La Réserve : Livraison du 15 septembre 2017

Sophie Hache

Les Oratoriens et la messe aux XVIIe et XVIIIe siècles : perspectives rhétoriques

Initialement paru dans : Revue Bossuet, Supplément au n° 2, 2011, « L’éloquence de la chaire à l’âge classique », p. 161-173

Texte intégral

1Au cœur des missions que Bérulle fixe pour l’Oratoire, la refondation du ministère sacerdotal impliquait que soit accordée une attention particulière à toutes les fonctions du prêtre, parmi lesquelles son rôle de célébrant du sacrifice eucharistique occupe une place prééminente. Les Oratoriens se sont ainsi engagés avec force dans les débats sur la messe, à travers certaines polémiques telle la querelle de la fréquente communion, mais plus encore à travers leur réflexion sur la place des laïcs et le rôle du prêtre dans la célébration du culte. En témoignent notamment des sermons sur l’Eucharistie, tels ceux de Le Jeune, ou Massillon, ou ceux d’autres prédicateurs moins connus comme Loriot et Surian, ainsi que des ouvrages consacrés à la liturgie, qui se diffusent de plus en plus largement pendant la seconde moitié du dix-septième siècle et le début du dix-huitième siècle, avec en particulier les travaux de Jean-Jacques Olier puis de Pierre Le Brun dans la tradition de l’expositio missae.

2Ces discours et ouvrages consacrés à la messe contribuent à une meilleure connaissance de la doctrine eucharistique du catéchisme tridentin et révèlent un souci pastoral grandissant : les fidèles ne doivent plus se contenter d’être présents à la messe, mais il leur est demandé d’en suivre le déroulement et d’y participer. À cet égard, la récurrence dans les textes de la question des cérémonies – qui peuvent se définir comme l’ensemble des formes rituelles accompagnant la messe, aussi bien les vêtements liturgiques, que les gestes, les déplacements ou les chants – témoigne des préoccupations de ministres du culte soucieux de légitimer un certain faste liturgique et d’en expliquer le fonctionnement. Leurs réflexions font écho à celles qui émaillent le débat sur la rhétorique dans le cadre de l’éloquence sacrée, car il s’agit là aussi de justifier des pratiques dans le prolongement de la Contre-réforme. C’est toute la question de la pastorale qui se voit engagée dans des termes assez proches de ceux employés par les manuels d’éloquence de la chaire : comment toucher le pécheur, si ce n’est en recourrant aux techniques de la rhétorique, qu’elle soit verbale ou visuelle ? Ne s’agit-il pas dans tous les cas de déployer le principe de la figure afin de rendre manifeste une vérité qui reste voilée ? Entre légitimité théologique et nécessité pratique, les Oratoriens s’efforcent de construire une véritable rhétorique des cérémonies de la messe, dont nous nous voudrions ici dégager certains aspects marquants.

  • 1 Voir Aurélien Hupé, « Les enjeux anthropologiques de la querelle de la préd...

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L’ambiguïté qui caractérise la réflexion sur l’éloquence sacrée peut se résumer en ces termes : le beau style peut être concédé à la nature peccamineuse de l’homme, ou bien reconnu comme moyen de célébrer le divin ; l’éloquence est tolérée voire condamnée par certains, ou au contraire valorisée par d’autres, même s’il faut admettre que de façon générale, en dépit de certaines polémiques, grande est la réticence à l’égard des « fleurs de la rhétorique » dans le cadre de la chaire, et même de plus en plus grande au fil du XVIIe siècle1.

4Une semblable ambiguïté s’observe dans la réflexion catholique sur la messe, non pas bien sûr quant à son contenu liturgique, ni dans sa théologie, mais en ce qui concerne les « cérémonies du culte » qui sont considérées avec une distance critique car, avant même d’aborder leur sens et leur fonctionnement, les sermons s’interrogent d’abord sur leur légitimité. Dans un sermon consacré précisément à la question des cérémonies de la messe, le père Le Jeune souligne que leur existence remonte aux premiers temps de l’Eglise, sans pour autant se contenter de considérer ce caractère antique comme un argument d’autorité ; il montre au contraire que l’ancienneté des cérémonies ne peut se comprendre que par une logique anthropologique, en raison de l’incapacité humaine à respecter un culte dont le cœur reste invisible :

  • 2 Claude Le Jeune, « De l’essence et des cérémonies du très-adorable sacrific...

Et que les ceremonies que nous pratiquons en la Messe soient fort anciennes, il appert en ce que nous avons encore les Liturgies de sainct Basile, sainct Chrysostome et des autres Peres de la primitive Eglise. Car la consécration se faisant en fort peu de paroles, et la Transsubstantiation se faisant invisiblement, si elles n’estoient ornées et relevées par cette pompe de ceremonies exterieures, le peuple, qui se conduit par les sens, les mépriseroient aisement2

5Le Jeune, dans son « Avis aux jeunes prédicateurs » paru en introduction au Missionnaire de l’Oratoire, définit son idéal rhétorique du « discours familier et populaire » caractérisé par la volonté de s’adresser au plus large public possible en adoptant un langage simple, susceptible de toucher et de convertir l’artisan ou la servante. Si les sermons parus dans le recueil du Missionnaire semblent destinés à un public plus lettré que ne le revendique la préface, il n’en reste pas moins que Le Jeune considère que l’adresse au « grand peuple » doit être la priorité du prédicateur, par la parole, mais aussi par la « pompe de cérémonies extérieures ».

