychner, Jean, La chanson de geste. Essai sur l’art épique des jongleurs, ...

  • 31 “[l]’epica che noi conosciamo non è né poemetto informativo, come vorrebbe...

18Les interventions des Italiens au congrès de Barcelone de 1964 s’inscrivent dans les lignes désormais bien établies de la recherche codicologique (Boni), Quellenkritik (Ruggieri) et ecdotique (Segre28). L’essai d’Alberto Vàrvaro29, le premier parmi les Italiens du Rencesvals à traiter d’une chanson de gestes du cycle de Guillaume, est de plus longue haleine. L’intervention, centrée sur le Couronnement de Louis, débute avec une réflexion critique sur l’opinion de Rychner concernant l’inhomogénéité structurelle de l’œuvre, ce qui suggérerait une phase orale dans sa composition30, pour s’ouvrir ensuite à des considérations théorétiques de très grande ampleur – d’esthétique en particulier – sur les chansons de geste et sur l’épopée en général. L’essai aborde progressivement les thèmes de l’historicité et du réalisme du Couronnement au point de mettre en évidence ses sources idéologiques (et en particulier, l’interclassisme qui pour Vàrvaro nourrit toute l’épopée : l’objectif général est de saisir son Sitz im Leben, et donc de fournir une collocation culturelle dans le XIIe siècle en France. Enfin, une troisième voie est tracée entre traditionalistes et individualistes : “[l’]épopée que nous connaissons n’est ni un poème informatif, comme le voudraient les traditionalistes, ni un travail de bureau, comme le voudraient les individualistes”. Le point de vue semble être celui de la totalité, selon lequel il faut “rechercher l’origine des thèmes et schémas narratifs et des idéalités, mais aussi les méthodes, les temps et les raisons de leur intégration dans une perspective épique”31.

  • 32 Ruggieri, R., “Les Lombards dans les chansons de geste”, in Actes et Mémoi...

  • 33 Notamment à partir de la théorie de l’accumulation originaire.

  • 34 Mancini, M., “L’édifiant, le comique et l’idéologie”, p. 211. Mancini, M.,...

  • 35 Erich Köhler, dont les études fondamentales sur l’enracinement du troubado...

  • 36 Dans les études les plus récents, la situation est encore plus désespérant...

19Le congrès suivant (Heidelberg, 1967) voit Ruggero Ruggieri et Mario Mancini32 parmi ses participants. Ce dernier, tout en se concentrant en particulier sur le Charroi de Nîmes et sur les fonctions du comique dans ce poème, ouvre aussi à des réflexions plus étendues sur le rôle du comique et du grotesque dans le petit cycle de Guillaume et à des analyses importantes sur les réfractions idéologiques dans la chanson de geste, en termes explicitement marxiens33 : le Charroi, bien qu’il mette en scène marchands et vilains dans un contexte de blagues et des déguisements, “reste une chanson de bachelers” où les éléments que l’on dirait centripètes par rapport à l’idéologie seigneuriale (dans lesquels seulement un “sociologisme vulgaire” pouvait voir “le signe d’une satire bourgeoise”) sont soumis à son implacable hégémonie, qui les engloutit, réarrange et allège. Cette étude de Mancini, qui anticipe le volume de 1972 Società feudale e ideologia nel Charroi de Nîmes34, s’inscrit dans le sillage des études de sociologie de la littérature médiévale d’Erich Köhler et dialogue fructueusement avec la Nouvelle Histoire, en particulier avec le Duby des études sur les “jeunes” dans la société seigneuriale du XIIe siècle35. Cependant, il faut noter que cette promesse de renouveau, au sens d’une sociologie – et d’une anthropologie – de la littérature, reste largement inexplorée dans les études italiennes sur la chanson de geste, à quelques exceptions près (nous verrons plus tard Mancini lui-même, Meneghetti, Pasero, Fassò, Luongo, Bonafin)36.

1. 3. Des années 1970 aux années 1980 : épopées parmi sciences sociales et sémiologie

  • 37 Gasca Queirazza, Giuliano, “La figuration rolandienne de l’architrave de D...

20Après le congrès d’Oxford de 1970, qui n’a pas vu la participation active des Italiens, ils reviendront animer l’assemblée suivante, organisée au siège d’Aix-en-Provence (1973). Les cinq chercheurs italiens présents s’affrontent sur plusieurs fronts. Sur le plan iconographique et iconologique, Giuliano Gasca Queirazza s’occupe de suivre “la diffusion de la Chanson de Roland au sud des Alpes”, en étudiant le dossier fourni par les reliefs de l’architrave de la Collégiale de Domodossola, datant probablement du XIIe siècle. Alberto Limentani37 propose une étude sur l’Entrée d’Espagne qui analyse l’art de la comparaison employée par l’auteur anonyme parmi ses techniques d’ornatus. Nous sommes donc toujours dans le cadre des études formelles privilégiées par Limentani (comme on l’a déjà vu dans l’essai sur Martin da Canal au Congrès de 1961), avec une large ouverture comparative ; les comparaisons avec le Dante de la Commedia sont particulièrement intéressantes et étendues.

  • 38 Ruggieri, R., “Le dernier chapitre de l’‘Histoire poetique’ de la guerre l...

  • 39 Voir surtout Segre, La tradizione della Chanson de Roland, Milano-Napoli, ...

  • 40 La référence est évidemment à Bédier, Joseph, “La Tradition manuscrite du ...

  • 41 Zarri, Gian Piero, “Premiers essais de solution algorythmique des problème...

21Ruggieri revient sur la “matière lombarde”, analysant cette fois sa postérité jusqu’à l’époque moderne et en particulier dans l’Adelchi de Manzoni : il reconstruit, à partir du grand écrivain milanais, une généalogie intellectuelle fortement nourrie de “légendes épiques” (celle du milieu romantique du nord de l’Italie). Cesare Segre, lui, se concentre plutôt sur les relations qui existent entre les anciennes vies des saints et les chansons de geste. L’observatoire privilégié sera celui du Saint Alexis : véritable “maillon de la chaîne qui va des vies de saints à l’épopée”38. Suite au développement de sa tradition manuscrite, il sera possible d’envisager l’homologie existant entre la phénoménologie des remaniements de ladite vie hagiographique (des strophes assonancées aux laisses assonancées, jusqu’aux laisses rimées) et celles des épopées françaises contemporaines (notamment le passage de l’assonance aux laisses rimées dans certains témoins de la Chanson de Roland) : la nature scripturale des premiers conduirait donc à affaiblir les hypothèses sur la prétendue transmission orale des secondes39. Enfin, les observations méthodologiques qui clôturent l’essai sont extrêmement intéressantes : Segre souhaite le développement d’une ecdotique qui dépasse sa fonction de “art d’éditer les textes anciens”40 et devienne le terrain épistémologique sur lequel vérifier des hypothèses générales (dans ce cas spécifique, la transmission écrite ou orale des chansons de geste). Le défilé des Italiens se conclut avec Gian Piero Zarri41, qui propose l’application des méthodes algorithmiques quentiniennes à la reconstruction stemmatique des contaminations dans la tradition de la Chanson de Roland.

  • 42 Vitale-Brovarone, Alessandro, “De la chanson de Huon d’Auvergne à la Stori...

  • 43 Vitale-Brovarone, A., “De la chanson de Huon d’Auvergne”, p. 403. Zarri, G...

22Outre le rapport introductif de Limentani évoqué au début du status quaestionis, les actes de la conférence de Liège de 1976 recueillent trois interventions signées par des savants italiens. Alessandro Vitale-Brovarone42 propose une comparaison entre le poème franco-italien de Huon d’Auvergne et la Storia d’Ugone d’Avernia, mise en prose par Andrea da Barberino, qui éclaire les procédures de réélaboration de la matière et du formulaire épiques par l’écrivain toscan et ses stratégies de traduction. Le chercheur décèle un style barbérinien “moyen, non brillant, dépourvu de la capacité [...] d’évocation fantastique et associative de la formule” ; style moyen qui, en revanche, permet à Barberino de “mettre en lumière l’aventure, le dénouement clair d’une action narrative”, marque de son succès. Son intervention est suivie par celle de Zarri, qui travaille à nouveau pour appliquer la méthode ecdotique de Dom Quentin à la tradition du Roland, cette fois à ses témoins fragmentaires. Enfin, Marco Boni propose un essai de Quellenkritik, en interrogeant le texte de la Spagna in rima et du Morgante de Luigi Pulci à la recherche d’allusions à la “matière d’Aspromonte” ; il en tire une nouvelle preuve de la “grande diffusion atteinte au XVe siècle par l’Aspramonte de Andrea [da Barberino]”43, qui semble être le réservoir narratif privilégié de Pulci.

  • 44 Bensi, Mario, “Ancora sul Ronsasvals”, in VIII Congreso de la Société Renc...

  • 45 Limentani, Alberto, “Anticipation épique et chanson dans la chanson. Notes...

23Le congrès suivant de la Société se tient à Pampelune en 1978, avec une très large participation italienne (huit savants). L’intervention de Mario Bensi44, qui étudie certaines références à la chanson de Roland dans les Ronsasvals provençaux, est suivie de l’essai de Limentani sur le motif de la “chanson dans la chanson” et sur sa relation avec l’axe temporel du récit, qui plus tard deviendra un point de référence fondamental pour l’étude narratologique des textes narratifs romans médiévaux. A partir de l’analyse minutieuse de deux passages métalittéraires retrouvés dans le Cid et dans l’Entrée d’Espagne, le savant conclut que dans les deux œuvres le motif de la chanson dans la chanson fonctionne comme une anticipation et “élabore l’axe temporel du récit comme la structure d’une époque révolue et connue par toute la communauté, structure qu’on peut parcourir aussi bien dans la direction progressive qu’au rebours” (288a). Sa nature, dans les œuvres plus matures qui en font usage, serait celle d’“élément auto-ironique bien significatif de l’état de ‘distance esthétique’ acquis par nos poètes”, en opposition à l’esthétique imprégnée de conscience communautaire de l’épopée antique. Une différentiation ultérieure est articulée en sens horizontal (diatopique) et vertical (diacronique), comme nous venons de le voir. Alors que le recours à l’anticipation épique dans l’Espagne du Cid reste dans un certain sens au niveau de l’immanence (personnages au même niveau de connaissance du public), anticipant en quelque sorte la vivacité de la “suite d’aventures échelonnées” du conte picaresque, dans l’Entrée d’Espagne ce dispositif narratif est utilisé d’une façon presque transcendante : selon Limentani, cela donnera lieu à la “contradiction d’une poétique qui voulait contaminer des expériences idéologiques et littéraires trop divergentes, et qui allait céder le pas à la perspective moins pieuse des poètes de Ferrare”45.

  • 46 Mancini, Mario, “Aiol et l’ombre du père”, in VIII Congreso de la Société ...

  • 47 Ibid., p. 308b.

24L’intervention de Mancini a pour objet la Chanson d’Aiol qui, en raison de son abondance de Realien, de “choses”, se prête bien à l’analyse socio-anthropologique proposée par le savant ; il s’agit en fait de “relire cette chanson de geste en y recherchant, de préférence à ce qui est évident et linéaire, tout ce qui pourrait être plutôt asymétrique et ambigu”. Mancini s’intéresse donc aux différences entre l’histoire d’Aïol et le schéma typique de l’histoire du bacheler : ce seront précisément les écarts, les interstices entre “espèce” et “individu”, selon le philologue, à constituer le champ idéologique auquel l’œuvre répond46. Finalement, on observe que la différence entre le schéma narratif typique “éloignement-bannissement – retour – vengeance” (par exemple, les nostos d’Ulysse) et la séquence alternée d’Aïol articulée selon le schéma “éloignement-bannissement (d’Elie) – retour (par Aïol) – intégration (Aïol) + réinsertion (par Elie)” trouve ses racines dans le reflet de certains nouveaux systèmes sociaux, correspondant à l’intégration de nombreux ministeriales au sein de la cour monarchique47 (308b). Il est intéressant d’observer ici, dans l’exégèse de Mancini, l’interpénétration féconde des niveaux anthropologique et narratologique : la critique extrinsèque devient intrinsèque, dans une révolution dialectique raffinée et aiguë.

  • 48 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage. La carrière d’u...

  • 49 Meneghetti, Maria Luisa, Il pubblico dei trovatori, Modena, Mucchi 1984.

  • 50 Du départ jusqu’au retour à la maison du père, pour le secourir. Voir ibid...

  • 51 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage”, in VIII Congre...