6Cette attention que Le Jeune accorde à la liturgie dans un souci d’édification fait écho à l’ouvrage contemporain d’un autre oratorien, Jean-Jacques Olier, fondateur du séminaire de Saint-Sulpice : les Explications de cérémonies de la grand’messe de paroisse selon l’usage romain, qui paraissent en 1656. Dans son introduction, l’auteur insiste en premier lieu sur le rôle clé de la liturgie dans la pastorale, considérant qu’elle a même davantage d’efficacité que la prédication dans la conversion des fidèles, dans la mesure où elle appartient à l’ordre du sensible :

Nous voyons par expérience le respect que ces choses impriment dans l’esprit des plus pauvres et des plus ignorants, qui n’étant pas capables de concevoir par la seule explication de la parole les mystères cachez, ni de porter révérence à ce qui est de plus sacré, se disposent plus facilement à leur devoir, et à la révérence qu’ils doivent à Dieu, par le moyen de ces choses extérieures et sensibles.

  • 3 Jean-Jacques Olier, L’esprit des cérémonies de la messe. Explication des cé...

L’instruction passée, le souvenir s’en perd dans les esprits grossiers ; mais les cérémonies durent autant que le service, et tiennent les peuples dans le respect et dans la révérence. Ce sont des prédications par les yeux, comme la parole est une exhortation par l’oreille ; et elles sont d’autant plus efficaces, qu’elles sont plus sensibles et plus sortables à leurs dispositions grossières3.

7Les Explications de cérémonies ont alors pour rôle de proposer une véritable grammaire qui analyse cette prédication visuelle.

8Olier et Le Jeune rappellent l’utilité des cérémonies, mais dans la mesure où elles sont regardées comme des concessions faites à la nature humaine sensuelle, elles sont par nature critiquables, et de manière générale les oratoriens balancent entre l’insistance sur leur importance dans la pastorale et le regret de devoir admettre un tel principe de séduction. Les termes employés par les prédicateurs sont encore les mêmes que ceux que l’on rencontre dans le débat de l’éloquence de la chaire ; ainsi, au début du XVIIIe siècle, lorsque Surian réprouve l’usage des « artifices » :

  • 4 Jean-Baptiste Surian, « Du respect dû aux églises », Collection intégrale e...

[...] les chrétiens, au lieu de se consacrer à la prière, viennent applaudir la belle voix des chanteurs comme s’il fallait user de pieux artifices pour attirer les chrétiens à l’église, comme s’il fallait flatter leurs sens pour fixer leur esprit et gagner leur cœur4.

Ou bien encore à la même époque, le père Molinier condamne la « distraction » :

  • 5 Jean-Baptiste Molinier, « Sur la piété envers le sacrifice de la messe », S...

On suivra le Prêtre, on chantera bien haut à une Messe solennelle, on sera attentif à toutes les cérémonies de l’Autel ; mais tout cela servira encore de distraction à des esprits legers et tiendra lieu de l’attention qu’il faut avoir ici, à ce qui est plus grand et doit plus nous occuper que les cérémonies5.

9L’attitude rigoriste déplorant que les fidèles ne puissent se passer des cérémonies peut cependant être considérée comme une exception, alors que la prédication oratorienne insiste davantage sur leur nécessité, à la condition d’une pratique modérée. Les sermons se font l’écho de la recherche d’un juste milieu en matière liturgique, comme par ailleurs en ce qui concerne l’ornement rhétorique, acceptable seulement dans la mesure où il retient l’attention de l’assemblée sans contredire l’idéal de la « simplicité évangélique ». Une même sensibilité s’exprime sans doute dans ces aspirations au respect d’une voie médiane : l’heure n’est plus aux débordements burlesques ou fleuris de l’éloquence de la chaire, ni à la multiplication des gestes de piété, mais à un retour à la règle et à un discours qui enseigne tout autant qu’il cherche à convaincre.

10La réflexion sur la manière de s’en tenir au juste milieu liturgique peut s’appuyer sur des repoussoirs, comme cela apparaît dans ces recommandations du père Julien Loriot :

  • 6 Julien Loriot, « Du sacrifice de la messe », Sermons sur les plus important...

Il faut eviter la grossiereté des Juifs qui mettoient presque toute leur Religion dans le culte exterieur ; mais il faut abhorrer aussi l’impiété des Heretiques de ces derniers tems, qui ont aboli le sacrifice, et tout le culte extérieur, se flatant de rendre à Dieu un honneur tout spirituel6.

11Alors que la critique de « la grossièreté des Juifs » relève d’un d’anti-judaïsme catholique ancien, la référence à « l’impiété des hérétiques » révèle quant à elle un nouveau questionnement à l’égard des manifestations du culte récurrent dans la prédication sur la messe des Oratoriens. Précisément, plusieurs sermons abordent la question de la légitimité des cérémonies en prenant ouvertement le contre-pied des positions des Protestants, ou bien en faisant mention des nouveaux convertis. C’est le cas en particulier du sermon du père Le Jeune déjà cité, qui est adressé de façon explicite aux « hérétiques qui ne cessent de crier qu’on leur montre la messe en la Bible, et qu’ils se feront catholiques » et qui s’appuie point par point sur les Ecritures, en multipliant les références et les citations, pour démontrer que la messe est pleinement justifiée à la fois dans son déroulement et dans ses cérémonies :

  • 7 Le Jeune, « De l’essence et des cérémonies du très-adorable sacrifice », op...

Oüy ; mais premierement Dieu est un esprit qui veut estre adoré en esprit, cela est vray, mais vous ne dites pas qu’il vous a donné le corps et l’ame, et que nous devons employer tous les deux à son honneur et service. Si les postures et les contenances du corps, quand on les fait à bonne intention, ne luy sont agreables, mais indifferentes, pourquoy est-ce que David et Moïse levoient les mains en priant Dieu, sainct Estienne et sainct Paul flechissoient les genoux, Jésus au Jardin se prosternoit contre terre [ ?]7

12Dans une période d’intenses controverses, la critique protestante et la présence des nouveaux convertis amènent les prêtres en chaire à réfléchir sur la pratique liturgique, en insistant sur les gestes qui leur semblent le plus dignes d’être défendus. Or dans cette perspective, la seule considération de la nature humaine peccamineuse ne saurait suffire à l’argumentation : il ne s’agit plus seulement d’apprécier l’utilité pratique des cérémonies, mais de légitimer de façon irréfutable leur existence même, en s’appuyant en particulier sur des arguments d’ordre théologique. Massillon notamment justifie « tout l’appareil du culte » en arguant à la fois de la dépendance du culte extérieur au culte intérieur, et du caractère nécessairement visible de l’Eglise :

« Dieu ne s’est manifesté aux hommes, il n’a formé une Eglise visible sur la terre, il n’a établi la majesté de ses cérémonies, la vertu de ses sacrements, la magnificence de ses autels, la variété de ses pratiques et tout l’appareil de son culte, que pour conduire les hommes aux devoirs intérieurs de l’amour et de l’action de grâces et pour se former un peuple saint, pur, innocent, spirituel, qui pût le glorifier dans tous les siècles. »

  • 8 Jean-Baptiste Massillon, « Du véritable culte », Collection intégrale et un...

[...] Les hommes ne peuvent donc se passer d’un culte extérieur qui les réunisse, qui les discerne des infidèles et des errants, qui édifie même leurs frères, qui soit une confession publique de leur foi. Voilà pourquoi Jésus-Christ a rassemblé ses disciples sous un chef et sous des pasteurs visibles, les a unis entre eux par la participation extérieure des mêmes sacrements, les a assujettis aux mêmes signes sensibles et a donné à son Eglise un caractère éclatant de visibilité auquel on ne peut se méprendre, qui lui a toujours servi de rempart contre toutes les sectes et les esprits d’erreur qui, dans tous les temps, ont voulu s’élever contre elle8

13Cette visibilité de l’Église qu’assure la majesté des cérémonies relève très clairement d’une perspective tridentine, qui s’exprime dans le catéchisme du Concile de Trente :

  • 9 Le catéchisme du concile de Trente. Traduction nouvelle, Paris, André Prala...

Pour ce qui est des ceremonies qui s’observent dans ce sacrifice, elles sont toutes tres-remarquables et même tres-utiles d’une part pour faire éclatter davantage la Majesté d’un si auguste Sacrement, et de l’autre pour porter les fidelles, à la veuë de ces mysteres si salutaires, à la contemplation des veritez divines qui sont cachées dans ce sacrifice non sanglant9.

14C’est ainsi la volonté de frapper la vue des fidèles qui assure la pleine légitimité de la rhétorique des cérémonies, en s’inscrivant dans la plus ancienne tradition chrétienne du signe : les données visuelles sont autant de signes qui renvoient, au-delà d’eux-mêmes, à une réalité divine, qui sans cela resterait inaccessible puisque, développant le thème du Dieu caché, le catéchisme rappelle que la présence de Jésus reste voilée dans le sacrifice eucharistique.

  • 10 Voir en particulier la nouvelle édition de l’ouvrage de Guillaume Durand, ...