25La perspective dans laquelle se déroule l’essai suivant, celui de Maria Luisa Meneghetti, est similaire et vise, dans la perspective indiquée par Cesare Segre, à saisir les intersections entre les champs sémiologique et idéologique (qui informent à leur tour le champ social et en sont informés). Son corpus est composé de trois poèmes, le Cid, le Charroi de Nîmes et le Prix d’Orange, qui font partie des produits culturels de ce qu’on appelle le deuxième âge féodal ; il s’agit de ce XIIe siècle où “l’image littéraire que la noblesse donne d’elle-même devient de plus en plus facettée” : de la représentation “monolithique de la société des poèmes hagiographiques et de la première épique […] à un tableau riche de nuances, dans lequel, à côté des barons […], apparaissent des personnages diversement qualifiés, dont les rôles sociaux ne sont pas toujours précisément définis, et qui semblent plutôt témoigner quelquefois de l’intention des auteurs d’estomper, ou tout simplement d’altérer ambigument, les situations et les rapports interpersonnels”48. Cette longue citation est nécessaire pour mettre en lumière quelques coordonnées de recherche qui seront au centre de la production majeure de l’auteure : voir par exemple Il pubblico dei trovatori, datant de 198449, dans lequel les connaissances sociologiques et historiographiques se mobilisent à la recherche de failles historiques, fractures parallèles et nouvelles formations idéologiques qui ont rendu possible la formation et la diversification d’une nouvelle civilisation littéraire. Dans le cas des trois chansons étudiées ici par Meneghetti, la faille, le “véritable changement d’horizion” correspond à la rupture de la circularité dans la représentation de la biographie héroïque50 : dans le domaine de la représentabilité seront maintenant inclus les changements de statut social, avec la diminution conséquente de la figure du père-roi “garantie de la fixité des rapports interpersonnel et symbole du pouvoir constitué” au profit du monarque, “[doué] de la faculté de ratifier le changement de statut social obtenu par les protagonistes”51. De façon à première vue paradoxale, la formation d’une couronne suprarégionale (et, serait-on tenté par l’anachronisme, “absolue”) constitue la condition de pensabilité et de représentabilité des ruptures du cycle de régénération de la Sippe grâce à l’élévation sociale de l’individu exceptionnel.

  • 52 Acutis, Cesare, La leggenda degli Infanti di Lara. Due forme epiche nel me...

26Ce qui est particulièrement intéressant et fécond dans l’approche de Meneghetti, c’est la dialectique entre le niveau d’analyse socio-anthropologique et l’étude des structures narratives, que l’on avait déjà observé chez Mancini. Sans surprise, Meneghetti fait référence, outre Segre, à l’important essai de Acutis de la même année, qui fait remonter l’origine des séquences narratives de certaines histoires de la légende des Infantes de Lara à une cristallisation différente de l’équilibre des relations sociales intrafamiliales et extrafamilales, sous-tendant une certaine conception du monde. Ces dernières donneront lieu à deux types de séquence : outrage – vengeance [ancien modèle] vs. prétexte – trahison – punition [nouveau modèle]52. La première, pour aller vite, reflète une structure clanique (“la famille d’abord”), la seconde, en revanche, doit être lié à la nouvelle idée des relations entre hommes déterminée par le renforcement d’une couronne centrale.

  • 53 D’où, peut-être, les premiers […] de la structure des contes picaresques ?...

  • 54 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage”, in VIII Congre...

27Enfin, il est intéressant de noter que les deux réalités, castillane et française, sont bien différenciées à l’issue du prisme littéraire. La région ibérique est plus “favorable à la petite noblesse, point d’appui reconnu de la Reconquista” ; l’état français naissant, au contraire, grève de la “permanence d’une haute noblesse encore capable de défendre ses propres privilèges” : de la première image dérive la possibilité de représenter la carrière d’un jeune homme, qui remplacera les vieux baron avec le soutien du souverain53 ; en accord avec la seconde, le Guillaume bacheler sera subrepticement représenté comme le grand seigneur “garant des droits de toute la féodalité en face de la félonie acclamée du roi"54, comme s’il s’agissait de l’un des innombrables masques du héros franc polymorphe.

  • 55 Peron, Gianfelice, ”L’elaboration rhetorique du prologue dans les chansons...

28L’article de Gianfelice Peron est également d’un grand intérêt, car il conduit une analyse des prologues de certaines chansons de geste à la lumière des arts poétiques médiévaux : l’analyse est donc menée sur un plan strictement rhétorique, mettant en relief certaines stratégies formelles et thématiques que l’on retrouve dans d’autres genres littéraires du Moyen Âge français, comme le roman (particulièrement intéressante est l’observation que “[l]e roman emprunte quelque formule à la chanson de geste […] mais plus fréquemment ce sont les chansons de geste qui utilisent les formules élaborées par le roman et les intègrent dans leur prologues"). Avec un excursus sur la juxtaposition des termes “armes” et “amours” dans les prologues, l’intervention de Peron se conclut sur des notes ariostesques. L’étude de l’histoire ancienne du ms. digby 23 (O rolandien) ouvre la voie à Aurelio Roncaglia55 pour certaines considérations culturelles et historiques sur le studium oxoniense dans les mêmes années où, dans un environnement similaire, se produisaient des interventions importantes sur les unités codicologiques du témoin du Roland (XII-XIIIe siècle).

  • 56 Segre, Cesare, “Il sogno di Alda tra chanson de geste, chanson de femme e ...

29Segre et Vitale - Brovarone, qui clôturent la revue, se concentrent tous les deux sur le matériel rolandien : le premier, sur la correspondance de l’épisode du rêve d’Alda avec différents schémas de genre selon son incarnation dans l’espace-temps (du Roland rimé jusqu’au romance du Sueño de Doña Alda, en passant par le Ronsasvals provençal et le Roncesvalles), le second sur la laisse CX de la Chanson de Roland pour laquelle il propose une enquête stylistique particulièrement attentive à la représentation des signa apocalyptique, qui indiqueraient “la rencontre entre une tradition chrétienne et un monde féodal, à travers un passage dans la tradition que l’on peut dire, avec approximation, populaire, qui pour ainsi dire resémantise une tradition savante"56.

  • 57 Pasero, Nicolò, “Niveux de culture dans les chansons de geste”, in Essor e...

  • 58 Il s’agit de l’école doctorale qui a été dirigée, dans l’athénée centre-it...

  • 59 Pasero, Nicolò, “Niveux de culture dans les chansons de geste”, p. 9-10. C...

  • 60 Les références de Pasero sont surtout Bakhtine, Mikhaïl Mikhaïlovitch, Pro...

30Le congrès padouan-vénitien de 1982, comme prévisible, est caractérisé par une grande participation de chercheurs italiens ; parmi ceux-ci, Nicolò Pasero introduit le Colloque avec une intervention qui deviendra ensuite célèbre sur la dialectique des niveaux de culture dans les chansons de geste57 . Il introduit les axes de recherche qui seront plus tard au cœur de la réflexion de ce que Vàrvaro appelait “École de Gênes” (plus récemment, avec une suite importante à l’Université de Macerata58) : la vision relationnelle et dialectique de l’interaction entre les niveaux de culture, leur articulation dans les différents genres littéraires (et donc la réaction du prisme de l’idéologie avec des schémas narratifs et culturels jamais identiques), l’intérêt pour les realia, pas dans une perspective antiquaire-érudite mais socio-anthropologique. Le cadre théorique de référence, mais latent dans l’intervention de Pasero, est celui de la démologie, d’approche gramscienne et dialectico-matérialiste, de Alberto Maria Cirese : derrière la constatation que souvent, dans nos études, nous renvoyons “à un concept de peuple franchement indéterminé, qui est pris comme ‘producteur’ de ces traits et ces éléments [‘merveilleux’ ou ‘éléments liés à la ‘religion populaire’] davantage selon un consensus tacite des spécialistes que sur la base de considérations spécifiques à propos des dynamiques culturelles", derrière cela, disais-je, il ne sera pas difficile de voir une adhésion au concept cirésien de “popularité comme usage et non pas comme origine, en tant que fait et non en tant qu’essence, comme une position relationnelle et non comme substance", pour laquelle ce qui constitue la “popularité” est “la relation historique de différence ou de contraste par rapport à d’autres faits culturels coexistant et co-présents au sein du même organisme social”59. Selon Pasero, le modèle culturologique vers lequel il faudra se tourner sera donc celui de la “culture de la fête” de Mikhaïl Bakhtine60, dont les différentes composantes (déguisement, risus paschalis et corps grotesque, entre autres) sont spécifiquement enracinées, en tant que système, dans la culture de la civilisation européenne médiévale : plus de corps et de chair sociaux que d’archétypes métahistoriques, en somme.

  • 61 Cornagliotti, Anna, “La preghiera di Carlomagno”, in Essor et fortune de l...

31L’intervention d’ Anna Cornagliotti suit la diffusion romane de ce qu’on appelle la “prière de Charlemagne”, à partir du Fierabras français et deux textes datés du XIVe siècle, le premier en langue vénitienne, le second en latin, jusqu’à un “feuillet volant” imprimé dans les alentours de Vercelli en 1981, reproduisant l’Epistola di Papa Leone IV mandata da un angelo al re Carlo Imperatore, qui conserve quelques détails caractéristiques de la tradition de la prière de Charlemagne (et notamment la référence aux 72 noms du Christ, que la Prière emprunterait à une tradition juive). Andrea Fassò prend le relais en revenant sur la relation entre chansons de geste et poèmes hagiographiques61, essayant de renverser les conclusions de Segre à cet égard : les formules fixes, les topoi, que les premières emprunteraient aux secondes dériveraient à leur tour d’une tradition épique vulgaire plus ancienne - dont nous ne possédons aucune attestation - qui aurait modelé ses formes.

  • 62 Melli, Elio, Nouvelles recherches sur la composition et la rédaction d’Aio...

  • 63 D’Arcais, Francesca, “Les illustrations des manuscrits français des Gonzag...

32Elio Melli62 se concentre ensuite sur Aiol et Elie de saint Gille, montrant l’unité compositionnelle du premier et identifiant le réseau de relations, avec un accent particulier sur le niveau de style, qui relie les deux œuvres ; il est fermement conclu que, malgré ces similitudes, les deux œuvres n’ont pas été composées par le même auteur. L’historienne d’art Francesca D’Arcais63 propose d’examiner les illustrations des manuscrits Gonzaga conservés à la Bibliothèque Marciana à Venise, et elle profite de cette opportunité pour résoudre des problèmes concernant la datation de certains de ces objets (par exemple ms. VIII, témoin de l’Aliscans, que l’on croit généralement produit avant la fin du XIIIe siècle mais dont la décoration ne peut avoir eu lieu avant 1350).

  • 64 Bartolucci Chiecchi, Lidia, “Quelques notes sur Rolandin du manuscrit V13 ...

33Lidia Bartolucci Chiecchi s’intéresse également à un code de la collection Marciana, à savoir le fameux V13 : elle se concentre sur le Rolandin qui y est contenu, et en particulier sur la représentation de la faim et du désir de nourriture qui constitue le véritable Leitmotiv du poème franco-vénitien. Giorgio Colussi propose un “[s]ondage dans la littérature italienne et ex-vénitienne pour servir à l’histoire des verbes désignant la notion de ‘se sauver’”, en étudiant la ratio de l’oscillation entre les locutions scampare (< excampare) et scappare (< excappare). Le congrès continue avec les interventions de Luciano Formisano,concernant la construction rhétorique, le style et la langue de La bataille de Gamenario (poème français composé dans le Piémont au XIVe siècle) et de l’historien médiéviste Aldo Settia64, qui illustre la morphologie du château italien à partir de quelques notes sur la Prise ​​de Pampelune.

  • 65 Arnaldi, Girolamo, “La tesi di Bédier e le prospettive attuali della stori...

  • 66 Fontana, Giovanni, “Le problème des remaniements dans les textes épiques e...

34La conférence qui se tient à Strasbourg en 1985 a une forte vocation historiographique, étant dédiée au thème bédierien des routes de pèlerinage européennes : ce n’est pas un hasard que les actes qui rapportent les interventions soient présentés par une équipe d’historiens médiévaux de l’Université de Rome, composé par Girolamo Arnaldi, Giulia Barone et Fiorella Simoni65, qui proposent une mise au point très utile de la théorie vénérable mais désormais assez datée de Bédier à la lumière des contributions historiographiques les plus récentes de l’époque (Duby et Kurt Kloocke, entre autres). Giovanni Fontana intervient avec un essai de méthode ecdotique, visant à enquêter sur la phénoménologie du remaniement des cantari grâce à des outils qu’il propose pour l’analyse textuelle des chansons de geste66. Les points de référence pour l’analyse comparative sont les travaux de Segre sur Roland, qui semblent révéler, dans la tradition manuscrite du poème français, des procédures d’élaboration textuelle apparentés à celles du cantare analysé par Fontana (celui de Madonna Elena). L’essai discute ensuite de certaines observations fondamentales de De Robertis concernant l’application de la méthode lachmanienne aux traditions des cantari et offre enfin un aperçu succint des problèmes ecdotiques soulevés par le cantare de Madonna Elena.

  • 67 Limentani, Alberto, “Paléographie, épopée et affaire Dreyfus. Quelques rem...