15Un type d’ouvrage est même consacré à la description et au commentaire des pratiques liturgiques : l’expositio missae, qui remonte au Moyen-Âge10, repose sur le principe d’une lecture allégorique de l’ensemble des objets du culte, des vêtements, gestes ou déplacements des clercs, en superposant leur observation concrète et plusieurs niveaux d’interprétations symboliques. Les Explications de cérémonies de la grand’messe de paroisse selon l’usage romain (1656) du père Jean-Jacques Olier ressortissent à cette catégorie. Marqué par une nette prépondérance des commentaires d’ordre allégorique, son ouvrage s’appuie sur les mêmes grilles d’interprétation que les sommes liturgiques de la période médiévale qui reprennent à leur compte le principe de l’exégèse biblique dans lequel la lecture littérale ne prend tout son sens que remise en perspective par les lectures symboliques – allégorique, tropologique et anagogique. Olier explicite l’analogie entre interprétation des cérémonies et interprétation exégétique, se défendant au passage des critiques formulées à l’encontre des cérémonies catholiques, régulièrement accusées dans le fil des réformes protestantes de dérives obscurantistes :

  • 11 Olier, L’esprit des cérémonies de la messe, op. cit., p. 47.

Les figures, les images, et les cérémonies, nous servent pour les choses passées, et même pour les présentes, qui sont rendues absentes et éloignées par leur obscurité ; de même que les figures autrefois servaient au peuple juif pour les choses à venir par l’invention d’un Dieu amoureux et soulageant son peuple, autant qu’il s’en rendait digne par sa soumission et sa fidélité. Et comme les figures en l’ancienne Loi, et même les paraboles en la bouche de Notre-Seigneur, aveuglaient les uns et éclairaient les autres ; de même les cérémonies dans l’Eglise de Dieu, sont entre les mains de l’Esprit pour exciter les uns au respect et à l’amour de Dieu ; et les autres, comme les libertins et les hérétiques, en deviennent plus impies et plus irréligieux par le mépris qu’ils en font11.

16Les notions de figure et d’image sont ici décisives puisqu’elles fondent à la fois la lecture des Ecritures et l’interprétation des cérémonies du culte, dans une relation de complémentarité entre la réalité divine obscure et ses représentations accessibles à l’homme : tout comme Adam préfigure le Christ et donne à voir la prophétie de la Nouvelle Alliance, les objets liturgiques ou les postures du célébrant offrent aux fidèles une image divine, ce qui justifie l’attention méticuleuse qu’Olier accorde systématiquement aux éléments visuels dont il commente la portée symbolique. A travers cette réflexion, la vue apparaît comme le meilleur adjuvant de la piété pendant la messe.

  • 12 Pierre Le Brun, Explication littérale, historique et dogmatique des prière...

17Un demi-siècle plus tard, un autre oratorien, Pierre Le Brun publie une Explication littérale, historique et dogmatique des prières et des cérémonies de la Messe (1716-1726) qui offre une véritable somme sur le même sujet. L’auteur rappelle également dans sa préface l’importance de l’interprétation figurée des cérémonies, condamnant au contraire fermement l’orientation littérale de l’expositio missae fournie par le bénédictin Claude de Vert12. Cependant, si Le Brun ne rejette pas la lecture allégorique, rappelant par exemple dans le « Traité préliminaire du Sacrifice » que le Christ est « la vérité de toutes les figures » et que le sacrifice de la croix accomplit la figure des « sacrifices sanglants » d’Aaron, cette lecture n’est plus qu’une interprétation parmi d’autres, dont la place est souvent réduite, secondaire par rapport aux développements historiques – ce que l’on peut considérer comme la marque d’une évolution plus générale conduisant à la mise à distance des lectures symboliques dans les traités consacrés à la liturgie.

  • 13 François de Harlay, Conférence ou Leçons spirituelles du Sainct Sacrifice ...

  • 14 Voir à ce sujet Bernard Dompnier, Le venin de l’hérésie. Image du protesta...

18Certes l’ouvrage de Claude de Vert représente un point extrême de cette tendance, mais celle-ci se fait jour dès le milieu du XVIIe siècle, avec les publications de Harlay ou Grimaud13, portée notamment par la défiance que manifestent les Protestants et les nouveaux convertis à l’égard de formes de piété jugées obscurantistes14. Il semble cependant que l’évolution vers l’anti-allégorisme apparaît plus tardivement dans la prédication, et plus particulièrement dans la prédication oratorienne. Ainsi un sermon de Surian au XVIIIe siècle reprend la lecture symbolique des cérémonies et s’inscrit dans la tradition de l’exégèse figurée, en s’appuyant sur une comparaison entre les églises et le temple de Salomon :

  • 15 Sermon « Sur le respect dû aux églises », op. cit, p. 953.

La magnificence des vases et la pompe des cérémonies, la multitude des holocaustes étaient autant de figures qui nous représentaient de loin le culte respectueux qu’on devait lui rendre dans nos sanctuaires [...]15

19La prégnance du modèle figuré apparaît encore clairement dans la définition que Le Jeune donne de la présence réelle dans l’eucharistie, puisqu’il s’agit de rappeler, a contrario que, précisément, il ne s’agit pas là d’un symbole, mais bien de la réalité même :

  • 16 Sermon « Du culte de Latrie que nous devons à l’Eucharistie », op. cit, p....

[Les quatre évangélistes et saint Paul] disent tous unanimement, en mesmes termes, sans varier, alterer, ou diminuer, cecy est mon corps, c’est ma chair […], comment est-ce que pas un d’eux n’a eu tant d’esprit que Calvin, et n’a sçeu adjouster ce que ce nouveau prophete adjoute : Cecy est mon corps, c’est à dire la figure de mon corps, pour prévenir l’erreur, et nous empêcher de l’adorer ? Le Saint Esprit, qui a dicté les Evangiles, sçavoit assurément que si-tost que Jésus nous diroit, c’est mon corps, nous nous jetterions à genoux, et l’adorerions de tout nostre cœur : comment est-ce que, pour obvier à [cet] inconvenient, il n’a pas fait écrire un petit mot qui servît de correctif, ou au moins d’assaisonnement à cette parole si nue ? c’est qu’il la faut entendre sans glose, sans metaphore et sans figure, sans allégorie et sans equivoque, ainsi qu’elle est proposée par les quatre Evangelistes et par l’Apostre sainct Paul, qui sont mille fois plus sages, entendus, clair-voyans et prévoyans que tous les Calvinistes de France, et qui eussent adjousté une glose aussi bien et beaucoup mieux qu’eux, s’il en falloit ajouter16.

20La Présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie est une réalité à une nulle autre pareille ; or elle est non figurée, comme le rappelle Le Jeune – ce qui signifie bien inversement à quel point toutes les cérémonies de la messe, toute sa liturgie sont ressenties comme des figures, qui renvoient à un au-delà d’elles-mêmes qu’il s’agit de déchiffrer pour les clercs comme pour les fidèles.

  • 17 Voir Philippe Martin, Une religion des livres (1640-1850), Paris, Le Cerf,...

21Le regain d’intérêt pour ces explications de la messe à l’âge classique s’accompagne d’un ensemble d’évolutions. Certes, le genre témoigne d’une attention accrue portée à la régularité de la liturgie dans la perspective d’une réforme du culte, mais par ailleurs le public ecclésiastique auquel il est naturellement destiné se voit élargi à un lectorat laïc, qui manifeste plus généralement son intérêt pour toute la littérature pieuse qui se développe autour de la messe, avec notamment les premières tentatives, bien que limitées17, pour fournir aux fidèles la traduction des prières de la messe et d’autre part les ouvrages qui proposent des prières en quelque sorte parallèles à celles du prêtre qui officie.

22On peut considérer que Bérulle fournit lui-même dans ses Œuvres de piété une forme brève d’expositio missae, avec une « Explication de la sainte messe, divisée en trois parties, et la manière de la bien entendre », qui est un texte de portée pratique, complémentaire par rapport à ses grands discours théologiques sur l’Eucharistie. On peut supposer que le projet du fondateur de « l’école française de spiritualité » est bien de mettre la messe à la portée des laïcs et qu’il inaugure une perspective qui sera ensuite celle d’Olier et plus encore celle de Le Brun. Alors qu’Olier s’adresse prioritairement aux clercs, même si son ouvrage connaît sans doute un plus large lectorat, Le Brun explique les cérémonies pour le grand public et revendique cette posture en préface :

  • 18 Le Brun, Explication littérale, op. cit., p. L.

Outre les recherches qu’un tel Ouvrage demande, il a fallu s’appliquer à le mettre à la portée de tout le monde, et à ne le faire ni trop long, ni trop court18

23Le souci pédagogique de l’ouvrage est en effet manifeste, comme le montre par exemple la présence d’un glossaire avec l’« explication de quelques mots qui se trouvent dans ce volume, et qui pourroient n’être pas entendus de tout le monde », comprenant la définition de termes tels que « liturgie », « rite », « sacramentaire », « missel », ou « ordinaire de la messe » – ce qui n’empêche nullement Le Brun de faire œuvre d’érudition.

24Les tenants de l’explication des cérémonies de la messe ne sont néanmoins pas toujours suivis par les prêtres de l’Oratoire en chaire. Certains sermons prennent simplement acte de l’existence de ces manuels, en notant leur utilité :

  • 19 Loriot, « Du sacrifice de la messe », op. cit., p. 86.

Il y a d’autres moïens d’assister saintement et utilement à la Messe, comme de suivre le Prêtre dans les paroles et les actions de ce Sacrifice, qui comprennent toutes de grands mysteres. Mais comme il y a plusieurs Livrets de devotion qui les ont expliquées je ne m’y arrêterai pas19

25Le père Loriot reconnaît à l’existence des explications de la messe une vertu pratique, mais il se débarrasse de la question avec une désinvolture qui traduit peut-être une certaine méfiance. On remarque ainsi une mise à distance, qui tient parfois de la franche critique dans le discours d’autres prédicateurs observant que les livres relèvent du divertissement et détournent de l’essentiel. Molinier écrit ainsi :

  • 20 Molinier, « Sur la piété envers le sacrifice de la messe », op. cit., p. 3...