  • 68 Voir Silvestri, Agnese, Il caso Dreyfus e la nascita dell’intellettuale mo...

  • 69 Limentani, Alberto, “Paléographie, épopée et affaire Dreyfus”, p. 830. Mel...

35Avec une intervention raffinée sur l’entrelacement entre histoire récente (l’affaire Dreyfus comme événement catalyseur du XIXe siècle français) et histoire de la discipline (dans la figure de Paul Meyer), Limentani67 nous invite à resituer le destin de la recherche scientifique à l’intérieur de la grande histoire qui, inévitablement, informe la petite histoire de notre biographie et de celle de nos maîtres. La conclusion est particulièrement intéressante : si d’un côté Meyer intervient “en chartiste”, en tant que paléographe expert, défendant l’innocence de Dreyfus sur certains points du débat, il semble d’autre part s’apercevoir avec une ironie mordante de la pauvreté (à partir de la grammaire) qui est à l’origine de la récente naissance de la catégorie socioprofessionnelle des “intellectuels” ; un événement, celui-ci, précisément lié à l’Affaire68. Meyer invite Lemaître, dans un pamphlet qui lui est adressée, à s’engager depuis son bureau de l’Académie afin que “le mot intellectuel, qui est un adjectif en grammaire, reste adjectif " : dans ce genre de questions, ajoute le maître français, “c’est en tant que citoyen qu’il faut intervenir, et non pas en tant que forme d’une altération grammaticale". Elio Melli, s’engage donc à interroger les relations entre les versions française provençale et italienne du Fierabras du point de vue de la Stilkritik. L’analyse stylistique se pose également au service de la critique textuelle, car elle conduit l’auteur à faire des hypothèses sur la dépendance de la version italienne du même modèle du Fierabras français69.

  • 70 Meneghetti, Maria Luisa, “Tendances contraposées dans le dynamisme de la c...

  • 71 Negri, Antonella, “Pour une classification des manuscrits de ‘Renaut de Mo...

36Meneghetti revient sur la comparaison entre épopée française et épopée castillane (avec, en plus, une pièce franco-italienne). Particulièrement intéressante est l’application de certains modelisations culturologiques de Lotman et sémiologiques de Jakobson (qui empruntent aux études neurologiques sur la latéralisation hémisphérique) à la dialectique des genres littéraires, à leur transmission matérielle et donc à des supports (manuscrits) qui rapportent de façons différentes les spécimens des genres susmentionnés. En particulier, elle conclut que, à l’instar de l’activité de l’hémisphère droit, “les structures cycliques [des chansons de geste] se basent [...] sur la prééminence des rapports de contiguïté et des connexions sémantiques”, dans ce cas “soit avec le réel historique soit avec le ‘réel’ épico-légendaire", alors que l’articulation des romances est analogue au travail de l’hémisphère gauche, qui valorise “les rapports de similarité et l’élaboration sémiotique autonome"70. Les lignes d’évolution de l’épopée française et espagnole équivaudraient donc à deux vecteurs orientés de façon spéculaire : le genre de la chanson de geste se déplacerait d’un “équilibre ponctué” de chansons épisodiques vers une phase syntagmatique (recueils cycliques), grâce à une homéostasie médiane représentée par des poèmes qui commencent à s’agglutiner autour d’une biographie poétique ; l’épopée castillane, à l’inverse, se propage à partir d’une première phase syntagmatique, représentée par des chroniques, jusqu’à l’univers éparpillé des romances, en passant par les Cantares biographiques comme le Cid. Antonella Negri71 se concentre sur la tradition complexe de Renaut de Montauban, basée sur l’examen du long épisode de Vaucouleurs, prometteur pour une classification des rapporteurs de la geste.

  • 72 Beretta, Carlo, “Les prières épiques de l’‘Entrée d’Espagne’”, in Actes du...

  • 73 Fassò, Andrea, “L’ottosillabo nella ‘chanson de geste’ : il caso dei versi...

37La conférence de Barcelone de 1988 voit encore une fois une forte présence de savants italiens. Carlo Beretta poursuit la ligne d’Alberto Limentani (décédé deux ans plus tôt) en proposant une étude stylistique et thématique des prières épiques dans l’Entrée d’Espagne, qui montre clairement la transformation du héros épique en “modèle de sagesse et de bonnes moeurs”72 dans le passage de la matière rolandienne au XIVe siècle italien. C’est là une complexification intégrale de la psychologie des dramatis personae héroïques qui informe aussi les représentations des prières épiques. Fassò discute, avec de nouveaux arguments, la thèse très innovante (et problématique) de Jeanne Wathelet-Willame73 sur l’origine octosyllabique du vers épique français : les décasyllabes et les alexandrins qui composent normalement les chansons de geste en porteraient encore des traces, si l’on soustrait les cales bisyllabiques ajoutées dans des “phases de rédaction” ultérieures. L’hypothèse a des répercussions éditoriales importantes, puisqu’il s’agirait de se conformer à l’usage bédierien de imprimer le texte conservé, renonçant à la reconstruction d’un isosyllabisme.

  • 74 Mancini, Mario, “L’epica secondo Alfred Adler : speculazioni e suggestioni...

  • 75 Melli, Elio, “Épopée espagnole, épopée française, épopée chevaleresque ita...

  • 76 Roncaglia, Aurelio, “Durestant”, in Actes du XIe Congrès, p. 191-205 (main...

  • 77 Segre, Cesare, “Introduction à la Table Ronde”, in Actes du XIe Congrès, p...

38Mancini présente certaines lignes du travail critique et théorique de Alfred Adler, le grand romaniste viennois dont l’œuvre majeure est consacré justement à l’épique, mettant en évidence le riche substrat philosophique à l’origine de ses perspicaces spéculations sur l’“esprit agonique” ancien (en particulier Burckhardt et Nietzsche)74. Face au tableau riche et fascinant de Mancini, on ne peut que regretter que personne ne se soit encore occupé de traduire au moins une partie de l’oeuvre d’Adler pour le public italien ou français. La conférence continue avec Melli, qui approfondit la contribution de Giosuè Carducci et son école aux études sur l’épique espagnole, française et italienne, et ensuite avec Meneghetti, qui étudie certains reliefs d’inspiration rolandienne du monastère rupestre de Géghard en Arménie (qui jusque-là étaient presque complètement méconnus)75. Roncaglia et Vàrvaro76 s’intéressent à la géographie épique, le premier en identifiant le Durestant du Roland avec l’estuaire du Douro sur la base d’une étude toponomastique, le second avec un long discours sur le chronotope ibérique, instrument fondamental de la modélisation spatio-temporelle dans les épopées médiévales européennes. Le volume est clôturé par les actes de la table ronde présidée par Segre et centré sur la critique textuelle appliquée et sur les épopées romanes : l’éditeur du Roland fait le point de la situation du point de vue théorique et méthodologique, et le compatriote Domenico De Robertis continue en abordant la question de la tradition des cantari italiens77.

1. 4. Des années 90 aux années 2000

  • 78 Luongo, Salvatore, “La femme magicienne : Orable tra epopea e folklore”, i...

  • 79 Ce dernier, son nom de baptême.

  • 80 Luongo, Salvatore, “La femme magicienne”, p. 345.

  • 81 Sur cette pratique, voir Le Charivari. Actes de la table ronde organisée à...

39Les travaux de la douzième conférence de la Société (août 1991) se tiennent à Edimbourg, sous la direction de Philip Bennett. Le seul participant Italien est Salvatore Luongo78, qui donne sa contribution à une session stimulante présidée par Sarah Kay et consacrée à l’étude des personnages féminins dans les chansons de geste. Luongo porte son attention sur le personnage d’Orable, princesse musulmane épouse du héros franc Guillaume d’Orange ; une figure à deux faces, Orable / Guibourc79, qui trouve ses racines historiques dans l’intersection de deux modèles féminins : celui de la magicienne orientale et celui, peut-être dominant dans la constitution de son caractère aux multiples facettes, d’une dame féodale. Bref, les analyses de Luongo visent à “recenser, en étudiant leurs fonctionnalités, les référents anthropologiques qui contribuent à former, dans le Prix ​​d’Orange et dans les Enfances Guillaume, le personnage d’Orable”80. La contribution s’inscrit donc dans cette ligne de recherche sur la dialectique entre niveaux culturels dans le texte littéraire réaffirmée par Nicolò Pasero dans son introduction au congrès de 1982 et que nous avons abordé auparavant. On peut apprécier surtout l’analyse menée sur les noces d’Orable et le premier mari Tiebaut, triché au moment crucial (à savoir au moment de consommer le mariage) par la princesse, déjà amoureuse de lonh du marquis franc. Derrière la représentation du mariage on pourrait apercevoir les traces d’un charivari, à savoir d’une cérémonie para-nuptiale visant à réglementer, par des formes ritualisées de violence (bruyantes processions de mendiants masqués et d’autres divertissements carnavalesques), les unions considerées comme asymétriques (surtout les mariages entre célibataires et veufs ou veuves)81 .

  • 82 Larghi, Geraldo, “Citations épiques et politique en Monferrato”, in Aspect...

40Les Italiens seront encore sous-représentés au congrès suivant de Groningen (août 1994). Parmi les participants, on peut citer Geraldo Larghi, qui étudie la réception du matériel épique français à la cour alérame du Monferrato, véritable “centre de diffusion d’images, de textes, d’idées et peut-être de manuscrits français vers l’Italie" et encore une fois Elio Melli, qui indique la phase germinale de certains motifs de l’amor pleni baroque qui informent le style du Rinaldo furioso (XVIe siècle) de Francesco Tromba da Gualdo di Noceri, talentueux continuateur de l’Arioste82.

  • 83 Barbero, Alessandro, “Les institutions et leur fonctionnement dans l’épopé...

  • 84 A vrai dire, pour Andrea Fassò, qui suit Barbero jusqu’au bout (mais au-de...

  • 85 Compagna, Anna Maria, “Epica catalana perduta ed epica in Catalogna”, in L...

41Le premier des Italiens qui apparaît dans les actes de la conférence napolitaine de 1997 est un historien, Alessandro Barbero, qui s’occupe d’étudier la représentation de l’organisme des institutions (mondaines et religieuses) dans les chansons de geste83 ; l’auteur conclut que ce qui ressort des mots des trouvères sont des structures plutôt archaïques : adaptées à la société “française” précédant la “mutation féodale”, plutôt qu’à un univers socio-politique typique des XIe et XIIe siècles, dans lesquels les chansons qui font l’objet de l’analyse de Barbero ont été composées (Chanson de Roland, Chanson de Guillaume, chansons appartenant au cycle guillelmien, Geste de Lorrain)84. Anna Maria Compagna propose au public un nouveau cadre général de l’épopée dans la Catalogne médiévale, un genre qui semble très vivant et dont on peut trouver des attestations même dans les endroits les plus périphériques de la zone linguistique. Ensuite, Sara Furlati intervient sur les Cantari del Danese (fin du XIVe siècle), pour lesquels elle propose un traitement critique prudemment conservateur, comme l’exige la nature de l’œuvre85 .

  • 86 Picchio, Riccardo, “Matière épique et fonction narrative dans la tradition...

42Antonella Negri parcourt la représentation du conseil des barons dans un corpus de chansons de geste pas très large mais bien composé, à la recherche de liens avec les vraies coutumes juridiques de l’époque. Deux typologies représentatives sont identifiées : la première qui voit le conseil comme un organisme royal pour l’exercice du pouvoir, la seconde qui veut le conseil comme une émanation des grands vassaux ; à partir de là, et du rapport entre la figure du souverain et le conseil des barons, il y aura des séries distinctes de matrices narratives. Finalement, le slaviste Riccardo Picchio86 se concentre, après quelques réflexions sur la possibilité d’isoler une “épopée slave” sur le Dit de la campagne d’Igor), pièce anonyme inspirée des événements de guerre survenus à la fin du XIIe siècle. Picchio conclut que, plutôt qu’une épopée, le cas de Slovo d’Igor’ serait une sorte d’exemplum, lié aux épopées seulement au niveau du contenu. Ce qui semble être un appel, tout à fait louable, à se méfier des classements des textes par genre “littéraire” sur la seule base de leur contenu.

  • 87 Furlati, Sara, “Rire et sourire dans les cantari : le cas des Cantari del ...

  • 88 La référence est au fondamentale Le rire et le sourire dans le roman court...

  • 89 Fassò, Andrea, “Roland est sage et Charlemagne injuste”, in L’Épopée roman...

  • 90 Ibidem. Mais Fassò observe opportunément que les interprétations en ce mêm...