C’est un Livre cent fois quitté et repris, l’un et l’autre par ennui ; c’est une lecture continuée dans un Livre d’exercice pour la Messe ; mais c’est souvent ici un moyen de se distraire de la longueur de la Messe ; et on aura trouvé encore le secret par cette lecture continuée de n’entrer pas un moment en réflexion avec soi-même, ni sur le fond des Mystères qui s’opèrent à l’Autel20.

26Est-ce à dire que les Oratoriens ne pensent pas grand bien des ouvrages consacrés à l’explication de la messe et évitent eux-mêmes d’adopter cette posture pédagogique en chaire ? Certes les commentaires des cérémonies sur le principe allégorique et plus encore les considérations sur la prière liturgique restent peu développés dans la prédication, mais de nombreux sermons s’efforcent en revanche de proposer des éléments de théologie, afin d’expliquer à l’assemblée en quoi consistent les fondements dogmatiques de la messe.

  • 21 Voir Nicole Lemaître, « Un prédicateur et son public. Les sermons du père ...

27Deux prédicateurs qui furent d’éminents représentants de la prédication de mission, le père Le Jeune et le père Loriot, illustrent bien chacun à leur manière l’ambition didactique du sermon sur l’Eucharistie. Les « Panégyriques du très-saint Sacrement pour les missions qui se font pendant son Octave. Prêchés en l’église cathédrale de Toulouse aux Octaves de 1640 et 1646 » du père Le Jeune ne comprennent pas moins de vingt-et-un sermons consacrés à l’Eucharistie qui construisent un véritable panorama théologique sur ce sujet – qu’il s’agisse « De la présence réelle du corps de Jésus-Christ en l’eucharistie », « Des causes exemplaires de la sainte Eucharistie, qui sont les deux processions du Fils de Dieu », « Des causes efficientes de l’eucharistie », ou « Des dispositions à la sainte communion ». Bien que Le Jeune ait passé de nombreuses années aux missions intérieures en Limousin et soit connu pour son style imagé, avec un goût prononcé pour les comparaisons développées empruntées à la vie quotidienne, ces sermons jouent peu des effets stylistiques qui ont fait son succès. On rencontre bien dans un sermon « De ce qu’il faut faire après la sainte communion » l’image du Christ sous les traits d’« un cavalier qui est obligé de demeurer en cour la plus grande partie de l’année parce qu’il est le principal favori et le mignon du roi » et qui « vient à nous par la communion, pour avoir le contentement de converser avec nous », mais sa prédication s’appuie en réalité sur un contenu doctrinal riche dans des sermons très construits et organisés selon le même type de plan didactique que ceux d’illustres contemporains comme Bossuet ou Bourdaloue21.

28Proche de Le Jeune quant à sa spiritualité et à sa mission sacerdotale, le père Loriot entra à l’Oratoire en 1654, âgé de vingt et un ans et, se consacra lui aussi pendant quarante ans à des missions dans les campagnes. Il publia des ouvrages de théologie ainsi qu’un recueil de sermons qui rencontra le succès : les Sermons sur les plus importantes matières de la morale chrétienne, à l’usage de ceux qui s’appliquent aux missions et qui travaillent dans les paroisses parurent en 1697 avec une préface qui précisait que ces discours étaient un prolongement et même parfois une réécriture des sermons de Le Jeune. Le sermon consacré à la messe s’appuie sur des notions théologiques exigeantes comme la distinction des différents niveaux de la notion de sacrifice eucharistique, à partir d’une comparaison avec le judaïsme :

Il me semble qu’on ne peut guère s’occuper plus sainement ni plus utilement durant la Messe, qu’en faisant l’application de ces quatre sacrifices au sacrifice unique qui se célèbre présentement sur nos Autels.

1) Quelle occupation plus sainte que d’offrir la sainte Messe à Dieu comme un sacrifice d’holocauste immolé à sa grandeur et à sa souveraineté ? [...]

2) La Messe est un sacrifice d’action de grâces, par lequel nous pouvons reconnaître les bienfaits de Dieu à notre égard, et à lui en rendre des remercîments dignes de lui. [...]

3) La Messe est un sacrifice d’expiation pour nos péchés, puisqu’on y offre l’hostie qui a expié tous les péchés du monde. En effet, le sacrifice de la Messe n’est qu’une rénovation du sacrifice de la croix, par lequel Jésus-Christ a pacifié tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans le ciel.

4) Elle est enfin un sacrifice impétratoire pour obtenir de Dieu les grâces qui nous sont nécessaires. Et qu’est-ce que le Père éternel peut refuser à son Fils, ainsi immolé sur nos Autels ? Il faut donc durant la sainte Messe demander à Dieu par les mérites de Jésus-Christ, les grâces dont nous sentons avoir le plus de besoin, soit pour acquérir les vertus qui nous manquent, ou pour vaincre les tentations qui nous attaquent.