43Les Italiens sont très nombreux à la conférence de Poitiers de 2000. Furlati87 revient sur I Cantari del Danese, analysant cette fois les éléments comiques à partir des travaux de Philippe Ménard sur les fonctions du rire dans la narrative française médiévale88. Fassò intervient sur la Chanson de Roland ; il met l’accent sur son inspiration fondamentale que, selon Grisward, consisterait en “réélaboration d’un mythe très ancien : celui du combat entre les ‘pieux et braves’, d’un côté [représentés ici par les Francs], et les ‘riches’ de l’autre”89. Fassò vise effectivement à démontrer la prédominance de l’inspiration mondaine sur l’inspiration religieuse dans le Roland ; cette dernière ne viendrait que plus tard, comme une sorte de “repeinture” hagiographisante. Le deuxième, très noble objectif de Fassò est de restituer aux personnages du Roland une certaine variété de caractère qui a été négligée, et même niée, par les critiques des XIXe et XXe siècles ; parce que Roland et Ganelon “sont des hommes, non des statues". Les remarquables derniers passages de son discours sont consacrés à expliquer les raisons profondes de ce “monologisme” dans la considération du Roland par les maîtres d’antan ; c’était bien évidemment le vague nationaliste de notre passé récent qui a orienté la lecture des chansons de geste résolument dans le sens de “lutte du Bien contre le Mal, du droit contre le tort"90. C’est aussi la raison du regain d’intérêt pour Roland, surpassé en popularité dans les siècles précédents par son collègue Renaut de Montauban et par les autres Aimonides : le neveu de Charles, dans son apparence immaculée de guerrier-martyr (postiche, selon Fassò) aurait été “à nouveau exalté comme le héros suprême, non seulement par les bien-pensants de la religion mais aussi par les bien-pensants de la patrie”.

  • 91 Luongo, Salvatore, “Facciata comica e contenuto serio nell’episodio di Rac...

  • 92 Surtout l’essai sur le Witz et sa mise à point littéraire par Francesco Or...

  • 93 Luongo, Salvatore, “Facciata comica”, p. 590 ; “quello speciale tipo di co...

  • 94 Ibid., p. 599 ; “tuttavia a quella mentalità ‘diversa’, fosse solo per far...

44Luongo91 recommence à démêler les fils des niveaux de culture qui informent le texte littéraire, traitant cette fois de l’épisode de Rachel et Vidas dans le Cid. Niveaux de culture, avons-nous dit, parce que si l’étude de Luongo de la phénoménologie et surtout de la fonction du comique démarre sur des notes freudiennes92, il sera bientôt détaillé dans un sens socio-économique : Rachel et Vidas sont des usuriers et des juifs, et sont soumis à “ce genre particulier de condamnation qu’est la comicité"93 qui émane, tout compte fait, de la non-coïncidence entre leur “mens idéologique” et celle pro-féodale qui sous-tend le Cantare. Les dernières pages, d’une grande ouverture théorique, permettent également d’esquisser le caractère du rire de cet épisode franchement ambivalent et compromettant, dans lequel “des tendances opposées - rire et contenu sérieux, tort et raison, refus et acceptation - coexistent et se chevauchent" . Bien que le rire ait effectivement ici la fonction d’agent dégradant, “sans aucune possibilité de compensation ou de rédemption", ce qui dérive du monologisme imposé par les codes culturels dominants, on observe à juste titre que “pourtant, à cette mentalité ‘différente’, quoique seulement pour faire émerger celle courante et dominante, un espace, bien que très petit et bien qu’indirectement, tendancieux et ambigu, est accordé"94. Il s’agit bien sûr d’une excellente preuve de pensée dialectique, concrète et anti-dichotomique.

  • 95 Melli, Elio, “Les versions en prose de Fierabras : nouvelles recherches”, ...

  • 96 Rossi, Paola, “Il cavaliere-eremita o il guerriero-asceta : epopea medieva...

  • 97 Voir surtout l’épisode du poème qui occupe les laisses LI­LXXIX, appelé ch...

  • 98 De la même façon, Tyssens, tout en constatant que les deux pans des Narbon...

45Elio Melli95 intervient sur le Roman de Fierabras en prose, en étudiant certains aspects stylistiques sélectionnés. Certainement excentrique par rapport aux intérêts majeurs de la Société, l’intervention de la sanskritiste Paola Rossi96 offre une comparaison de la figure la plus claire de miles-ermite dans les épopées françaises, à savoir le Guillaume d’Orange des deux Moniages, et le héros Arjuna, le fils d’Indra, troisième parmi les Pandavas et protagoniste avec ces derniers d’une section du Mahābhārata ; tout comme Guillaume, qui se retire du monde et poursuit une perfection spirituelle pour devenir bientôt miles Christi, de la même façon Arjuna doit passer par un erémitisme fonctionnel au dharma avant de terminer son initiation guerriière sur le champ de bataille. L’étape de l’érémitisme serait alors obligatoire dans l’initiation du héros dharmique, dont Guillaume constituerait mutatis mutandis une contrepartie médiévale. La perspective de Rossi est décidément stimulante et nous donne aussi un aperçu de l’accueil de l’Archéologie de Joël Grisward par les indianistes ; seule une certaine perplexité demeure dans la considération du Moniage Guillaume comme un dispositif qui nous restitue la progressive purification spirituelle du protagoniste jusqu’aux plus hauts sommets dharmiques. La vérité, comme il arrive systématiquement, est peut-être plus anguleuse et chaotique qu’il n’y paraît, et les Moniages sont effectivemente constitués d’épisodes qui, dans un continuum orienté en sens téléologique, ont un degré élevé d’indépendance et ont leurs propres “racines historiques”, pour reprendre les mots de Propp, dans des mondes fictifs qui ne sont pas du tout coïncidents97. Cependant, comme on l’a déjà vu, on peut faire valoir que le même système de noyaux narratifs, en dépit d’origines hétérogènes, suit une ratio qui peut correspondre en bref à un parcours de purification du héros98.

  • 99 Abbati, Orietta, “A Dama Pé de Cabra : do Livro de Linhagens às Lendas e N...

46Orietta Abbati étudie la réception au XIXe siècle du Livro de Linhagens de D. Pedro, qui apporte à l’écrivain portugais Alexandre Herculano le matériel narratif à re-fonctionnaliser dans son conte mélusinien A Dama Pé de Cabra. La germaniste Giangabriella Buti se concentre sur la mutation de l’anagogie chrétienne après le contact de l’antiquité tardive avec une religiosité comme celle des peuples germaniques - “folk-centered, without dogmatic elements, and generally world-accepting”99 ; le résultat serait un règlement entre eschatos et mundus qui trouve une correspondance dans les motifs récurrents dans les épopées françaises, l’enquête portant ici sur les représentations angéliques et celles de la souveraineté des guerriers-rois, une nouvelle preuve de la relation osmotique, à travers les siècles du Moyen Âge, entre espaces culturels et littéraires latino-cléricaux et germaniques.

  • 100 Careri, Maria, “Per una tipologia dei manoscritti epici”, in L’Épopée rom...

  • 101 Ceccucci, Piero, “A construçâo do mito do herói fundador. Discurso narrat...

47C’est plutôt la philologie matérielle qui intéresse Maria Careri, qui propose une classification typologique du “manuscrit épique roman”, en distinguant quatre groupes par ordre croissant de format ; le critère de taille s’avère insatisfaisant pour Careri, qui propose à la fin de l’essai une nouvelle partition qualitative “qui oppose [...] les codex ‘ordinaires’ et les codex de luxe"100 : la première correspondrait à un traitement plus libre du texte, jusqu’à de véritables réécritures. Piero Ceccucci101 étudie enfin la Gesta de Afonso Henriques, contenue dans la Crónica breve, et se concentre surtout sur les aspects épiques-dramatiques, et donc sur les dialogues de l’œuvre.

  • 102 Di Stefano, Giuseppe, “Epopeya y romancero antiguo”, in Les Chansons de g...

  • 103 Bertolucci Pizzorusso, Valeria, “Generi in contatto : le maschere epiche ...

  • 104 Rappelons que la production poétique du premier est en grande partie fond...

  • 105 Boscolo, Claudia, “La disputa teologica dell’Éntrée D’Espagne”, in Les Ch...

48Au congrès de 2003 (Grenade), nous rencontrons pour la première fois l’hibériste Giuseppe Di Stefano, qui problématise les relations de genre entre Romancero viejo, dont il est également rédacteur critique102, et épopée ; des genres, ceux-ci, qui “se connectent et se séparent au même temps”. Les exemples de la relation entre les genres consistent en quelques pas de romances de matière cidienne (En de Santa Agueda de Burgos), la légende des Infantes de Lara et de la vaste gamme de romances inspirées par la matière de France. Valeria Bertolucci Pizzorusso103 propose une étude de la réutilisation des thèmes épiques dans la production lyrique des troubadours occitans : des citations des célèbres serventes-ensenhamens de Guerau de Cabreira, Guiraut de Calanson et Bertran de Paris jusqu’au “masques épiques” portés par certains poètes occitans (et notamment Bertran de Born et Raimbaut de Vaqueiras104). Boscolo étudie les formes de dispute théologique dans l’Entrée d’Espagne et Luongo se concentre sur le Conde Lucanor de Juan Manuel, imprégné de connaissance de l’épopée et animé par la complémentarité de la fortitudo et de la sapientia, vertus “fermement en équilibre” dans la figure héroïque et tragique de Fernán González105.

  • 106 Palumbo, Giovanni, “Il Roland rimato e il Ronsasvals : problemi di interf...

  • 107 Rinoldi, Paolo, “Lire Gerbert de Metz hors du manuscrit A”, in Les Chanso...

49Giovanni Palumbo, en reprenant au début de son essai quelques idées de Lucia Lazzerini, aborde le thème délicat de la “propension marquée à l’éclectisme contaminateur" du Ronsasvals provençaux106 ; Palumbo, plus spécifiquement, se concentre sur les “formes d’intertextualité” qui vont du poème occitan à la version rimée de la Chanson de Roland. Selon Palumbo, les éléments les plus intéressants sont surtout les “liens narratifs", puisque le Ronsasvals, dans de nombreux cas, partage avec le Roland rimé des épisodes et des développements narratifs qui sont absents ou réalisés de façon bien différente dans le Roland assonancé. Suite à l’analyse détaillée de certaines convergences entre les deux chansons, Palumbo dresse un cadre d’ensemble, hypothétique mais convaincant et fondé, selon lequel les deux formes dérivent indépendamment d’une source commune (dont nous n’avons plus aucune attestation) : cela a bien évidemment des répercussions majeures sur l’étude du Roland rimé, car on ne pourra plus attribuer à la vivacité compositionnelle du rimeur les épisodes et les scènes manquants dans le plus ancien poème assonancé. Le congrès termine avec la contribution de Rinoldi107, avec un discours de critique strictement textuelle sur le Gerbert de Metz : il propose une étude attentive et ample de certains loci du poème, pour formuler une première hypothèse de classement.

  • 108 Vàrvaro, Alberto, “Bilan des études épiques en Italie et des recherches s...

  • 109 Palumbo, Giovanni, “La matière rolandienne”, p. 229.

50En 2005, la Société se réunit à Liège pour célébrer le cinquantième anniversaire de sa fondation. Deux italiens sont présents : Vàrvaro, dont nous avons déjà mentionné l’intervention dans le premier paragraphe et l’élève Palumbo108, qui présente deux précieux “outils de travail”, à savoir un “discours littéraire au second degré”109 sur les études rolandiennes qui cherche à en donner un bilan critique et une bibliographie très riche, couvrant les années 1975-2005.

  • 110 Careri, Maria, “Les Manuscrits Épiques : Codicologie, Paléographie, Typol...

  • 111 Voir Careri, Maria-Rinoldi, Paolo, “Copisti e varianti : codici gemelli n...

51L’année suivante, Storrs (Connecticut) accueille la dix-septième réunion officielle de la Société, à laquelle seulement deux Italiens participent. La première intervention est celle de Careri110, qui revient sur les manuscrits épiques, dont il traite la datation, la localisation et la morphologie, jusqu’à aborder le thème important de la variance dans les textes rapportés par des codex dérivants du même exemplar (ou en tout cas moins étroitement liés les uns aux autres111) : la mobilité du texte sera alors attribuée à une “compétence textuelle", qui fait des copistes des assimilateurs spontanés et ensuite réutilisateurs partiellement irréfléchis de formules stichiques, plutôt qu’aux passages de bouche à oreille de mémoire rychnerienne. Ainsi, il est certainement convenable d’ajouter le caveat final de Careri, qui invite à la prudence dans l’utilisation de “termes abstraits de la critique textuelle qui se réfèrent plutôt aux manuscrits des classiques latins : copistes, editio variorum, contamination, variantes marginales" : catégories, celles-ci, complètement inadéquates aux res en question.

  • 112 Palumbo, Giovanni, “Le ‘Roman de Belle Aude’ dans les Versions rimées de ...

52Palumbo112 revient ensuite sur le Roland rimé en étudiant le long épisode de la Belle Aude, la fiancée de Roland et sœur d’Olivier, à laquelle le miséricordieux empereur Charles tente en vain de cacher la mort de ses proches. L’architecture de l’essai de Palumbo est très efficace, car il consacre chaque paragraphe à une jonction narrative de l’histoire, reliant également à chacun de ces derniers une “pratique littéraire” précise, arrangée par ordre, pour ainsi dire, de nécessité fonctionnelle : intertextualité cyclique, renaissance de la narration populaire, rêve de l’héroïne, résurgence du merveilleux folklorique. Cela nous permet de suivre dans l’ordre la “re-fonctionnalisation épique” des pratiques textuelles étrangères (au sens large), et donc la “forme génériquement déterminée” de la réutilisation des schémas narratifs et de l’adoption de matériaux représentatifs de différentes natures.

  • 113 Brunetti, Giuseppina, “L’Antiquité partagée : la tente historiée du païen...

  • 114 Brunetti se réfère explicitement à l’étude monumentale de Edward Saïd, co...

53La société se réunit à Genève en 2009 et six Italiens participent au congrès. Giuseppina Brunetti113 s’attache à la question importante des relations intertextuelles entre chansons de geste et romans d’antiquité du point de vue de l’ekphrasis. La laisse 146 de la rédaction de la Chanson d’Aspremont conservée par le ms. Chantilly, Musée Condé 470 nous consigne effectivement la description de la tente du roi sarrasin Agolant, historiée grâce à des représentations manifestement tirées du Roman de Troie “que l’auteur de la geste connaît en toute vraisemblance à la perfection”. Ce n’est pas un cas isolé, puisque même la représentation de la tente de Charles à la laisse 181 renvoie certainement aux romans d’antiquité, jusque dans les détails. Tant pour Charles que pour Agolant, ces scènes historiées représentent l’explicitation d’une translatio imperii : dans le cas des chrétiens, de Troie jusqu’aux Français en passant par l’intermédiaire du fabuleux Arthur, alors que les Sarrasins se trouveraient à représenter la lignée des Grecs ; une lignée, cette dernière, qui dans l’Aspremont semble déjà sur la voie de l’“orientalisation”114.

  • 115 Lacanale, Marcella, “Nota sui segni diacritici ed accenti nel ms. di Oxfo...

  • 116 Pacchiarotti, Tiziano, “Jean Bodel, dalla materia epica al teatro. Forme ...

  • 117 L’auteur cite Suard, François, “Impure, en son début même, la chanson de ...

  • 118 Piacentino, Doriana, “Observations sur Girart de Vienne de Bertrand de Ba...

54Marcella Lacanale115 se concentre sur les signes diacritiques et les accents du ms. Oxford, Digby 23, témoin excellent du Roland, et Tiziano Pacchiarotti116 nous propose une comparaison stimulante entre Chanson de Saisnes et le Jeu de saint Nicolas par le polygraphe Jean Bodel, qui repose sur l’hypothèse d’un mélange de genres constitutif de la chanson de geste depuis ses premières manifestations, contrairement à une vulgate scientifique qui considère l’épopée comme “poésie pure’’ dégradée au fur et à mesure par la contamination avec d’autres genres littéraires117. Doriana Piacentino étudie l’arrière-plan idéologique qui nourrit le Girart de Vienne de Bertrand de Bar-sur- Aube, en faisant référence à cette ligne de recherche bien exploitée en son temps par Frappier, Roncaglia et Vàrvaro. Paolo Rinoldi commente l’épisode de l’adoubement du héros dans l’Alexandre décasyllabique, approfondissant ainsi le sens de la citation d’une très curieuse “panthère de mer” : l’enquête mène Rinoldi à explorer la littérature des bestiaires, à partir du Physiologus, sur les traces de l’hybride monstrueux. Finalement, Michela Scattolini118 touche à la tradition légendaire qui sous-tend l’histoire de Bertha “aux grands pieds”, une intrigue bien connue dans le folklore européen, et elle étudie ses différentes actualisations franco-italienne et castillane.

  • 119 Careri, Maria-Leurquin, Anne-Françoise-Rinoldi, Paolo-Savoye, Marie-Laure...

  • 120 Parmi ceux-ci, outre que Palumbo, Carlo Beretta, Giuseppina Brunetti, Mar...

55La table ronde est particulièrement intéressante, et particulièrement “italocentrique” : la première séance, qui voit la participation de Rinoldi et Careri, à côté de Savoye et Leurquin, est consacrée à l’intégration d’ un corpus de manuscrits épiques dans la base de données Jonas de l’IRHT ; dans la deuxième séance, Palumbo et Anna Constantinidis119 présentent le projet monumental pour l’édition du corpus français de la Chanson d’ Aspremont ; un Projet belge qui a mobilisé (et mobilise toujours) une équipe de philologues composée principalement de savants italiens120.

  • 121 Palumbo, Giovanni-Rinoldi, Paolo, “Prolégomènes à l’édition du corpus fra...

  • 122 Le cas de l’Aspremont n’est pas isolé. On retrouve une telle configuratio...

56Parmi les quatre discours prononcés par la Conférence italienne de Rencesvals de 2012, deux sont inscrits précisément dans le “projet Aspremont”. Palumbo et Rinoldi121, à quatre mains, présentent les premiers résultats importants de la recherche sur le “corpus français”. Outre l’enquête ecdotique, qui met en évidence la configuration à trois branches du stemma de l’Aspremont (chacune de ses trois rédactions correspondrait à une famille stemmatique), la quatrième section de l’essai est particulièrement importante, car elle présente les principes à la base de l’édition du corpus : entre les deux options ecdotiques de reconstruction de l’ archétype (lachmanienne) ou de publication du texte de chacun des témoins de l’œuvre (bédiériste), une troisième voie est proposée, consistant en la “restitution critique des subarchétypes des trois versions", qui semble être effectivement la plus correcte pour les traditions textuelles ainsi configurées122.

  • 123 Di Luca, Paolo, “Deux fragments anglo-normands de la ‘Chanson d’Aspremont...

  • 124 Ibid., p. 487. Et même les historiographes qui écrivaient en langue latin...

  • 125 Pavlolva, Maria, “I saraceni nella letteratura cavalleresca del Quattroce...

  • 126 De la même année, le volume “La Spagna” nella letteratura cavalleresca it...

57Di Luca étudie deux fragments anglo-normands de l’Aspremont, en proposant, pour chacun de ces derniers, une description codicologique scrupuleuse et un placement dans le stemma de l’œuvre. Caterina Menichetti et Maria Teresa Rachetta abordent le sujet extrêmement important de la relation entre chansons de geste et historiographie vernaculaire française123 : à partir de l’étude des citations de la légende de Gormund et Isembart dans certaines chroniques du XIIIe siècle, elles reconstruisent un cadre complexe de circulation textuelle et de combinaisons avec d’autres “légendes épiques” (celle de Raoul de Cambrai, par exemple). En conclusion, les auteurs estiment qu’il est nécessaire de se tourner vers l’étude des “epic additions within historiographical compilations”, pour éclairer les moyens et les lieux de circulation des légendes épiques. D’autre part, c’est une clé qui révèle le fonctionnement effectifdes œuvres historiographiques dans la langue vernaculaire et leur relation avec le système des genres littéraires du Moyen Âge : pour le dire brièvement avec les mots des auteurs, “to clarify how medieval vernacular historians worked”124. Maria Pavlova et Franca Strologo se concentrent sur les dernières émanations de la matière de France en Italie125, la première sur la représentation des Sarrasins au cours du XVe siècle, jusqu’à l’Innamoramento di Orlando, le second présentant une étude réalisée par les deux rédacteurs en chef de Spagna in rima126 à partir de l’analyse de l’épisode de la “Rotta di Roncisvalle".
   

Ici se termine le premier des deux articles consacrés aux interventions italiennes au sein des congrès internationaux de la Société Rencesvals. Dans le deuxième volet, nous considérerons le congrès de Rome de 2015, qui nous permettra de dresser un premier bilan sur les études des épopées médiévales en Italie et nous étendrons notre corpus aux thèses doctorales consacrées en Italie à ce sujet de recherche.

Notes

1 Limentani, Alberto, “Les nouvelles méthodes de la critique et l’étude des chansons de geste”, in Charlemagne et l’épopée romane, Actes du VIIe Congrès international de la Société Rencesvals, Liège, 28 août - 4 septembre 1976, Tyssens, Madeleine, Thiry, Claude (éds.), Paris, Belles Lettres, 1978., p. 295-334, p. 295.

2 Le Gentil, Pierre, “Les nouvelles tendances de la critique et l’interprétation des épopées médiévales”, in III Congreso Internacional de la Société Rencesvals (Barcelona, del 1 al 6 de setiembre de [1964]. Boletín de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, 31 (1965-66), p. 133-141.

3 Zumthor, Paul, Essai de poétique médiévale, Paris, Seuil, 1972, 336-38.

4 Lukács, György, Histoire et conscience de classe, Paris, Les Éditions de Minuit, 1960.

5 Les deux premiers constituent dans un certain sens les actes fondateurs de la Société (crée en 1955 lors du colloque de Pampelune), le troisième recueille les interventions du premier congrès officiel (Potiers 1959).

6 Voir Bédier, Joseph, Légendes épiques. Recherches sur la formation des chansons de geste, 4 voll., Paris, Champion, 1908-1913.

7 Voir Roncaglia, Aurelio, “Come si presenta oggi il problema delle canzoni di gesta”, in Atti del convegno La poesia epica e la sua formazione, Roma, 1970, p. 277-93 (maintenant in id., Epica francese medievale, Ferrari, Anna, Tyssens, Madeleine (éds.), Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 2012, p. 3-22.

8 Il conclut que “[q]uella che s’intravvede non è una tradizione spontanea, popolare ; ma una tradizione curiale, archivistica e scolastica, deliberatamente mantenuta e deliberatamente variata, in funzione d’interessi precisi, da una consapevole pubblicistica letteraria” (Roncaglia, Aurelio, “Il silenzio del Roland su Sant’Iacopo”, in Coloquios de Roncesvalles, Agosto 1955. Universidad de Zaragoza, Facultad de Filosofia y Letras, [Series II, Núm. 18]. Zaragosa, Institución Príncipe de Viana, Diputación Foral de Navarra, 1956, p. 151-172, 171). Ora raccolto in id., Epica francese medievale, p. 105-126.

9 Voir Roncaglia, Aurelio, “Come si presenta oggi il problema delle canzoni di gesta”, n. 19. Significativement, Frappier est cité dans la section conclusive de l’essai, que, comme nous le savons, est souvent cette zone stratégique où les principales références théoriques et métodologiques sont avoués (ou mises en évidence).

10 Pour de plus amples informations sur les études de folklore en Italie, voir Dei, Fabio, Cultura popolare in Italia. Da Gramsci all’Unesco, Bologna, Il Mulino, 2018.

11 Li Gotti, Ettore, “Roncisvalle nell’ ‘Opera dei Pupi’”, in Coloquios de Roncesvalles, p. 299-300. Mon emphase ; “allo stato latente, la quale in funzione dialettica coi movimenti della cultura, affiora alla storia mai tal quale bensì acquista diversi caratteri secondo le varie epoche e le variate esigenze dello spirito nazionale o regionale”, orig.

12 Voir au moins Cirese, Alberto Maria, Il folklore come studio dei dislivelli interni di cultura delle società superiori, Università di Cagliari, dispense per il corso di Storia delle tradizioni popolari, a.a. 1961/62. Maintenant in id., Dislivelli di cultura e altri discorsi inattuali, Meltemi, Milano, 1997 et id., Cultura egemonica e culture subalterne, Palermo, Palumbo, 1971.

13 Vàrvaro, A., “Bilan des études épiques en Italie et des recherches sur l’épopée franco-italienne menées depuis 1955”, in Cinquante Ans d’études épiques. Actes du Colloque anniversaire de la Société Rencesvals (Liège, 19-20 août 2005), Henrard, Nadine (éd.). Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, CCXCIV, Genève, Droz, 2008. 2005, p. 183-198, 194.

14 Meneghetti, Maria Luisa, “Edizione critica ed esegesi”, in La critica del testo. Probemi di metodo ed esperienze di lavoro. Trent’anni dopo, in vista del Settecentenario della morte di Dante. Atti del convegno internazionale di Roma, 23-26 ottobre 2017, 2019, p. 57-72. p. 71 ; “con l’intento, nemmeno troppo coperto, di mettere in discussione le posizioni nettamente filo-oralitarie appena enunciate, a proposito del farsi dell’epopea medievale, dal filologo svizzero Jean Rychner nel fortunato saggio La chanson de geste : essai sur l’art épique des jongleurs”, orig.

15 Monteverdi, Angelo, “La lassa epica”, in La Technique littéraire des chansons de geste. Actes du Colloque de Liège (septembre 1957). Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, Paris, Les Belles Lettres, 1959, p. 127-140.

16 Jusqu’à la disparition de chaque trace de son origine : “petit à petit, le sens de son origine, c’est-à-dire de sa descendance de la strophe, alla s’affaiblissant dans la laisse, jusqu’à s’effacer” (Monteverdi, “La lassa epica”, p. 136).