  • 22 Voir en particulier § 8, De l’Eucharistie considérée comme sacrifice.

29On peut apprécier ici la rigueur formelle d’un sermon certainement destiné à l’instruction d’un public urbain et éduqué, qui n’était pas celui des missions que Loriot avait menées en Limousin, mais plutôt celui de Paris où il passa les dernières années de sa vie jusqu’à sa mort en 1715. La base doctrinale du discours, riche, développée, est parfaitement fidèle au catéchisme de Trente qui expose la théologie du sacrifice en des termes assez proches22, alors que le style reste particulièrement austère. Les choix rhétoriques et stylistiques dont témoignent les sermons des Oratoriens sur la messe sont variés, mais l’on constate qu’un prédicateur comme Loriot met au premier plan sa mission d’enseignement et n’hésite pas à proposer un discours dépourvu d’ornement dans ses parties les plus théoriques, ce que ses contemporains ont considéré comme une illustration de l’idéal de la « prédication évangélique ».

30Les prédicateurs de la génération suivante poursuivront dans cette voie : Molinier et Surian par exemple associent les exhortations parfois véhémentes pour enjoindre les fidèles à assister à la messe avec plus de ferveur, à de savantes explications théologiques. De façon générale, alors que le commentaire de la liturgie suscite un intérêt assez faible de la part des prédicateurs, ceux-ci considèrent en revanche qu’il est de leur ressort d’apporter aux laïcs l’enseignement de l’Eglise sur l’Eucharistie, même si cette matière est a priori difficile à transmettre en chaire et peu propices aux effets de manche.

31 
Bien qu’elle soit loin de leur appartenir en propre, la réflexion sur la messe trouve chez les Oratoriens des contributeurs importants. Leur intérêt pour ce sujet s’exprime à la fois dans la prédication et dans les manuels liturgiques, avec des enjeux et des conclusions qui ne sont cependant pas de même nature. Les ouvrages consacrés à l’expositio missae qui, jusqu’à la fin du XVIIe siècle, étaient marqués par le principe de l’allégorisme, voient progressivement refluer la lecture figurée traditionnelle des cérémonies, au bénéfice de mises en contexte historiques mais surtout de nouvelles interprétations théologiques.

32Même s’ils s’accordent dans l’ensemble pour justifier la pompe des cérémonies par des arguments à la fois théologiques et anthropologiques, les sermons mettent pourtant à distance ce type d’ouvrage et s’orientent préférentiellement vers des réflexions qui portent sur la pastorale, avec notamment une condamnation du désintérêt pour la communion, mais aussi sur une compréhension approfondie de la notion même de sacrifice eucharistique. L’interprétation allégorique n’est pas absente du catéchisme tridentin tel qu’ils s’en font les porte-parole, mais elle n’en est qu’une petite partie d’une matière théologique très riche.

33Liés par leur forte ambition pastorale et leur proximité spirituelle, les sermons des oratoriens sur la messe témoignent de façon constante d’un souci d’éducation du clergé et des fidèles, marqué par l’exigence de cette réflexion théologique, au prix souvent d’une langue austère. Non seulement la recherche de la simplicité évangélique, recommandée en particulier par Le Jeune, n’induit pas un affaiblissement de l’enseignement sur la doctrine du sacrifice eucharistique, mais elle est sans doute indissociable de la prééminence accordée au docere sur le delectare et même sur le movere.

Notes

1 Voir Aurélien Hupé, « Les enjeux anthropologiques de la querelle de la prédication au XVIIe siècle », Revue Bossuet, Supplément au n° 2, 2011, « L’éloquence de la chaire à l’âge classique », p. 117-129.

2 Claude Le Jeune, « De l’essence et des cérémonies du très-adorable sacrifice », Le Missionnaire de l’Oratoire [1662], Toulouse, J. Boude, 1676, t. IX, p. 456

3 Jean-Jacques Olier, L’esprit des cérémonies de la messe. Explication des cérémonies de la grand’messe de paroisse selon l’usage romain, éd. Claude Barthe, Tempora, 2009, p. 39-40.

4 Jean-Baptiste Surian, « Du respect dû aux églises », Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés [...] publiée par l’abbé Migne, Paris, Impr. catholique du Petit-Montrouge, 1855, p. 950-951.

5 Jean-Baptiste Molinier, « Sur la piété envers le sacrifice de la messe », Sermons choisis sur les Mysteres, la verité de la Religion, differens sujets de la Morale Chrétienne, etc. Tome XII contenant L’Octave du S. Sacrement, et autres Sermons et Discours, Paris, Herissant et Lottin, 1732, p. 306.

6 Julien Loriot, « Du sacrifice de la messe », Sermons sur les plus importantes matieres de la morale chrétienne, A l’usage de ceux qui s’appliquent aux Missions, et de ceux qui travaillent dans les Paroisses, Paris, Charles Robustel, 1697, t. IV, p. 76.