17 Roncaglia, Aurelio, “Petit vers et refrain dans les chansons de geste”, in La Technique littéraire des chansons de geste, p. 141-159 (maintenant in id., Epica francese medievale, p. 127-140).

18 Mais pas de faible importance pour une théorie générale des chansons de geste, comme l’on peut saisir de l’essai de Tyssens, contenu dans le même tome (voir ensuite Tyssens, Madeleine, La geste de Guillaume d’Orange dans les manuscrits cycliques, Paris, Les Belles Lettres, 1967).

19 Monteverdi, A., “Un fragment manuscrit de l’Entrée d’Espagne”, in Actes du premier congrès international de la Société Rencesvals (Poitiers, juillet 1959) = Cahiers de civilisation médiévale, 3 (1960), 2-31, 42-67, 76-95, 98-117, p. 75.

20 Eusebi, Mario, “Saggio comparativo sull’Uggeri del manoscritto Marciano fr. XIII e la leggenda del Danese nella Karlamagnús saga e nella Karl Magnus Krönike”, in Actes du deuxième congrès international de la Société Rencesvals (Venise, 12-16 septembre 1961) = Cultura neolatina, 21 (1961), p. 141-145.

21 Delbouille, Maurice, “La chanson de geste et le livre”, in La Technique littéraire des chansons de geste, p. 295-407.

22 Ferrari, Giorgio, “La tradizione di studi dei codici marciani francesi d’epopea carolingia, 105-15”, in Actes du deuxième congrès, p. 105-115. Boni, Marco, “I rifacimenti franco-italiani della Chanson d’Aspremont conservati nella Biblioteca Marciana”, in Actes du deuxième congrès, p. 123-134. Finoli, Anna Maria, “Note sulla personalità e la cultura dell’autore dell’Entrée d’Espagne”, in Actes du deuxième congrès, p. 175-181. Ruggieri, R., “Dall’Entrée d’Espagne e dai Fatti de Spagna alla ‘materia di Spagna’ dell’inventario gonzaghesco”, in Actes dudeuxième congrès, p. 182-190. Limentani, Alberto, “Note sullo stile epico-romanzesco di Martino da Canal”, in Actes du deuxième congrès, p. 219-228.

23 Roncaglia, A., “‘Les quatre eschieles de Rollant’”, in Actes du deuxième congrès, p. 191-205.

24 Il faudra attendre la fin de la décennie pour en avoir une tractation systématique (in Kristeva, Julia, Semeiotiké. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969).

25 Roncaglia, A., “‘Les quatre eschieles de Rollant’”, in Actes du deuxième congrès, p. 191 (maintenant en Epica francese medievale, p. 167-182) ; orig. “ricostruire in quanto possibile anelli perduti”.

26 Segre, Cesare, “Un progetto di edizione critica della Chanson de Roland, e la posizione stemmatica di n e di V4”, in Actes du deuxième congrès, p. 20-33. Dans cet article, il va contre l’opinion de Menéndez Pidal, exprimée dans les mêmes années en La Chanson de Roland y el neotradicionalismo, Espasa-Calpe, Madrid, cap. III. En français sous le titre La Chanson de Roland et la tradition épique des Francs, 2. éd., revue et mise à jour par l’auteur avec le concours de René Louis et traduite de l’espagnol par Irénée-Marcel Cluzel, Paris, Picard, 1960.

27 La Chanson de Roland, Segre, Cesare (ed.), Milano-Napoli, Ricciardi, 1971 (l’“appareil stéréoscopique” :., p. XXIV). Voir Chiarini, Giorgio, “Prospettive translachmanniane dell’ecdotica”, in Ecdotica e testi ispanici. Atti del Convegno Nazionale dell’Associazione Ispanisti Italiani (Verona, 18-20 Giugno 1981), p. 45-64.

28 Boni, M., “Le note marginali dell’‘Aspremont’ di Chantilly”, in III Congreso Internacional de la Société Rencesvals (Barcelona, del 1 al 6 de setiembre de [1964] = Boletín de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, 31 (1965-66), p. 51-63. Ruggieri, R., “Alda la bella a Vienna e a Blaia : dati e risultati di un raffronto tra il primo ‘Roland rimé’ e i ‘Fatti de Spagna’”, in III Congreso Internacional, p. 265-272. Segre, C., “Il problema delle lasse assonanzate nei codici rimati della ‘chanson de Roland’”, in III Congreso Internacional, p. 295-311.

29 Vàrvaro, Alberto, “Il ‘Couronnement de Louis’ e la prospettiva epica”, in III Congreso Internacional, p. 333-344.

30 Rychner, Jean, La chanson de geste. Essai sur l’art épique des jongleurs, Genève-Lille, Droz-Giard, 1955, p. 154-5.

31 “[l]’epica che noi conosciamo non è né poemetto informativo, come vorrebbero i tradizionalisti, né opera da tavolino, come vorrebbero gli individualisti”, orig. “[I]ndagare sulla provenienza dei temi e schemi narrativi e delle idealità, ma anche sulle modalità, sui tempi e sulle ragioni del loro integrarsi in una prospettiva epica”, orig. Et Vàrvaro rappelle spécifiquement les Romantiques et l’esthétique de Hegel dans la première partie de l’essai. Vàrvaro, A., “Il ‘Couronnement de Louis’ e la prospettiva epica”, p. 334.

32 Ruggieri, R., “Les Lombards dans les chansons de geste”, in Actes et Mémoires du IVe Congrès International de la Société Rencesvals (1967) = Studia Romanica, 14, Heidelberg, C. Winter, 1969, p. 37-45. Mancini, M., “L’édifiant, le comique et l’idéologie dans le Charroi de Nîmes”, en Actes et Mémoires, p. 203-212.

33 Notamment à partir de la théorie de l’accumulation originaire.

34 Mancini, M., “L’édifiant, le comique et l’idéologie”, p. 211. Mancini, M., Società feudale e ideologia nel “Charroi de Nîmes”, Firenze, Olschki, 1972.

35 Erich Köhler, dont les études fondamentales sur l’enracinement du troubadourisme dans la réalité économico­sociale du Midi de la France actuelle ont été traduits en italien justement par l’élève Mancini (Köhler, E., Sociologia della fin’amor, Mancini, Mario [éd.], Padova, Liviana Editrice, 1976). La thèse de Mancini, au titre L’epica comica del Charroi de Nîmes remonte même au 66. La réception de l’essai de Duby de 64 a donc été extrêmement précoce.

36 Dans les études les plus récents, la situation est encore plus désespérante : on alterne généralement entre le micrologisme de certaines approches ecdotiques et herméneutiques (parfois jusqu’à la finesse de goût antiquaire) et la très longue (perennis ?) durée du folklore primitif et des mythologies plus ou moins archaïques (reconstruites en grande partie avec un certain arbitre). En somme, bien loin de la perspective de la totalité (un aller-retour entre “petit temps” et “grand temps”, en termes bakhtiniens) qui nourrit une perspective théorique et critique équilibrée et enracinée dans la vérité factuelle.

37 Gasca Queirazza, Giuliano, “La figuration rolandienne de l’architrave de Domodossola”, in Actes du VIe Congrès International (Aix-en-Provence, 28 août - 4 septembre 1973). Subrenat, Jean (éd.), Aix-en-Provence, Université de Provence, 1974, p. 205-219. Gasca Queirazza, G., “La figuration rolandienne”, p. 215. Limentani, A., “L’art de la comparaison dans l’Entrée d’Espagne”, in Actes du VIe Congrès, p. 351-371.

38 Ruggieri, R., “Le dernier chapitre de l’‘Histoire poetique’ de la guerre lombarde : l’Adelchi de A. Manzoni ”, in Actes du VIe Congrès, p. 413-426. Segre, C., “Des Vies des saints aux chansons de geste : techniques et centres culturels”, in Actes du VIe Congrès, p. 303-313 et p. 309.

39 Voir surtout Segre, La tradizione della Chanson de Roland, Milano-Napoli, Ricciardi, 1974, publié l’année suivante.

40 La référence est évidemment à Bédier, Joseph, “La Tradition manuscrite du Lai de l’Ombre : reflexions sur l’art d’éditer les anciens textes”, Romania, 54 (1928), p. 161-196, 321-356.

41 Zarri, Gian Piero, “Premiers essais de solution algorythmique des problèmes de contamination dans la chanson de Roland”, in Actes du VIe Congrès, p. 109-146.

42 Vitale-Brovarone, Alessandro, “De la chanson de Huon d’Auvergne à la Storia di Ugone d’Avernia d’Andrea da Barberino : techniques et méthodes de la traduction et de l’élaboration”, in Charlemagne et l’épopée romane, Actes du VIIe Congrès international de la Société Rencesvals, Liège, 28 août - 4 septembre 1976, Tyssens, Madeleine, Thiry, Claude (éds.), Paris, Belles Lettres, 1978, p. 393-403.

43 Vitale-Brovarone, A., “De la chanson de Huon d’Auvergne”, p. 403. Zarri, Gian Piero, “Nouvelle réflexions sur l’emploi de l’ordinateur pour le traitement des ‘Fragments’ de la Chanson de Roland”, in Charlemagne et l’épopée romane, p. 565-576. Boni, Marco, “Le Storie d’Aspramonte nella Spagna in rima e nel Morgante”, in Charlemagne et l’épopée romane, p. 683-695 et p. 695.

44 Bensi, Mario, “Ancora sul Ronsasvals”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, Pamplona, Institución principe de Viana, Diputación foral de Navarra, 1981, p. 49-56.

45 Limentani, Alberto, “Anticipation épique et chanson dans la chanson. Notes sur le Cantar de mio Cid et sur l’Entrée d’Espagne”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 281-290 et p. 288.

46 Mancini, Mario, “Aiol et l’ombre du père”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 305-309. et p. 305, 305a-305b et 306a.

47 Ibid., p. 308b.

48 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage. La carrière d’un héros épique”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 335-342 et 336b.

49 Meneghetti, Maria Luisa, Il pubblico dei trovatori, Modena, Mucchi 1984.

50 Du départ jusqu’au retour à la maison du père, pour le secourir. Voir ibid., p. 337a (Meneghetti accepte, en le discutant, le modèle de Wolfzettel).

51 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 337a..

52 Acutis, Cesare, La leggenda degli Infanti di Lara. Due forme epiche nel medioevo occidentale, Torino, Einaudi, 1978, p. 39 et passim.

53 D’où, peut-être, les premiers […] de la structure des contes picaresques ? Et l’on pourrait croiser les conclusions de cet essai avec celles de l’article de Limentani que nous avons commenté ici dessus.

54 Meneghetti, Maria Luisa, “Le butin, l’honneur, le lignage”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 342a et 342b.

55 Peron, Gianfelice, ”L’elaboration rhetorique du prologue dans les chansons de geste”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 393-397 et 394b. Roncaglia, Aurelio, “Prehistoire d’O”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 413-416 (maintenant en id., Epica francese medievale, p. 55-64).

56 Segre, Cesare, “Il sogno di Alda tra chanson de geste, chanson de femme e romance”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 465-468. Vitale-Brovarone, Alessandro, “Elaborazione stilistica e tradizione apocaliptica nella lassa CX della Chanson de Roland”, in VIII Congreso de la Société Rencesvals, p. 527-534 et p. 532a.

57 Pasero, Nicolò, “Niveux de culture dans les chansons de geste”, in Essor et fortune de la chanson de geste dans l’Europe et l’Orient latin : actes du IXe Congrès international de la Société Rencesvals pour l’étude des épopées romanes, Padoue-Venise, 29 août-4 septembre 1982, Modena, Mucchi, 1984, p. 1-25. Cette intervention sera reproposée en traduction italienne dans Metamorfosi di “Dan Denier” e altri saggi di sociologia del testo medievale, Parma, Pratiche, 1990 (alle p. 151-178).

58 Il s’agit de l’école doctorale qui a été dirigée, dans l’athénée centre-italien, par l’élève de Pasero Massimo Bonafin (maintenant professeur de Philologie Romane à Gênes) jusqu’à 2018. Au sein de l’Université de Macerata, a récemment vu le jour la revue Polythesis, focalisée sur les thèmes chers à l’école de Gênes et dirigée par M. Bonafin.

59 Pasero, Nicolò, “Niveux de culture dans les chansons de geste”, p. 9-10. Cirese, Alberto Maria, Cultura egemonica e culture subalterne, Palermo, Palumbo, 1971, p. 15.

60 Les références de Pasero sont surtout Bakhtine, Mikhaïl Mikhaïlovitch, Problemy poetiki Dostoevskogo, Moskva, Sovetskij pisatel’, 1963 e id., Tvorčestvo Fransua Rable i narodnaja kul’tura srednevekov’ja i Renessansa, Moskva, Chudožestvennaja literatura, 1965.