7 Le Jeune, « De l’essence et des cérémonies du très-adorable sacrifice », op. cit, p. 459.

8 Jean-Baptiste Massillon, « Du véritable culte », Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, op. cit., vol. 42, p. 745.

9 Le catéchisme du concile de Trente. Traduction nouvelle, Paris, André Pralard, 1673, p. 290.

10 Voir en particulier la nouvelle édition de l’ouvrage de Guillaume Durand, évêque, théologien et liturgiste du XIIIe siècle : Guillaume Durand, Le sens spirituel de la liturgie. Rational des Divins Offices. Livre IV, De la messe, Préface et traduction de D. Millet-Gérard, Genève, Ad Solem Editions, 2003.

11 Olier, L’esprit des cérémonies de la messe, op. cit., p. 47.

12 Pierre Le Brun, Explication littérale, historique et dogmatique des prières et des cérémonies de la Messe, Paris, Florentin Delaulne, 1716, p. XVIII-XXIX : « Origene et plusieurs autres anciens Interpretes avoient trop donné dans l’allégorie ; c’en est assez pour déterminer les prétendus Critiques à les bannir toutes : et ils ont exécuté ce dessein de telle sorte, qu’il ne tient pas à eux qu’on ne trouve plus dans Moïse, dans les Prophetes, et dans les autres Livres saints, ce que Jesus-Christ y découvroit à ses disciples, et ce qu’ils ont ensuite développé à toute l’Eglise. Ces prétendus Critiques sont tout-au-plus des Grammairiens, dont les ouvrages sont pernicieux pour les Fideles, et utiles seulement aux bons Théologiens, pour les aider à connoître la valeur des termes. Ce sont des étrangers dans l’ancien et dans le nouveau Testament, hospites Testamentorum. M. de Vert s’est laissé éblouir comme eux au prétexte spécieux de chercher un sens simple, littéral et historique ; mais aussi comme eux, en voulant le saisir, il a pris le change. Le vrai sens litteral et historique d’un écrit ou d’une cérémonie est celui que l’Auteur ou l’Instituteur a eu en vue, et c’est souvent un sens figuré, de symbole et de mystere. » Cf. Claude de Vert, Explication simple, littérale et historique des cérémonies de l’Église, Paris, F. Delaulne, 1706-1713.

13 François de Harlay, Conférence ou Leçons spirituelles du Sainct Sacrifice de la Messe, Imprimerie de Gaillon, 1640, et Gilbert Grimaud, La liturgie sacrée, où toutes les Parties et Cérémonies de la Sainte Messe sont expliquées, avec leurs Mystères et Antiquités, Jullier, Lyon, 1666.

14 Voir à ce sujet Bernard Dompnier, Le venin de l’hérésie. Image du protestantisme et combat catholique au XVIIe siècle, Le Centurion, 1985. Voir également préface de Claude Barthe à l’éd. de J.-J. Olier déjà citée : « Quoi qu’il en soit des libertés qu’il prend avec le genre de l’Exposition missae, J. J. Olier reste pratiquement le dernier des allégoristes en liturgie. À la fin du XVIIe siècle commença ce que Paul Hasard a appelé la « crise de la conscience européenne », avec sa poussée complexe d’exigence scientifique et de défiance pour les exubérances de la mystique à tous les sens du terme. Elle s’est ainsi accompagnée d’une crise du sens allégorique dans l’interprétation de l’Écriture et de la liturgie », p. 18-19.

15 Sermon « Sur le respect dû aux églises », op. cit, p. 953.

16 Sermon « Du culte de Latrie que nous devons à l’Eucharistie », op. cit, p. 300-301.

17 Voir Philippe Martin, Une religion des livres (1640-1850), Paris, Le Cerf, 2003.

18 Le Brun, Explication littérale, op. cit., p. L.

19 Loriot, « Du sacrifice de la messe », op. cit., p. 86.

20 Molinier, « Sur la piété envers le sacrifice de la messe », op. cit., p. 305-306.

21 Voir Nicole Lemaître, « Un prédicateur et son public. Les sermons du père Lejeune et le Limousin (1653-1672) », Revue d’Histoire moderne et contemporaine, janvier-mars 1983, « Le corps, le geste et la parole », p. 33-65.

22 Voir en particulier § 8, De l’Eucharistie considérée comme sacrifice.

Pour citer ce document

Sophie Hache, «Les Oratoriens et la messe aux XVIIe et XVIIIe siècles : perspectives rhétoriques», La Réserve [En ligne], La Réserve, Livraison du 15 septembre 2017, mis à jour le : 07/09/2017, URL : http://ouvroir.ramure.net/revues/reserve/360-les-oratoriens-et-la-messe-aux-xviie-et-xviiie-siecles-perspectives-rhetoriques.

Quelques mots à propos de :  Sophie  Hache

Maître de conférence à l’université de Lille
Membre de l’équipe Alithila (Analyses littéraires et histoire de la langue)
Associée à l’UMR Litt&Arts / RARE – Rhétorique de l’Antiquité à la Révolution