61 Cornagliotti, Anna, “La preghiera di Carlomagno”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 27-41. Fassò, Andrea, “Traces d’une tradition épique orale dans les chansons de saints ?”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 43-54. Il s’agit d’une réduction de son essai Dai poemetti agiografici alle chansons de geste o viceversa ? de 1983, même année de la publication du congrès de Padoue. Voir maintenant “Una tradizione epica anteriore al Mille”, en Gioie cavalleresche. Barbarie e civiltà fra epica e lirica medievale, Roma, Carocci, 2005, p. 19-70.

62 Melli, Elio, Nouvelles recherches sur la composition et la rédaction d’Aiol et d’Elie de saint Gille, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 131-149.

63 D’Arcais, Francesca, “Les illustrations des manuscrits français des Gonzague à la Bibliothèque de Saint-marc”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 585-600.

64 Bartolucci Chiecchi, Lidia, “Quelques notes sur Rolandin du manuscrit V13 de la Bibliothèque de Saint-Marc”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 647-652. Colussi, Giorgio, “Sondage dans la littérature italienne et franco-vénitienne pour servir à l’histoire des verbes désignant la notion de ‘se sauver’”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 679-688. Formisano, Luciano, “Chronique et chanson de geste en Piémont au XIV siècle : La bataille de Gamenario”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 689-702. Settia, Aldo, “‘Donjon’ e ‘metre tour’ : un episodio della Prise de Pampelune e la morfologia del castello alto italiano in età comunale”, in Essor et fortune de la chanson de geste, p. 737-747.

65 Arnaldi, Girolamo, “La tesi di Bédier e le prospettive attuali della storiografia sui pellegrinaggi. I Premessa”, in Au Carrefour des routes d’Europe : la chanson de geste, Actes du Xe Congrès International de la Société Rencesvals, Strasbourg 1985 = Senefiance, 21, Aix-en-Provence, CUER MA, 1987, p. 27-32. Barone, Giulia, “La tesi di Bédier e le prospettive attuali della storiografia sui pellegrinaggi. II Les pèlerins et leurs routes”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 33-51. Simoni, Fiorella, “La tesi di Bédier e le prospettive attuali della storiografia sui pellegrinaggi. III Le due France”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 53-75.

66 Fontana, Giovanni, “Le problème des remaniements dans les textes épiques et dans les cantari italiens du XIVe et du XVe siècle”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 513-530. Il s’agit, nous l’observons avec Dario Mantovani, de notes de méthode qui constitueront un des chapitres introductifs de l’édition du Cantare di Madonna Elena par Fontana (Cantare di Madonna Elena, ed. critica a cura di G. Fontana, Firenze, Accademia della Crusca, 1992). Mantovani, Dario, “Una prospettiva inedita per un cantare antico : le fonti scritte della Guerra di Troia in ottava rima”, Critica del Testo, XVI/1 (2013), p. 113-142, p. 114, n. 2.

67 Limentani, Alberto, “Paléographie, épopée et affaire Dreyfus. Quelques remarques sur le thème : Paul Meyer et les Chansons de Geste”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 815-842.

68 Voir Silvestri, Agnese, Il caso Dreyfus e la nascita dell’intellettuale moderno, Franco Angeli Edizioni, 2012). En La décadence des intellectuels, Zygmunt Bauman (1987) prédate la création de la classe des ‘intellectuels’ au ‘700 illuministe. Bauman, Zygmunt, La décadence des intellectuels : des législateurs aux interprètes, Paris, Chambon, 2007.

69 Limentani, Alberto, “Paléographie, épopée et affaire Dreyfus”, p. 830. Melli, Elio, “Rapports entre les versions française, provençale et italienne de ‘Fierabras’ : ressemblances et différences structurales, stylistiques et registrales, intertextualité”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 879-896.

70 Meneghetti, Maria Luisa, “Tendances contraposées dans le dynamisme de la culture : le développement de l’épopée française et castillane”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 897-912 et p. 910..

71 Negri, Antonella, “Pour une classification des manuscrits de ‘Renaut de Montauban’ sur la base de l’épisode de Vaucouleurs”, in Au Carrefour des routes d’Europe, p. 927-940.

72 Beretta, Carlo, “Les prières épiques de l’‘Entrée d’Espagne’”, in Actes du XIe Congrès International de la Société Rencesvals, Barcelone, 22-27 août 1988, Barcelona, Real Academia de Buenas Letras, 1990, p. 65-74. et p. 74.

73 Fassò, Andrea, “L’ottosillabo nella ‘chanson de geste’ : il caso dei versi ‘a dittico’”, in Actes du XIe Congrès, p. 195-214.

74 Mancini, Mario, “L’epica secondo Alfred Adler : speculazioni e suggestioni”, in Actes du XIe Congrès, p. 417-431.Adler, Adolf, Epische Spekulanten. Versuch einer synchronen Geschichte des altfranzösischen Epos, München, Fink, 1975.

75 Melli, Elio, “Épopée espagnole, épopée française, épopée chevaleresque italienne, dans la vision de l’école de Giosuè Carducci”, in Actes du XIe Congrès, p. 51-65. On rappelle au bénéfice de tous que Carducci n’était pas seulement poète Vate entre Risorgimento et début du XX siècle, mais aussi titulaire du siège de Littérature italienne à Bologne et également de celle d’Histoire comparée des littératures néolatines (à savoir de philologie romane). Meneghetti, Maria Luisa, “Une Trace de la ‘Chanson de Roland’ en Arménie ?”, in Actes du XIe Congrès, p. 67-80.

76 Roncaglia, Aurelio, “Durestant”, in Actes du XIe Congrès, p. 191-205 (maintenant en Epica francese medievale, p. 141-154.. Vàrvaro, Alberto, “L’Espagne et la géographie épique romane”, in Actes du XIe Congrès, p. 295-330.

77 Segre, Cesare, “Introduction à la Table Ronde”, in Actes du XIe Congrès, p. 389-394. De Robertis, Domenico, “La Tradizione dei cantari”, in Actes du XIe Congrès, p. 425-431.

78 Luongo, Salvatore, “La femme magicienne : Orable tra epopea e folklore”, in Charlemagne in the North, Proceedings of the Twelfth International Conference of the Société Rencesvals (Edinburgh, 4th to 11th August 1991), Bennett, Philip E., Cobby, Anne Elizabeth, Runnals, Graham A. (éds.), Edinburgh, Société Rencesvals British Branch, 1993, p. 345-360. Nombreuses les travaux de Luongo sur les épopées françaises : son édition des rédactions C et D du Charroi de Nîmes (Le redazioni C e D del ‘Charroi de Nîmes’. Edizione critica, Napoli, Liguori, 1992) et ses articles dédiés à la geste de Guillaume et à ses rémaniements : “Codificazione del discorso epico e cultura del Carnevale : il ‘Charroi de Nîmes’”, in Annali della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università della Basilicata, aa.aa. 1987/1989, p. 199-224 ; “Tra periferia e centro del discorso epico : note sulla ‘Prise d’Orange’”, Medioevo Romanzo, XV (1990), p. 211-34 ; “Il ‘Charroi de Nîmes’ nel ms. fr. 1448 : un caso di restituzione memoriale ?”, Medioevo Romanzo, XVI (1991), p. 285-321 ; “Dalla rima all’assonanza : la versione ‘r’ della ‘geste’ di Guillaume d’Orange”, in La Filologia romanza e i codici. Atti del Convegno, Messina, 19-22 Dicembre 1991, Guida, Saverio, Latella, Fortunata (éds.), 2 voll., Messina, Sicania, 1993, I, p. 197-223 ; “Il “piccolo ciclo” di Guglielmo nel ‘Roman’ in prosa”, in La ‘Chanson de geste’ e il ciclo di Guglielmo d’Orange. Atti del Convegno di Bologna, 7-9 ottobre 1996, Fassò, Andrea (éd.), Roma, Salerno Editrice, 1997, [ = Medioevo Romanzo, XXI, 1997], p. 382-403 ; “Il ‘nucleo ciclico’ ‘Couronnement de Louis’, ‘Charroi de Nîmes’, ‘Prise d’Orange’ nelle ‘Storie Nerbonesi’ di Andrea da Barberino”, in La tradizione epica e cavalleresca in Italia (XII-XVI sec.), Gigante, Claudio, Palumbo, Giovanni (éds.), Bruxelles, Peter Lang, 2010, p. 141-172.

79 Ce dernier, son nom de baptême.

80 Luongo, Salvatore, “La femme magicienne”, p. 345.

81 Sur cette pratique, voir Le Charivari. Actes de la table ronde organisée à Paris (25-27 avril 1977) par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et le Centre National de la Recherche Scientifique, Le Goff, Jacques, Schmitt, Jean-Claude (éds.), Paris, La Haye, 1981, cité par Luongo à la n. 14. Sur les affleurements littéraires du charivari dans les littératures médiévales, souvent médié par le ‘macro-signe’ de la ‘mesnie Hellequin’, voir Lecco, Margherita, Il motivo della “Mesnie Hellequin” nella letteratura medievale, Edizioni dell’Orso, Alessandria, 2001

82 Larghi, Geraldo, “Citations épiques et politique en Monferrato”, in Aspects de l’épopée romane : Mentalités, Idéologies, Intertextualités. van Dijk, Hans, Noomen, Willem (éds.), Groningen, Egbert Forsten, 1995, p. 583-390 : p. 389.Melli, Elio, “Les frontières de l’humain et celles du raisonnable : du merveilleux au stupéfiant”, in Aspects de l’épopée romane, p. 57-62.

83 Barbero, Alessandro, “Les institutions et leur fonctionnement dans l’épopée”, in L’Épopée romane au Moyen Âge et aux temps modernes, Actes du XIVe Congrès International de la Société Rencesvals (Naples, 24-30 juillet 1997), Luongo, Salvatore (éd.), Napoli, Friderician Editrice Universitaria, 2001, p. 141-161. Thème, celui des institutions au miroir de la littérature, toujours au centre de l’intérêt de Barbero. Voir id., “La corte dei marchesi di Monferrato allo specchio della poesia trobadorica. Ambizioni signorili e ideologia cavalleresca fra XII e XIII secolo”, Bollettino storico bibliografico subalpino, 81, 1983, p. 641-703 ; id., L’aristocrazia nella società francese del medioevo. Analisi delle fonti letterari, Cappelli, Bologna, 1987 ; id., Dante, Roma-Bari, Laterza, 2020.

84 A vrai dire, pour Andrea Fassò, qui suit Barbero jusqu’au bout (mais au-delà des intentions de l’historien) cela devrait conduire le critique avisé à dater les première compositions (pourvu qu’on puisse parler de composition “unique” et “unitaire”) de ces chansons au haut Moyen Age, estimant comme peu probable un décalage entre référent institutionnel et sa stylisation littéraire. Voir Fassò, Andrea, La chanson de geste, p. 104 : “[t]erritorio, organizzazione sociale, mentalità apparterrebbero quindi non già al XII secolo, ma al IX o al X ; e diventa sempre più difficile pensare che queste canzoni siano nate nell’età delle crociate”.

85 Compagna, Anna Maria, “Epica catalana perduta ed epica in Catalogna”, in L’Épopée romane au Moyen Âge, p. 645-654. Furlati, Sara, “Per un’edizione ‘critica’ dei ‘Cantari del Danese’”, in L’Épopée romane au Moyen Âge, p. 443-456. Voir ensuite I cantari del Danese : edizione critica con note al testo e glossario a c. di S. Furlati, Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2003.

86 Picchio, Riccardo, “Matière épique et fonction narrative dans la tradition slave : le cas du ‘Slovo d’Igor’”, in L’Épopée romane au Moyen Âge, p. 1013-1022.

87 Furlati, Sara, “Rire et sourire dans les cantari : le cas des Cantari del Danese”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals (Poitiers, 21-27 août 2000) = Civilisation médiévale, 13 (2002), Poitiers, Université de Poitiers, Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale, p. 291-307.

88 La référence est au fondamentale Le rire et le sourire dans le roman courtois en France au Moyen Âge (1150-1250), Genève, Droz, 1969 ; donc à id., “Le rire et le sourire dans les premières chansons de la geste des Lorrains (Garin le Lorrain et Gerbert de Metz)”, dans La Geste des Lorrains. Études présentées et réunies par François Suard, Littérales, 10, Centre de Recherche des littératures, Université de Paris X-Nanterre, 1992, 139-59.

89 Fassò, Andrea, “Roland est sage et Charlemagne injuste”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 499-508 (voir maintenant “Rolando è saggio e Carlomagno è ingiusto”, in id., Gioie cavalleresche, p. 111-130. Fassò, Andrea, “Roland est sage”, p. 500. Clairement on se réfère à la typologie de luttes où les “nouveau dieux” s’opposent aux “vieux dieux” : du type Aesir contre Vanir dans la mythologie nordique. La référence à Grisward est évidemment à son œuvre majeur Archéologie de l’épopée médiévale, Paris, Payot, 1981.

90 Ibidem. Mais Fassò observe opportunément que les interprétations en ce même sens étaient habituelles déjà lors du moyen-âge, et cela est évidemment lié à l’activité cléricale d’hagiographisation de Roland, comme nous l’avons déjà observé.

91 Luongo, Salvatore, “Facciata comica e contenuto serio nell’episodio di Rachel e Vidas del Cantar de Mío Cid”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 589-600.

92 Surtout l’essai sur le Witz et sa mise à point littéraire par Francesco Orlando.

93 Luongo, Salvatore, “Facciata comica”, p. 590 ; “quello speciale tipo di condanna che è la comicità”, orig.

94 Ibid., p. 599 ; “tuttavia a quella mentalità ‘diversa’, fosse solo per far risaltare la vigente e vincente, uno spazio, benché ridottissimo e sia pur in modo indiretto, tendenzioso e ambiguo, è concesso”, orig.

95 Melli, Elio, “Les versions en prose de Fierabras : nouvelles recherches”, en L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 611-616.

96 Rossi, Paola, “Il cavaliere-eremita o il guerriero-asceta : epopea medievale francese e epopea indiana a confronto”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 715-724.

97 Voir surtout l’épisode du poème qui occupe les laisses LI­LXXIX, appelé chanson de Synagon, qui à sans doute été ajouté à la composition dans un temps différent (mais en tout cas avant de l’écriture qui consigne le poème à la tradition manuscrite pour laquelle nous avons des attestations) et qui en origine devait être une chanson tout à fait autonome. Voir Delbouille, Maurice, “La chanson de Landris”, Revue belge de philologie et d’histoire 5 (1926), fasc. 2-3, p. 339-349.

98 De la même façon, Tyssens, tout en constatant que les deux pans des Narbonnais n’étaient pas ensemble ab origine, avouait que leur fusion pouvait répondre à l’adaptation à une structure mythique particulière (que Grisward identifiait dans un ancien conte proto­-indoéuropéen sur la division des territoires du souverain dans le monde entre le groupe de ses fils). Voir Tyssens, Madeleine, “Poèmes franco-italiens et Storie Nerbonesi. Recherches sur les sources d’Andrea da Barberino” in “La Tierce Geste qui molt fist a prisier”. Études sur le cycle des Narbonnais, Paris, Classiques Garnier, 2011, p. 129-151.

99 Abbati, Orietta, “A Dama Pé de Cabra : do Livro de Linhagens às Lendas e Narrativas de Alexandre Herculano, persistência e trasformaçâo de uma lenda medieval”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 727-740. Buti, Giangabriella, “Christian Anagoge and Germanic Worldcentric Attitude in the Romanic Epic and in its Reception”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 749-758.

100 Careri, Maria, “Per una tipologia dei manoscritti epici”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 759-762. Ibid., p. 762 ; “che contrapponga […] codici “ordinari” e codici di lusso”, orig.

101 Ceccucci, Piero, “A construçâo do mito do herói fundador. Discurso narrativo e discurso ideológico na Gesta de Afonso Henriques”, in L’Épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals, p. 773-782.

102 Di Stefano, Giuseppe, “Epopeya y romancero antiguo”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals pour l’étude des épopées romanes (Granada, 21-25 juillet 2003), Alvar, Carlos, Paredes, Juan (éds.), Granada, Editorial Universidad de Granada, 2005, p. 53-64. Romancero. Edición, introducción y notas de Di Stefano, Giuseppe (éd.), Madrid, Castalia, 2009.

103 Bertolucci Pizzorusso, Valeria, “Generi in contatto : le maschere epiche del trovatore”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals, p. 111-122.

104 Rappelons que la production poétique du premier est en grande partie fondée sur l’exaltation des armes (au point de renverser en sens guerrier certaines formules fixées de la lyrique occitane) et que Raimbaut est l’auteur d’une “épître épique” composée en trois laisses de décasyllabes mono­assonancées (et donc le strophisme des chansons de geste), chacune fermée par un petit vers de quatre syllabes.

105 Boscolo, Claudia, “La disputa teologica dell’Éntrée D’Espagne”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals, p. 123-134. Luongo, Salvatore, “Epica, storiografia, esemplarità : Fernán Gonzalez nel Conde Lucanor”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals, p. 417-430.

106 Palumbo, Giovanni, “Il Roland rimato e il Ronsasvals : problemi di interferenza”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals, p. 475-498. Lazzerini, Lucia, Letteratura medievale in lingua d’oc, Modena, Mucchi, 2001, p. 194 ; “spiccata propensione all’eclettismo contaminatorio”, orig.

107 Rinoldi, Paolo, “Lire Gerbert de Metz hors du manuscrit A”, in Les Chansons de geste. Actes du XVIe Congrès International de la Société Rencesvals, p. 547-578.

108 Vàrvaro, Alberto, “Bilan des études épiques en Italie et des recherches sur l’épopée franco-italienne menées depuis 1955”, in Cinquante Ans d’études épiques. Actes du Colloque anniversaire de la Société Rencesvals (Liège, 19-20 août 2005), Henrard, Nadine (éd.), Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, CCXCIV, Genève, Droz, 2008, p. 183-198. Palumbo, Giovanni, “La matière rolandienne”, in Cinquante Ans d’études épiques, p. 229-262 ; id., “Bibliographie rolandienne 1975-2005”, in Cinquante Ans d’études épiques, p. 263-352.

109 Palumbo, Giovanni, “La matière rolandienne”, p. 229.

110 Careri, Maria, “Les Manuscrits Épiques : Codicologie, Paléographie, Typologie de la Copie, Variantes ”, in Epic Studies, Acts of the the Seventeenth International Congress of the Société Rencesvals for the Study of the Romance Epic, Storrs, Connecticut, July 22-28, 2006 = Olifant, 25 :1-2 (2006), p. 19-40.

111 Voir Careri, Maria-Rinoldi, Paolo, “Copisti e varianti : codici gemelli nella tradizione manoscritta della Geste de Guillaume d’Orange e della Geste des Loherains”, Critica del testo, VII/1 (2004), p. 41-104, où le deux auteurs accordent beaucoup d’espace au sujet.

112 Palumbo, Giovanni, “Le ‘Roman de Belle Aude’ dans les Versions rimées de la Chanson de Roland”, in Epic Studies, p. 339-352.

113 Brunetti, Giuseppina, “L’Antiquité partagée : la tente historiée du païen Agolant dans la Chanson d’Aspremont franco-italienne”, in In Limine Romaniae, Chanson de geste et épopée européenne. Alvar, Carlos et Carta, Constance (éds.), Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, Peter Lang, 2012, p. 151-174.

114 Brunetti se réfère explicitement à l’étude monumentale de Edward Saïd, consacrée à ce qu’on appelle “orientalism” (la construction d’un Orient “autre”), en tant qu’idéologème à la base de la construction d’une identité occidentale e contrario (Saïd, Edward, Orientalism, New York, Pantheon Books, 1978).

115 Lacanale, Marcella, “Nota sui segni diacritici ed accenti nel ms. di Oxford della Chanson de Roland”, in In Limine Romaniae, p. 297-306.

116 Pacchiarotti, Tiziano, “Jean Bodel, dalla materia epica al teatro. Forme del discorso e cultura medievale”, in In Limine Romaniae, p. 375-398.

117 L’auteur cite Suard, François, “Impure, en son début même, la chanson de geste…”, in L’épique médiévale et le mélange des genres, Cazanave, Caroline (éd.), Besançon, P.U.F.C., 2002, 27-46. Dans le même sens aussi Pasero, dans le rapport introductif au Congrès de 1982 et ici déjà cité et commenté, donc Pioletti, Antonio, “Monologismo, Plurivocità e sfondo dialogico nell’epica romanza”, in Literatura Medieval (Hispanica) : nuevos enfoques metodologicos y críticos, 2018, 369-86.

118 Piacentino, Doriana, “Observations sur Girart de Vienne de Bertrand de Bar-sur-Aube : stratification idéologique et droit public”, in In Limine Romaniae, p. 429-440. Rinoldi, Paolo, “Alexandre et la panthère marine”, in In Limine Romaniae, p. 441-462. Scattolini, Michela, “La fureur de Belisant / Blancaflor. Réflexions sur la tradition de la légende de Berthe aux grands pieds”, in In Limine Romaniae, p. 477-502.

119 Careri, Maria-Leurquin, Anne-Françoise-Rinoldi, Paolo-Savoye, Marie-Laure, “Le corpus des manuscrits épiques français. Genèse et but du projet”, in In Limine Romaniae, p. 521-531. Palumbo, Giovanni-Constantinidis, Anna, “La Chanson d’Aspremont : à propos d’une nouvelle édition du corpus français », in In Limine Romaniae, p. 533-551.

120 Parmi ceux-ci, outre que Palumbo, Carlo Beretta, Giuseppina Brunetti, Marcello Barbato, Maria Careri, Paola Moreno, Paolo Di Luca, Salvatore Luongo, Daniela Piacentino, Laura Minervini, Paolo Rinoldi, Cesare Mascitelli, Alice Colantuoni e Caterina Casati.

121 Palumbo, Giovanni-Rinoldi, Paolo, “Prolégomènes à l’édition du corpus français de la ‘Chanson d’Aspremont’”, in Epic Connections / Rencontres épiques. Proceedings of the Nineteenth International Conference of the Société Rencesvals, Oxford, 13–17 August 2012, Ailes, Marianne J., Bennett, Philip E., Cobby, Anne Elizabeth (éds.), Edinburgh, 2014, p. 549-576.

122 Le cas de l’Aspremont n’est pas isolé. On retrouve une telle configuration, par exemple, dans la tradition du cycle de Guillaume, où on peut reconnaître différentes adaptations, correspondant à autant de familles stemmatiques (subarchétypes/adaptations).

123 Di Luca, Paolo, “Deux fragments anglo-normands de la ‘Chanson d’Aspremont’ : description et étude de P4 et C”, in Epic Connections, p. 191-214. Menichetti, Caterina-Rachetta, Maria Teresa, “The ‘Gormond et Isembart’ legend in the French Monastic Chronicles of the Thirteenth Century”, in Epic Connections, p. 465-493.

124 Ibid., p. 487. Et même les historiographes qui écrivaient en langue latine, il semblerait : pensons par exemple à la légende de Geoffroi Grisegonelle référée par la Chronica de gestis consulum andegavorum, qui possède un caractère épique et fiabesque et il est en rapport étroit avec la dernière branche du Moniage Guillaume – au point d’instiller en Ferdinand Lot le doute que cette chronique était la mise en prose latine d’une ancienne chanson de geste ; voir Lot, Ferdinand, “Geoffroi Grisegonelle dans l’épopée”, Romania, XIX (1890), p. 377-393. Pour le récit du Grisegonelle, voir Chronique des comtes d’Anjou et des seigneurs d’Amboise. Publiées par Louis Halphen et René Poupardin, Paris, Picard, 1913, p. 37-44.

125 Pavlolva, Maria, “I saraceni nella letteratura cavalleresca del Quattrocento, dai rifacimenti di storie medievali all’ ‘Innamoramento de Orlando’”, in Epic Connections, p. 577-597.Strologo, Franca, “Carlo Magno a Roncisvalle e le controversie attorno alla ‘Spagna in rima’”, in Epic Connections, p. 683-701.

126 De la même année, le volume “La Spagna” nella letteratura cavalleresca italiana, Roma-Padova, Antenore, 2014.

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Pour citer ce document

Giulio Martire, «Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals (1/2)», Le Recueil Ouvert [En ligne], mis à jour le : 09/11/2023, URL : http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/367-les-etudes-italiennes-sur-les-epopees-romanes-medievales-a-travers-les-conferences-de-la-societe-rencesvals-1-2

Quelques mots à propos de :  Giulio  Martire

Bari
Giulio Martire, diplômé en Littératures Modernes de l’Université de Milano Statale (Philologie romane), est docteur de l’Université de Macerata (2020), avec une thèse sur la chanson de geste « Le Moniage Guillaume long » (étude philologique, édition critique, étude des modèles narratifs et culturels du poème). Il est à présent chercheur en post-doctorat à l’Université de Bari dans le cadre du Progetto di Rilevante Interesse Nazionale Prosopographical Atlas of the Romance Literatures (PARLi). Il s’intéresse à la philologie des chansons de geste, à la philologie textuelle (ecdotique), aux apports des formes narratives du “folklore” (notamment le conte de fées) aux textes culturels du Moyen Âge et de la Modernité, et aux implications littéraires de la dialectique entre les différents niveaux de culture et la pensée dialectique en générale.
Parmi ses publications : “Il canzoniere trobadorico S (Oxford, Bodleian Library, Douce 269) : nuove acquisizioni per un’ipotesi di localizzazione”, Critica del testo. XXIII / 1 (2020) ; “‘Or vient Caresme’ : dialoghi di un eroe e dialettica di una festa nel Moniage Guillaume lungo (I branche)”, Lea, 9 (2020).